dimanche 15 mars 2015

Chacun est seul - Chapitre 17

XVII


Après ma rupture avec Virginie et un an avant ma bagarre avec Michel, je rencontrai un petit jeune du quartier. Il avait alors dix-huit ans et s’appelait Nono. Je ne me souviens plus de notre première rencontre, mais j’ai bien en mémoire qu’il voulait en découdre, lui aussi, avec le monde entier. Physiquement, il devait mesurer 1,90m et avait un gabarit de rugbyman. Je dois l’admettre, il m’impressionnait et me faisait même un peu peur. Pour ma part, je ne partageai plus cette rage de détruire qui l’habitait et errait, tant bien que mal, avec le fantôme de Virginie. Rapidement je compris qu’il voulait devenir mon ami. Pourquoi, c’est un mystère. Tout comme je l’étais à son âge, il était dans la délinquance, le vol et la violence physique gratuite. Un soir, alors que nous nous promenions dans un jardin, nous croisâmes une personne de trente ou quarante ans. Ce monsieur était tranquillement assis sur un banc, se délassant, profitant de l’instant présent. Je ne sais ce qui se passa dans l’esprit de Nono, mais il se dirigea vers lui et sans aucune raison, absolument aucune, il se mit à le tabasser. Stupéfait, je le laissai faire et, afin de me donner une contenance alors que j’étais complètement atterré par son comportement, je décidais de rire de cela, approuvant ainsi explicitement l’acte de Nono. Effectivement, ego oblige, il m’était impossible d’accepter que Nono puisse me voir déstabiliser, ébranler ou surpris. Étant son aîné, y compris dans le domaine de la connerie, de la bêtise, de la stupidité, c’était à moi de l’impressionner et non le contraire. Donc entre nous, parce qu’il désirait ardemment m’impressionner également, nous étions dans la surenchère. Un soir-là nous étions trois sur la place Marcel Sembat, à Boulogne-Billancourt. En plus de Nono il y avait ma petite copine du moment. Du fait de l’heure tardive, le métro avait déjà fermé ses portes. Je m’étais promis de raccompagner ma copine chez elle, dans son studio situé à Montrouge. J’avais donc décrété que nous prendrions un taxi. Le problème est qu'aucun de nous n’avait assez de liquidité pour payer la course. A cette heure tardive il n’y avait plus personne sur la place Marcel Sembat. C'est alors que je pris Nono par le bras tout en demandant à ma copine de bien vouloir nous attendre. Il se demandait où je l’emmenais, mais il n’osa me poser la question. Puis, une fois engagé dans la rue du point du jour, je lui montrai du doigt deux jeunes hommes entrain de stationner sur le rebord du trottoir. Je le priai de se taire et de me laisser faire. Tout de suite il comprit qu’il allait participer à quelque chose de peu orthodoxe, mais à quoi exactement? Arrivé près des deux jeunes et à son grand étonnement, je leur demandai s’ils avaient de la drogue à vendre. Leur réponse fût affirmative. Aussitôt  je les empoignais par leurs pulls et les entraînai violemment vers une entrée d'immeuble située à proximité. Nono ne comprenait pas ce que je faisais, mais il suivi machinalement mon mouvement. Arrivés sous le porche de l’immeuble, loin des regards indiscrets, je leur intimai l’ordre de vider leurs poches. Tout en s’exécutant l’un des deux jeunes dealers essaya néanmoins de reprendre la situation en main.

