mercredi 25 mars 2015

Maladie et mort

25 mars 2015


Je n'aurai pas dû manger de feuilletés hier soir car, je ne sais pourquoi je ne les digère pas, et ma nuit a donc été ponctué de nausées et de vomissements. Oui, je sais, comme entrée en matière il y a mieux pour débuter un texte. Simplement, même s'il est 13h00, je sens toujours mon estomac un peu noué, comme si la digestion n'était pas finie.

Depuis que je suis parti de chez moi, voilà une heure maintenant, le temps s'amuse. Pendant dix minutes vous avez de la grêles et les dix minutes suivantes sont un plein soleil. Entre temps de gros nuages noirs passent dans le ciel poussés par un vent fort, un vent en hauteur que l'on ne sent pas à hauteur d'homme.

Je me souviens qu'hier je terminais mon journal sur le sujet de la mort. Aujourd'hui, c'est de la maladie dont j'ai envie de parler, mais que pourrais-je dire de plus que je n'ai pas déjà dit ? Parmi la population des fumeurs, j'ai entendu qu'un sur deux développerait un cancer. C'est énorme comme proportion, surtout lorsque l'on sait que nous sommes des millions à fumer. Que font les pouvoirs publics qui se lamentent sans arrêt sur le déficit de la sécurité sociale ? Car traiter un cancer coûte cher, très cher, et c'est la sécu qui prend tout en charge. Oui, que fait le ministère de la santé, qu'attendent-ils pour interdire le tabac ? Mais là encore, santé en danger ou non, le nœud de la guerre est l'argent et la vente de tabac rapporte trop à l'état pour qu'il puisse se passer, du jour au lendemain, de cette manne financière. De même, les lobbys du tabac ne  ménagent pas  leurs dépenses pour que leur produit soit autorisé. Oui, les dirigeants des manufactures de tabac se foutent complètement que leur produit, la cigarette, tue un fumeur sur deux. Là encore, fidèle à la logique de notre système, seul l'argent qui rentre dans la caisse compte, le reste est subalterne. Face à cette hécatombe de mort, que pensez de nos politiques, des lois qu'ils ne promulguent pas et qui, pourtant, nous harcèlent sans arrêt avec leur principe de précaution ? Cela me fait penser à ce qui s'est passé la semaine dernière sur tout le nord de la France, Paris en tête, la pollution aux particules fines. Une semaine ce feuilleton a duré, pendant une semaine la maire de Paris à demandé à la ministre de l'écologie de décréter la circulation alternée dans la capitale, et elle n'a eu gain de cause qu'une fois la pollution finie. Oui, en matière de santé publique, entre les divers scandales liés aux activités pharmaceutiques à cause de certains de leurs médicaments, entre le tabac qui tue, la pollution qui, elle aussi, tue, je me demande ce que l'on peut attendre de nos élus tant les sommes d'argent engendrées par les enjeux de la santé sont considérables, voire énorme.

Contrairement aux quatre république précédente, les politiques ont perdu de leurs pouvoirs sous la cinquième république, de leurs influences réelles sur le cours des choses dans notre société et, ce, surtout depuis le choc et l'augmentation du prix du pétrole dans les années soixante-dix. Puis Mitterrand est arrivé au pouvoir et c'est en 1986, lorsque Chirac devint son premier ministre, que je commençais à m’intéresser à la politique, que je commençais à la comprendre. J'avais alors dix-neuf ans. C'est à cette époque que j'ai assisté à la création, à l'ouverture des premières agences d'intérims. De même, quelques années plus tard, Rocard créait le RMI. Effectivement, depuis 1974, la courbe du chômage ne cessait d'augmenter d'année en année et il fallait trouver de nouvelles solutions pour ne pas laisser les gens dans la misère, pour leur permettre de travailler, ne serait-ce qu'un peu. Toujours à cette même époque, j'ai vu la création de SOS Racisme et des Restos du cœur qui, à l'origine, ne devait exister qu'une année seulement. On sait de quoi il en est aujourd'hui, trente ans après. Oui, j'appartiens à une génération qui n'a pas connu les trente glorieuses, le plein emploi. J'ai connu la naissance du Front National, des 5% de suffrages qu'il faisait régulièrement lors des divers élections. Aujourd'hui ce dernier est à 25%. Que pensez de tout cela, de tous ces changement radicaux auxquels j'ai assisté, qu'il s'agisse de politique, d'économie ou de social ? Oui, j'appartiens à la première génération désillusionnée depuis la guerre, ne croyant plus en un avenir prospère, serein. J'ai vu et subi la discrimination raciale, j'ai vu également la discrimination sociale. Je ne sais pourquoi je repense à tout ça, pourquoi je dresse cet espèce d'inventaire, mais je ne peux m'empêcher de me demander comment tout cela va évoluer, surtout politiquement et socialement. Sommes-nous dans les prémisses de la fin de l'occident, de la fin de notre modèle, le capitalisme, la démocratie ? Tout comme l'empire Romain s'est un jour écroulé sur un ou deux siècles seulement, suivrons-nous la même trajectoire ? Rien n'est éternel, même pas un système, aussi bien rôdé, huilé  soit-il.

