mardi 17 mars 2015

J'ai passé une putain de sale nuit

J'ai passé une putain de sale nuit, faute à ma gourmandise, car hier soir nous mangions des crêpes salées maison, préparées avec soin par Cynthia, et plutôt que de me contenter de deux crêpes à cause de mes problèmes de digestion qui me réveillent presque chaque nuit, et bien non, il a fallut que j'en prenne une troisième. Du coup, entre 2h00 du matin jusqu'à 9h00 ce matin , j'étais réveillé à intervalle régulier par des nausées. De même, épuisé à mon réveil, j'ai dormi toute la mâtiné jusqu'à 14h00. Enfin, à l'un de mes réveil, vers 8h00 me semble-t-il, j'ai caressé mes cheveux de ma main et, là, quelle ne fut pas ma surprise de voir une véritable touffe de poil rester entre mes doigts. Donc ce matin j'ai découvert un nouvel effet secondaire de mes séances de radiothérapie, la perte de mes cheveux, comme lorsque je faisais de la chimiothérapie, mais alors je perdais pourtant moins de cheveux. De même, les touffes de cheveux qui partent sont situées uniquement du côté gauche de mon crâne, là où j'ai été radié, et j'ai beau tirer du côté droit ma tignasse, rien ne part. Ainsi, à force d'avoir extirpé des touffes de cheveux ce matin, au même endroit de mon crâne, je me retrouve avec un trou en lieu et place. Je suis donc d'avis que je ne vais pas tarder à prendre ma tondeuse et me mettre la boule à zéro, comme un chauve.

Cet après-midi, après mon réveil de 14h00, j'ai été faire quelque courses pour Cynthia, essentiellement du vin, des Bourgognes, et du cidre doux. Tout comme j'ai eu plaisir à faire sa lessive hier, j'ai eu plaisir à faire ces courses aujourd'hui. Oui, j'aime lui faire plaisir, dans la mesure de ce que je peux, et espère qu'il se présentera d'autres occasions de continuer à le faire.

Hier j'ai relu les ébauches du roman que j'ai en tête, mon meilleurs des mondes, et à ma grande surprise j'ai été pris par mes propres mots, mes propres dialogues. Cela m'incite donc à le poursuivre, dans mon rythme, lentement, mais sûrement. Cependant, même si je suis satisfait de la première trame qui se déroule dans mon monde futuriste, je suis insatisfait de ne pas avoir encore trouvé de seconde trame, histoire de donner un peu plus de poids à ce roman.

A présent j'attends Cynthia qui rentre du travail et va venir me rejoindre à la terrasse du café où je me trouve, chose assez rare pour que je le narre. Prendra-t-elle du cidre, du vin, autre chose ? Ce sera la surprise.

J'ai également reçut un appel de ma sœur ce matin, pendant que je dormais. Elle m'a laissé un message et je suis surpris qu'en ce moment, depuis les fêtes de fin d'année exactement, qu'elle m'appelle presque une fois par semaine. Auparavant, nous ne nous appelions pas pour ainsi dire, peut-être une fois par mois, voire tous les deux mois. Je ne sais ce qui se passe dans sa tête à mon égard, mais ses actes à mon égard signalent parfaitement qu'il y a eu un changement. Est-ce le fait de m'avoir vu lors des fêtes de fin d'année, lorsqu'elle est venu me voir à Rennes avec ma mère et deux de ses amis, d'avoir vu à quel point j'étais diminué physiquement qui l'a troublé, qui a rendu dans son esprit ma maladie plus réelle, moins virtuelle ? Quoi qu'il en soit, même si je suis surpris par son attention soudaine, j'en suis néanmoins content. C'est comme si après des années de séparation, nous nous retrouvions enfin, comme au bon vieux temps, avant que son comportement envers la mère de ma fille, lorsque cette dernière a kidnappé notre enfant, n'assombrisse définitivement le tableau de notre relation. Oui, j'en ai voulu beaucoup à ma mère et ma sœur d'accepter, de tolérer, voire d'accompagner la mère de ma fille dans ses délires, d'accepter que je sois privé de mon enfant, de n'avoir même pas eu l'idée, le bon sens, de ramener cette dernière à la raison. Depuis cette époque, j'ai volontairement mis les distances entre ma mère, ma sœur et moi. Il n'était plus question qu'elles participent de ma vie, ni de près ni de loin, je les ai écarté de mon histoire. Il a fallu le cancer, tout ce que cela a transformé dans ma vision des choses, pour que je prenne conscience que de les rejeter ne refera pas le passé, ne me redonnera pas toutes ces années et mois gâchés à ne pouvoir être avec ma fille. Entre-temps ma fille avait grandi. En 2013 elle avait onze ans, plus quatre ans ou cinq ans. Même si nous nous voyions peu, au moins sa mère ne faisait plus barrage. Alors j'ai décidé de faire la paix avec tout ce passé et les personnes concernées, la mère de ma fille y compris. Quelque part, même si je suis toujours amer d'avoir du subir ma négation en tant que père, parent, c'est néanmoins un poids en moins, comme un combat terminé.