- Qui êtes-vous, demanda-t-il d'une voix hésitante, presque tremblante, que voulez-vous?
- Police, lui répondis-je sur un ton très agressif !
Le jeune homme, toujours avec aussi peu d'assurance, crût alors malin de me demander ma carte.
- Ma carte, tu veux voir ma carte ?
En guise de réponse je l'attrapai par la tignasse de ma grosse main et fit voler sa tête contre le mur.
- Arrêtez, supplia le copain ! Laissez-le !
- Alors videz vos poches, répétais-je calmement.
Les deux jeunes n’eurent plus le choix. Je récupérai ainsi leurs papiers, leurs clefs, du cannabis, quelques pièces de monnaie et une épaisse liasse de billets de cent francs. Je m’adressai alors à Nono.
- Ce n’est que du cheat. On les embarque ou pas ?
- Ils n’ont presque rien, me répondit-il. Çà fera beaucoup de paperasse pour pas grand-chose.
Je me tournai alors lentement vers eux, tel un roi face à sa cour. C’était l’heure de l’épilogue.
- C’est votre jour de chance, lançais-je. Vous êtes libres... mais je garde l’argent et la drogue.
- C'est du vol, s’écrièrent les deux dealers, vous n’avez pas le droit de garder notre fric!
- Ah bon, feignis-je de m'étonner ? Allez bande de petits cons, cassez-vous avant que je m'énerve !
Je n’eus pas à le répéter deux fois, les deux dealers étant déjà loin lorsque ma copine nous rejoignit.