Mais revenons à ma maladie et à la mort, seuls sujets qui m'importe réellement. Du coup je pense aux enfants que nous faisons. Certes nous leur apportons la vie, la leur offrons, mais nous leur apportons également la mort et toutes les angoisses, peurs, craintes qui accompagnent l'idée de cette dernière. Est-ce cela vouloir aimer quelqu'un, l'enfant que nous ne connaissons pas encore, qui n'est qu'un embryon dont nous ne connaîtront le sexe que des mois après, oui, est-ce cela se dire aimer ou être prêt à le faire, alors qu'au bout du compte c'est sa mort, à court terme ou long terme, que nous mettrons au monde ? Je pense que si la nature avait fait en sorte que nos enfants meurent avant nous, nous agirions d'une toute autre manière avant de nous engager dans la parentalité. Mais la nature étant ainsi faite, notre disparition étant normalement programmée avant la leur, nous nous efforçons de ne pas penser leur rapport à leur propre mort, comme si nous avions déjà assez à faire avec nous-même face à ce même problème. Puisque mourir est inéluctable, pourquoi y penser, pourquoi s'y projeter ? De même, à mon âge, même si je n'ai pas tout vu ni ne connais tout, qu'ais-je de si fondamentale à découvrir encore ? Plus rien il me semble. Non, à présent la vie ne peut me proposer que des moments agréables ou désagréables, mais plus d'immenses surprises. Plus exactement, la dernière grande surprise a été la découverte de mon cancer et de tout ce que cela signifie dans mon esprit. Par rapport à cette surprise, même si je me rends de plus en plus en compte que les cancéreux prennent, le temps aidant, du recul avec bien des choses, cela ne veut pas dire pour autant que notre maladie signifie la même chose pour chacun d'entre nous. Par exemple, je vois ma mort directement conséquente de mon cancer. Oui, je n'arrive pas à imaginer que je pourrai mourir d'autre chose, d'un banal accident par exemple ou d'une autre maladie. De même, je n'arrive pas à m'imaginer vivre plus de cinq ans encore. Vous dire pourquoi, je ne le peux. C'est comme une espèce d'intime conviction, peut-être même un espoir si j'y réfléchie bien. Sans doute pensez-vous qu'il faut être dans un sale état psychologique pour souhaiter sa mort proche ? Pourtant, je me sens parfaitement à l'aise dans ma tête face à ce sujet. Oui, je ne regrette pas le temps qui passe, mais pour autant je n'éprouve pas l'envie qu'il s'éternise.