(17 mars 2015)

4 commentaires:

  1. C'est bon les crêpes mais il ne faut pas abuser; ah la gourmandise, je connais! hélas pour le kg superflus
    Oui rendre les autres heureux nous rend heureux, c'est la seule vérité je crois
    Votre mère et votre sœur ont peut-être voulu protéger votre fille en l'éloignant des conflits qui vous opposaient à sa mère. Elles ont dû penser faire bien;
    Bonne journée

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  2. Je ne sais comment vous me percevez à travers mes mots Mamy, mais il est vrai que je ne suis pas naturellement un "modéré". Donc quand les crêpes sont là (ou tout autre plat que j'apprécie) et que c'est bon, j'ai bien du mal à m'arrêter. Pourtant, je ne suis pas spécialement gourmand, mais quand j'aime, j'aime, et là c'est mon estomac qui en a pâti.

    Sinon je vous rejoints complètement sur votre vérité qui est également la mienne, rendre l'autre heureux est bel et bien ce qui nous rend heureux et l'inverse, le rendre malheureux, ne peut que nous rendre malheureux (dès lors qu'il s'agit de quelqu'un que nous aimons).

    Quant à ma mère, ma sœur et d'autres dans cette histoire passée qui arrive également à quantité d'autres pères (et même de mères), je ne comprends pas que l'on puisse penser faire le bien en n'empêchant pas le parent "ravisseur" d'agir comme il le fait, en ne l'empêchant pas de soustraire l'enfant à son autre parent. Mais dans mon cas (comme dans la majorité des cas similaires), cela a été ainsi parce que j'étais un homme et non une femme, juste un père et non une mère (avec le M majuscule) et qu'il est encore communément admis qu'un enfant, qui plus est en bas-âge, à forcément besoin de sa mère, mais non de son père. Dans mon regard, c'est de la discrimination totale. Que se serait-il passer si c'est moi, l'homme, qui avait kidnappé ma fille (ce que j'aurai pu facilement faire)? Ma mère, ma soeur, etc, l'aurait-il accepté? Ne croyez-vous pas qu'elles auraient essayer de me raisonner?
    Cela nous renvoi au long débat sur l'égalité Homme-Femme, et s'il est vrai que dans certains domaines les femmes sont encore le jouet de clichés (et dans le domaine parentale il en va de même), aujourd'hui c'est au détriment des hommes séparés, divorcés, qui pourtant veulent s'investir dans l'éducation, le présent et l'avenir de leur enfant. Cependant, je ne me leurre pas, et je sais pertinemment qu'il est beaucoup de pères qui préfèrent ne pas avoir la charge de leur enfant après une séparation. Eux, même si je les comprends, ne sont pas mes potes.

    A très bientôt Mamy et merci beaucoup pour vos mots qui me donnent ainsi l'agréable occasion de converser avec vous, vous qui me semblez avoir atteint une certaine hauteur de vue que, pour ma part, je n'ai pas encore atteinte.

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  3. Je vous répondrai plus tard. Je ne veux pas vous blesser; j'essaie de vous comprendre et de trouver aussi des explications à votre entourage; j'ai toujours eu du mal à croire que les gens sont mauvais gratuitement.
    Bon courage et bonne journée

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  4. Bonjour Mamy et merci de me répondre aussi vite.
    Quoi qu'il en soit, je ne pense pas une seconde que vous pourrez me blesser plus que je ne l'ai été jusqu'à une époque encore récente. De même, comme vous, je pense que l'immense majorité d'entre nous n'est pas méchant gratuitement, ne cherche pas à faire le mal, et que bien souvent ils essayent de faire au mieux. Ma famille s'inscrit dans cette logique et c'est pour cela, même si j'ai pris à l'époque beaucoup de distance avec elle, que je n'ai néanmoins pas rompu le contact, ni le dialogue. Ma soeur et ma mère ne pensait ni bien faire ni mal faire, je crois simplement que pour elles (comme beaucoup d'autres) il était "naturel" qu'une enfant de trois ans soit avec sa mère et non avec son père, que ma requête était en conséquence presque absurde. De même, lorsque la mère de ma fille l'a kidnappé pendant quatre mois, je ne savais plus où elles étaient, j'ai là aussi entendu ma mère et ma sœur essayer de lui trouver des excuses, car toujours dans leur logique, à trois ans on vit avec sa mère, peut importe les circonstances, mais pas avec son père. Cela me rappelle ma fille, à cette époque justement, où elle m'affirmait que le rose c'était pour les filles et le bleu pour les garçon. Donc non, ma famille n'est pas mauvaise, mais sur ce point précis ma mère et ma sœur ont bien été conditionnées, d'où leur totale erreur d'appréciation de la situation face à la gravité des divers actes commis alors par la mère de ma fille.

    A bientôt et bonne journée à vous également !

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