D’autres fois c’est les caves d’immeubles que nous allions visiter, cassant, brisant gratuitement tout ce qui pouvait s’y trouver. Puis un jour Nono me dit avec beaucoup de sérieux que son véritable souhait serait de tuer un homme, de commettre un meurtre. Pour lui c’était le summum de la virilité, l’unique preuve tangible qu’il n’était pas une mauviette, mais bel et bien un homme avec un grand H. Sur le moment, ne sachant quoi répondre tant j’étais dépassé par sa requête, je me tus. Cependant je n’en pensais pas moins, me disant que je n’avais pas face à moi un simple délinquant véhément, mais bel et bien quelqu’un qui avait un grain dans la tête, un vrai fou. Du coup, ne désirant plus partager de moment avec lui, je commençais à espacer nos rencontres et, petit-à-petit, nous ne nous sommes plus vu jusqu’à un certain soir, deux ou trois mois plus tard, dans l’une des rues du quartier. Il courrait vers moi, fuyant je ne sais quoi. Lorsqu’il me vit, il arrêta sa course et m’expliqua ce qui venait de lui arriver. Il avait fracturé une voiture afin de voler l’autoradio et, malchance oblige, le propriétaire se pointa à ce moment-là, tenant une barre de fer dans ses mains. Immédiatement il se rua sur Nono avec la ferme intention de le tabasser. C’est alors que Nono pris ses jambes à son cou et c’est au hasard de sa course qu’il se retrouva face à moi. Comme tous les soirs à cette époque, j’étais déjà en état d’ivresse avancée  et, puisque je ne voyais personne lui courir après, je l’invitais à venir boire un coup chez ma mère, histoire qu’il se remette de ses émotions. Certes je n’avais pas beaucoup de considération pour lui, surtout après ses propos sur le meurtre, mais quelque part nous faisions partie du même monde, celui des exclus, celui de ceux qui ne trouvent pas leur place dans la société, et c’est par solidarité que je l’emmenai avec moi. Une fois enfermé dans ma chambre, nous commençâmes à vider bière sur bière et là, à ma plus grande surprise, il me dit qu’il connaissait le monsieur qui lui avait couru après, qu’il savait où il habitait. Je ne sais pourquoi, ou plus exactement je sais trop pourquoi, je lui proposai de le venger. Oui, toujours et encore mon ego qui me jouait un sale tour. Par cette proposition je voulais une fois de plus l’impressionner, lui montrer que je n’avais pas peur de ce monsieur, qu’il ait ou non des armes en sa possession, barre de fer y compris, que j’étais un homme, voire un surhomme. Nono accepta ma proposition et nous mîmes au point notre plan d’action. Cagoulé, avec des gants et deux couteaux de boucher que je pris dans la cuisine de ma mère, nous irions au domicile de ce monsieur, fracasserions la porte d’entrée, nous ruerions sur lui et le tabasserions jusqu’à le laisser pour mort. Bien entendu, dans mon esprit il n’était pas du tout question de le tuer pour de vrai, il s’agissait juste de donner une bonne leçon, une bonne raclée à ce monsieur qui avait osé défendre ses biens. C’est donc ainsi, tous deux complètements bourrés, que nous partîmes en quête de notre vengeance. Mais les choses ne se passèrent pas du tout comme prévu. Une fois introduit dans le domicile de ce monsieur, quelle ne fût pas notre surprise de voir qu’il dormait comme un loir dans son lit, ronflant comme un cochon et ce, malgré le boucan que nous avions fait en défonçant sa porte d’entrée. Autre surprise désagréable, c’est qu’il n’était pas seul, sa femme était là également, notre assaut l’ayant fait sauter du lit. La menaçant de mon couteau, je lui intimais l’ordre de regagner sa chambre et de s’allonger aux côtés de son mari. Vainement, Nono et moi essayions alors de réveiller son mari, mais rien n’y faisait, il dormait dans une torpeur la plus totale. Désemparé, ne sachant plus quoi faire face à cette situation imprévue, je dis à Nono d’attacher les poignets et les pieds du mari au cas où il se réveillerait. Sa femme était nue et me demanda s’il elle pouvait mettre un peignoir, vœux que je lui permis d’exaucer. Je n’en menai vraiment pas large et réalisais qu’elle avait vu nos visages, qu’elle pourrait nous décrire à la police le cas échéant et, en conséquence, que ma liberté se trouvait en danger. Encore une fois, j’avais connu la prison une fois et ne voulais plus y retourner, c’était très clair, et en conséquence j’étais désarçonné, ne sachant quoi faire ou dire envers elle. Une fois son mari attaché, c’est Nono qui pris les choses en mains. Il commença à faire le tour de l’appartement, pièce par pièce, pour voir ce qu’il pourrait y voler. Je me souviens qu’il vidait toutes les armoires, toutes les commodes de leur contenu, par terre, puis il revint dans la chambre, invectivant la femme, lui demandant où étaient les bijoux, l’argent, ses cartes bleues. Elle nous signifia qu’il n’y avait aucun trésor caché chez elle, mais nous remit sa carte bleue. Je lui demandais alors le code de cette carte et, une fois fournis, je dis à Nono de m’attendre, de les surveiller, le temps que j’aille à un distributeur et revienne. Cela faisait déjà une bonne heure que nous étions chez ces gens et l’effet de l’alcool que j’avais bu toute la soirée commençait à s’estomper. Une fois dehors avec la carte bleue, l’air frais aida mon esprit à se réveiller un peu et, là encore, je me demandais comment nous allions sortir de cette histoire de fou sans être inquiété par qui que ce soit, à commencer par la police. Arrivé au distributeur, je m’aperçus vite que la femme m’avait donné un code erroné. Jusque-là j’avais voulu la ménager, cherchant comment elle et nous pourrions trouver un terrain d’entente pour qu’elle ne porte pas plainte. Mais le fait qu’elle m’ait menti sur le code m’exaspéra et, dès lors, son sort m’intéressa moins. De retour chez elle, immédiatement j’allais la trouver, la bousculant, la malmenant afin qu’elle me donne le bon code, ce qu’elle fit immédiatement en pleurant. Son mari, quant à lui, dormait toujours. Pour la seconde fois je partis au distributeur et je pris le maximum d’argent que sa carte le permettait. Une fois de retour chez ces gens, alors que Nono continuait à les surveiller, je m’isolais dans la cuisine afin de réfléchir quant à la suite des événements. La femme avait vu nos visages, certes, mais nous portions des gants. Je pensais donc les laisser tel quel, attacher, et de partir de leur domicile pour rentrer chez moi. Donc même si la femme portait plainte, il y aurait certes une enquête, mais avec les précautions que nous avions pris, les gants, comment la police pourrait-elle remonter à nous en l’absence d’empreintes digitales. A cette époque les traces ADN n’existaient pas encore, la police scientifique d’aujourd’hui non plus. Plus je ruminais, plus cette solution me paraissait inévitable. J’appelais alors Nono afin qu’il me rejoigne dans la cuisine et lui exposais ma pensée. Nono se rangea à mon point de vue, alla attacher la femme, puis nous partîmes. Ensuite nous sommes quittés, chacun rejoignant son domicile. Cette nuit-là je m’endormis vite car, même si les heures avaient permis que je me désenivre un peu, l’effet de l’alcool était toujours là. Mais le lendemain fût une toute autre paire de manche dès mon réveil. J’avais torturé, attaché, ligoté, moi, et encore une fois pour rien, pour enflammer mon ego face à Nono, pour me faire croire que j’étais quelqu’un, pas n’importe qui, mais Hicham, le roi que devait avoir ce monde de merde auquel je participais activement dans la sauvagerie. Dès l’éveil j’étais comme un zombie et dans ma tête plus rien ne fonctionnait. Je m’habillais machinalement, ne pris même pas de café, et suis sorti dans la rue, errant là où mes pas me portaient, sans aucune direction ou but précis. Un robot, voici ce que j’étais le lendemain, le surlendemain et encore après. Pendant plus de trois jours j’ai marché au hasard dans Paris, mais je n’étais plus là, mon esprit ne répondant plus, ma réflexion s’étant éteinte, et je marchai et je marchai. Il me fallut une bonne semaine pour récupérer un peu mes facultés mentales et ce n’est qu’après que je revis Nono. Comme d’un commun accord, nous n’avons pas parlé de cette soirée, pas un mot, pas un son, mais elle était omniprésente dans l’atmosphère. Non, nous n’étions pas fière, très loin de là, et si je pouvais refaire hier, il n’y aurait eu jamais eu cet acte odieux. En moi quelque chose est mort et ce, définitivement. La mort de Michel n’est qu’une couche supplémentaire sur ce cadavre vivant que j’étais devenu. Oui, vous avez le droit de ne pas le croire et comment pourrais-je vous en vouloir, mais la vie est pourtant sacrée pour moi. Cependant, au simple constat des faits, ce sacré est à géométrie variable, selon l’endroit où se trouve mon intérêt, cela est limpide dans mes yeux à présent.