Mon ennemi, c'est l'ennui. Oui, je ne me supporte pas lorsque ma pensée n'est pas focalisé sur quelque chose, ne serait-ce que par la télévision, et que je suis inactif en conséquence. De même, je n'aime pas penser à voix haute. Non que l'exercice soit déplaisant, mais si je ne couche pas mes réflexions par écrit, alors c'est comme si elles tournaient en boucle dans ma tête, ne pouvant dès lors m'apporter un petit peu de repos, sauf si j'agis en conséquence. Je ne sais si je me fais bien comprendre, j'en doute un peu, tant il n'est pas simple d'expliquer un état d'esprit. Penser à ma mort par exemple ne me plonge pas dans la réflexion. Non, cela me plonge dans une espèce de mélancolie qui me berce tranquillement et agréablement. Du coup je ne m’ennuie pas et me laisse porter par les images, car ce sont souvent des images que je vois alors. Par contre, si je pense à mon cancer, alors de suite j'entre dans la réflexion. Aucune mélancolie sur ce sujet, aucune tranquillité, aucun apaisement. Pourtant de quoi est-il synonyme dans mon esprit si ce n'est de la mort ? Oui, tandis que le sujet de la mort m'apaise, le sujet de ce qui causera ma mort, cancer ou autre, me tend, voire me stress. Je crois que c'est parce que l'on ne peut que se faire une raison de la mort, on ne peut lutter contre elle dès lors qu'elle se manifeste. A l'instant T elle s'abat et voilà, tout est terminé. Tandis que face à la maladie, on peut lutter, se battre, élaborer des stratégies de vie ou de survie, bref, l'instant T peut être tributaire de notre action. Nous pouvons le repousser ou le précipiter, l'attendre ou jouer avec, tel que je joue avec en continuant à fumer par exemple. Néanmoins, toutes ces réflexions que m'occasionne la seule pensée du cancer, qu'il s'agisse du mien ou de celui d'un autre, celles-ci je ne peux les laisser enfermer dans ma tête à tourner en boucle et en boucle. Il faut que ces pensées sortent, d'une manière ou d'une autre, que je les pose sous mes yeux et non plus derrière ceux-ci, histoire d'avoir l'impression d'y voir plus clair, de conjurer le sort en quelque sorte, bref, c'est ma façon de me battre contre la maladie. Donc souvent je pense aux autres atteints par ce même mal, cette même maladie, et de les savoir vivants, vivantes, me donne du courage, de l'élan, l'envie d'aller de l'avant.

Oui, il est vrai que je préfère parler, écrire sur la mort, plutôt que sur la maladie. Quand je pense à la mort, je vois une immense forêt sous un paysage d'automne. J'y suis seul et me promène entre les arbres, les plantes. C'est le matin, peut-être aux alentour de 9h00, et je sais que je suis dans la forêt de la mort, qu'à un moment, au détour d'un arbre, elle me prendra. Je m'écroulerai alors au bas de cet arbre, ses feuilles par terre faisant mon lit. Je serai un peu recroquevillé, comme si je reprenais la position du fœtus, histoire de fermer la boucle. Autour de moi, sur moi, soufflerait un léger vent, une légère bise qui m'envelopperait comme pour me soulever et m'emmener ailleurs, cet ailleurs qui serait ma véritable destination, autrement dit l'habitat de la mort, son monde que je ne sais comment imaginer, mais dont je suis sûr qu'il ne sera ni l’Éden, ni le paradis, ni le purgatoire. Je pense la mort bien plus sereine que la vie. J'en veux pour preuve que tous et toutes, avant que nous ne soyons des embryons, des fœtus, nous étions dans son royaume, celui de l'absence de vie justement. Avons-nous rapporté avec nous des souvenirs de ce royaume du non-vivant ? Non, aucun. Si ce royaume était si terrible, si terrorisant, si effrayant, alors nous devrions avoir des parcelles de souvenir, car l’effroi, la douleur, la peur, la frayeur, ne laisse jamais personne indemne. Mais quand nous débarquons ici-bas, nous arrivons exempt d'inquiétude, totalement vierge de ce qui fut auparavant. Notre cerveau, ce qui fait la spécificité de notre espèce, n'est même pas construit. Lui aussi est vierge de tout ce qui est, de tout ce qui sera, y compris de sa propre mort à long terme. Rendez-vous compte que notre cerveau met près de vingt ans à se construire, qu'il nous faut près de vingt ans pour enfin pouvoir prendre du recul par rapport à tout ce que nous avons crus, tout ce que nous avons appris, et que ce même cerveau, jusqu'à notre mort, n'aura de cesse de continuer à s'adapter à son environnement. Oui, notre vie c'est notre cerveau. Si ce dernier tombe en panne, tel le coma, la crise d'épilepsie, l'AVC, certes la pompe qu'est notre cœur continue de fonctionner, mais nous, notre identité, celui ou celle que nous pensons être, où est-il ? D'un coup nous avons disparu, pour un laps de temps plus ou moins long, mais nous ne sommes plus là pour dire ou ne pas dire, agir ou non, aimer ou non. D'aucun croit en l'âme, au sens religieux du terme, cette part de nous qui subsisterait je ne sais où dans notre mort, après la mort. Pour ma part, je ne crois pas en cela. Je pense que nous ne sommes que notre corps, cerveau y compris, et que lorsque le corps s'éteint nous disparaissons à tout jamais, sauf dans la mémoire de ceux et celles qui restent, qui nous ont aimé et choyé. Oui, lorsque je regarde l'univers, tout du moins ce que j'en connais, je trouve extraordinaire que nous soyons sur la seule planète où il y a de la vie organique. Le cosmos étant si immense, il se peut parfaitement que d'autres planètes soient similaires à la nôtre, abritant également de la vie organique, mais pourquoi sont-elles si peu nombreuses ? Il se peut également qu'il n'y ait que notre planète qui ait cette vocation. Si je devais m'en référer aux textes bibliques, au paradis et à l'enfer, je vous dirai que la terre, la vie organique, notre condition humaine, tout cela est l'enfer. Oui, notre séjour ici-bas serait notre punition, mais punition à quoi, de quoi ? Dans la même veine, dans le même ordre d'idée, peut-être que plus tôt l'on meurt et mieux c'est, car plus tôt nous quittons l'enfer. Mais si la terre était l'enfer, cela implique qu'auparavant nous étions ailleurs, sous notre forme humaine ou autrement, et qu'après notre mort ici-bas nous irions encore ailleurs. Dans une certaine mesure, c'est la doctrine bouddhiste qui s'appliquerait, le principe de réincarnation. Malheureusement, tout comme je ne connais pas le Coran, je ne connais pas plus le Bouddhisme, sinon dans leurs grandes lignes.