Voilà où peut mener le lugubre, dans la délinquance par exemple, puis dans un état d’esprit macabre tel qu’était le mien perdu dans les méandres de mon cœur depuis la disparition de Virginie. Il suffit alors d’un verre d’alcool ou de toute autre forme de drogue pour vous dénaturer, vous plongeant au grès d’un incident quelconque dans le monde de l’horreur. Certes je voulais être reconnu comme un être fort, mais pas au prix de devenir un tueur. Oui, la délinquance m’attirait, mais pas au point de vouloir devenir un criminel. Oui, j’étais prêt à me battre physiquement ou verbalement dès que mon autorité était mise en cause, mais pas au point de donner la mort. Un barbare, voici ce que j’ai été, pas plus décent, excusable ou défendable qu’un terroriste, pas plus respectable que n’importe quelle autre personne qui, au nom de ce qu’elle croit, tue. Ainsi, encore aujourd’hui, bien des questions se posent à moi. Est-ce qu’une drogue peut réellement dénaturer un individu, au point qu’il soit méconnaissable, ou ne fait-elle que révéler, amplifier quelque chose qui est déjà en nous, latent, prêt à s’exprimer au moindre prétexte ? Cette question me taraude, car si tel était le cas, c’est que quelque part je suis toujours le même, ce jeune merdeux que j’ai été et qui ne mérite en rien toute forme de compassion. Pourtant j’aimerai que l’on me pardonne, que vous me pardonniez, pensant qu’ainsi, naïvement, je parviendrai à me pardonner via vos pardons. Mais ce n’est malheureusement pas ainsi que cela marche, car même si vous m’ouvriez vos bras, je me sentirai hypocrite, lâche, de l’accepter.

C’est à partir de cette maudite nuit, cette prise en otage de ce couple, que les semaines suivantes j’envisageai sérieusement le suicide pour ne plus jamais avoir à me regarder dans une glace. D’ailleurs, un ou deux mois plus tard, je demandais à un copain de m’héberger chez lui car je ne supportais plus de rester chez ma mère, dans ce quartier où tout me ramenait à cette nuit macabre. Mon copain, David, habitait un studio dans un autre arrondissement. En parallèle, parce que j’avais peur de la mort mais voulais néanmoins en finir, j’allais de plus en plus souvent me faire hospitaliser à l’hôpital Saint-Anne. Je prenais des antidépresseurs, des neuroleptiques et des calmants en pagaille. Au psychiatre qui me suivait alors, j’ai bien entendu dit toute la vérité sur cette nuit-là afin qu’il m’aide au mieux, mais un soir, chez David, alors que je me trouvais encore plus mal que d’accoutumé, je décidais d’en finir. Je pris toutes les boites de médicaments que j’avais en ma possession et avala d’une traite tous les cachets. Après, je ne me souviens pas de grand-chose. Je sais que j’ai vomi de nombreuse fois dans son lavabo et David, par peur, rangea toute mes affaires dans mon sac et me conduisit à une station de métro, me laissant tel quel sur le quai de la station. Ais-je pris le métro ? Le second souvenir que j’ai de cette soirée est de m’être retrouvé dans une ambulance. Où avais-je été pris, je n’en sais rien. Quelqu’un les avait-il appelés, étais-je sur un trottoir ou dans le métro lorsque les ambulanciers vinrent me chercher, je n’en sais rien. Toujours est-il que je me suis enfui de cette ambulance, ouvrant subitement la porte arrière puis sautant dans la rue. Je me souviens avoir couru pour ne pas être rattrapé et, ensuite, c’est le noir total dans mon esprit. Enfin, le dernier souvenir que j’ai de cet épisode, c’est de m’être réveillé dans le lit de ma mère. Comment avais-je regagné le domicile familiale, c’est là aussi un mystère. Lorsque je me suis éveillé, j’étais encore complètement shooté par tous les médicaments que j’avais absorbé et, je ne sais pourquoi, je dormi toute la journée en faisant tous les lits de la maison, portant sur mon dos nu une serviette de toilette. Je fus ainsi dans un état léthargique pendant deux ou trois jours et ma pauvre mère ne comprenait rien à ce qui se passait. Mais toujours bienveillante elle ne me posa pas de question et, si elle le fit, mes réponses durent être évasives. Effectivement il n’était pas question que je lui avoue que j’avais tenté de me suicider et que cela avait été un échec, un de plus. C’eut été alors des questions sans fin et je ne me voyais pas lui infliger la vérité, lui révéler que son fils était un barbare, un monstre, une ignominie. Elle ne méritait pas ça, elle qui se décarcassait depuis tant d’années pour que ses enfants soient le moins malheureux possible, épanouis, heureux de vivre. Non, la violence ne mène à rien de bon, qu’il s’agisse des bagarres qu’elle eut avec mon père, de ma propre violence ou de celle des autres. Mon frère comprit cela bien avant moi et, en cela, il est beaucoup plus sage que moi. Jamais je ne l’ai vu s’en prendre à quelqu’un physiquement, même si j’ai souvent lu l’intention de le faire dans son regard, y compris envers moi. Est-ce à dire qu’il est un être pacifique ? Je n’irai pas jusque-là, car même s’il n’use pas des poings pour faire du mal, il sait très bien se servir de la parole pour le faire. Ma sœur est également dans cet élan et, même si elle ne se laisse pas faire pour autant, elle est de loin la plus clémente, la plus généreuse de notre famille. Elle n’est pas une personne qui cherche à blesser, bien au contraire, raison pour laquelle elle haït les conflits et fait tout pour les éviter. Même en parole il ne lui viendrait pas à l’esprit de blesser quiconque. Quelque part, c’est une infirmière.

Il n’est plus de brouillard dans ma nuit
Plus d’espoir à bercer vers de faux lendemains
Ainsi s’achève notre temps à l’écart de l’ennui
Loin du carrefour du hasard où s’amorcent les chemins

Dois-je m’étaler sur les méfaits du soleil bleu
Sur cette extase qu’une peur subite balaie d’un coup
Ou retenir tous les moments du vivant feu
Quand l'avenir semblait sans coût

Il n’est rien à dire ni à pleurer
A retenir ou effleurer
J’ai été si lamentable
A présumer d'un grain de sable

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