Tout à l'heure j'ai appelé ma belle-mère et mon beau-père. Cela m'a fait plaisir d'entendre ma belle-mère, elle qui a un cancer beaucoup plus handicapant que le mien, une santé nettement moins bonne que la mienne. Cela devait faire presque un mois que je ne lui avait pas parlé et je m'en veux d'avoir attendu aussi longtemps avant de la rappeler. A ma décharge, j'étais dans mes propres problèmes, mes métastases, mes séances de radiothérapie et leurs effets secondaires. Mais ceci n'est pas une excuse, car prendre cinq minute de son temps pour prendre et donner des nouvelles à quelqu'un, qui plus est malade et seul dans sa chambre d'hôpital, ce n'est vraiment pas le bout du monde. Aujourd'hui j'ai donc entendu de vive voix ma belle-mère et elle avait vraiment une bonne voix. Comme qui dirait, elle avait la pêche et on la sentait battante dans le ton de sa voix. Elle m'a dit comme elle en avait marre de passer examen sur examen, pas moins de quatre la semaine dernière, auquel s'ajoute les séance de chimiothérapie. Il y a encore peu, elle faisait une séance par semaine, cela trois semaines d'affilées, puis il y avait un break d'une semaine et après, de nouveau, une série de trois séances. A présent, son cancer se stabilisant, elle a une seule séance toutes les trois semaines. Oui, dans son cas, il n'est nul question d'éradiquer son cancer du péritoine, il y a trop de métastases, mais le fait que toutes ces métastases se stabilisent, ne grossissent pas et que d'autres ne font pas leur apparition est encourageant. Moins de chimiothérapie, c'est de la fatigue en moins, des forces en plus, et Dieu sait si elle a besoin de force pour retrouver ses fonctions locomotrices, à commencer par le réapprentissage de la marche, réapprendre à s'asseoir, à tenir en équilibre. Oui, j'ai énormément apprécié d'entendre sa voix vive et ragaillardie. Elle m'a dit que lundi dernier elle avait craqué, fondu en larme et qu'elle n'était pas arrivé à les stopper. Je me dis que j'ai bien de la chance qu'elle se confie ainsi à moi, moi qui ne suis que son gendre. Cela veut dire dans mon esprit qu'elle me fait confiance et j'en suis vraiment honoré. Je me rappelle de notre première rencontre, en 2008, alors qu'elle s'inquiétait fortement de ma relation avec Cynthia. Effectivement, plus de vingt ans nous sépare Cynthia et moi-même et je comprends que ses parents aient été inquiets. Puis, petit à petit, la confiance s'est installée. Avec Bernard, le père de Cynthia, le courant est tout de suite passé. Avec Michelle, sa mère, il a fallu beaucoup plus de temps et je ne sais quand, exactement, elle m'accorda enfin sa confiance. Quoi qu'il en soit, c'est la première fois que je m'entends aussi bien avec des beaux-parents et, dans mon regard, dans mon cœur, ils sont devenus mes amis.

En parlant d'ami, immédiatement je pense à Tony et suis content à l'idée de le revoir prochainement, dès que je serai à Paris avec ma fille pour ses vacances scolaires. A l'avance je suis content des moments que nous allons passer ensemble, qu'ils soient brefs ou qu'ils soient long, et j'espère que lui aussi sera en bonne santé, pas trop affaiblie par le travail qu'il a repris, le replongeant dans un rythme soutenu qu'il ne connaissait plus depuis trois ans. Par contre je regrette que Cynthia ne puisse être là, car j'aime avoir autour de moi tous les gens que j'aime en même temps. Souvent je me tais, les écoute parler et m'imbibe complètement de l'atmosphère sereine qui en découle. Cela me détend, m'apaise et je me laisse bercer par leur conversation. De même, en montant à Paris plus de dix jours, j'espère que Luc, mon second ami, aura du temps à nous consacrer. Effectivement, entre sa grande famille, il a trois grands enfants, et son travail, il est ingénieur informatique, il n'a pas beaucoup de temps pour les loisirs. Luc, je l'ai donc connu quand j'avais seize ans. Son père était français, blanc de blanc, et sa mère nigérienne, noire de noire. Luc est donc un métis, comme moi et beaucoup d'autre. Lorsque je l'ai connu et jusqu'à très tard, plus de la vingtaine d'année, jamais il ne fut question de religion entre nous. C'est un sujet dont on ne parlait pas, comme si cela ne nous concernait pas. Aussi, quelle ne fût pas ma surprise lorsqu'il m'apprit un jour qu'il était devenu un musulman pratiquant. C'est ainsi, de fil en aiguille, que j'appris que le Niger était un pays musulman. Cependant cela ne m'a jamais expliqué pourquoi, presque du jour au lendemain, il est devenu musulman pratiquant. Oui, il fait la prière cinq fois par jour, ne mange pas de porc, etc. Quoi qu'il se passe ou doive se passer, il s'en remet tout le temps à la grâce d'Allah, ce qui, je l'avoue, m'exaspère parfois au bout de la journée. Moi, je ne m'en remet qu'à la grâce de nous-mêmes, de ce que nous humains choisissons de faire ou de ne pas faire, ne croyant pas une seconde que quoi que ce soit dans nos vies soit prédestiné, déjà écrit. Oui, je crois en le libre-arbitre, en la possibilité de faire des choix, même si souvent ce sont des choix par défaut, et qu'aucune histoire n'est écrite à l'avance. Donc ma maxime n'est pas « si Dieu le veut », mais bel et bien « si l'être humain le veut ». En cela, Luc et moi sommes complètement divergent et j'avoue que j'ai parfois bien du mal à accepter sa logique qui relève d'une espèce de fatalisme, voire de résignation que je ne peut accepter. Il est clair que si je ne l'avais pas connu alors que nous étions adolescent, je ne fréquenterai pas quelqu'un comme lui aujourd'hui, pas plus que je ne fréquentais des croyants pratiquants hier. Face à la religion, je suis radicalement dans l'optique de Michel Onfray. Tout cela n'est pour moi que supercherie, niaiserie, contes pour adultes, et du coup je n'arrive pas à comprendre les croyants, à les prendre au sérieux, bien que la plupart soit bien plus charitable, généreux et bienveillant que les non-croyants.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire