jeudi 5 mars 2015

De l'islam

Ce matin le soleil est bien présent, le ciel parfaitement clair, sans un nuage. Ce midi, je déjeunerai avec Cynthia dehors. Aujourd'hui elle est à sa faculté, entrain de suivre les cours nécessaires à l'obtention de son Master 2. Seulement alors elle sera enfin professeur titulaire et non plus professeur stagiaire comme c'est le cas cette année. Ainsi, à sa pause déjeuner, elle viendra me rejoindre Place Sainte-Anne, endroit où je suis assis en terrasse actuellement. Puis vers 13h30 nos chemins se sépareront à nouveau, elle repartant vers sa fac et moi, je ne sais où encore.

Hier soir Cynthia m'a donné les dates des prochaines vacances scolaires, en avril. J'appellerai donc aujourd'hui ou demain la mère de ma fille pour savoir comment nous allons nous organiser pour que je reçoive ma fille. La prendrai-je à Rennes, à mon domicile qu'elle ne connaît pas ou choisirai-je de la prendre sur Paris, chez ma mère ou ma sœur, lui permettant ainsi de voir un peu plus sa famille paternelle ? De même, je vais essayer de négocier avec sa mère afin de la prendre pendant les deux semaines de vacances, ce qui n'est pas gagné d'avance.

En ce moment Fouzzia, ma cousine parisienne, m'appelle tous les jours. Je ne sais pourquoi, mais il semble que cela lui fasse du bien d'être en contact avec moi. Actuellement en dépression, il est vrai qu'elle n'est pas en rapport avec grand monde et, pour avoir connu également la dépression dans ma jeunesse, je sais qu'il n'est pas bon de rester seul, isolé des autres. Pourtant, cet état d'esprit et ses états d'âme nous mènent régulièrement sur ce chemin où nous nous renfermons sur nous-même, telle une coquille d’huître. Dans mon cas, c'est parce que j'avais honte de mon état et avait peur de devoir le justifier à quiconque me poserait des questions à ce sujet. A l'époque je n'avais pas encore intégré que l'on n'était pas obligé de répondre à toutes les questions qui peuvent nous être posées, et tant pis si cela mécontente l'interlocuteur.  Cependant je ne suis pas spécialement quelqu'un de très secret, ce qui m' a parfois joué des tours, j'en conviens, mais dans l'ensemble cela n'a jamais produit de désastre. Donc lorsqu'on m'interroge, je répond. Il n'est que sur des sujets délicats, des moments de ma vie dont je ne suis vraiment pas fier, que je suis plus sur la réserve et, pour en parler, il faut auparavant que je sente que je fais confiance à mon interlocuteur. Ordinairement je ne parle pas de moi, je m'intéresse plutôt à l'autre, à son histoire, à ses points de vue, pouvant ainsi établir ce qui nous rapproche ou nous éloigne. Je trouve cela plus enrichissant car l'autre, à travers son parcours et sa vision des choses, m'amène bien souvent à remettre en question certains de mes points de vue, voire à revisiter complètement des préjugés que je peux avoir. Oui, même si j'essaye d'avoir l'esprit le plus ouvert possible, cela ne veut pas dire que j'y parviens toujours. J'ai mes blocages, mes à-priori, certainement des idées toutes faites sur bon nombre de sujet dont je ne connais que la surface.

Oui, l'ouverture d'esprit, la tolérance à l'égard d'autrui, qu'il s'agisse de ses coutumes ou de ses idées, n'est pas une entreprise toujours facile à mettre en œuvre. Par exemple je pense beaucoup à l'islam en France, aux musulmans de France, et j'ai bien du mal à accepter certains de leurs dogmes, surtout ceux qui concernent la place des femmes, le statut qui leur est accordé dans cette religion en vogue aujourd'hui. Ce même statut revendiqué et écrit noir sur blanc dans le nouveau testament, il me semble que dans l'ensemble nous avons réussi à nous en affranchir. Les femmes ne sont plus la possession des hommes ni à leur entière disposition, tel que c'était le cas jadis, ne serait-ce qu'à l'époque de ma grand-mère. Mais les musulmans et les musulmanes ne voit pas les choses ainsi. De ce que j'en connais et de ce que j'en vois, l'affranchissement de la femme à l'égard de l'homme ne semble pas être leur priorité. Par contre, porter le foulard par exemple, ne pas être une tentation pour l'homme semble important pour ce beau petit monde. En soi cela ne me dérange nullement que cela se passe ainsi dans des pays musulmans, mais ici, en France, cet état d'esprit me dérange. C'est comme si nous vivions côte à côte dans deux mondes radicalement différent. De la même façon que je pense que c'est un bien que notre société se soit en grande partie défait de l'emprise ecclésiastique, je trouverai aussi bon que l'islam ne prenne pas la relève, ce qui n'est pas le cas. Comme Michel Onfray, je pense que toutes les religions, sans exception, sont de vaste fumisteries. Je ne parle pas de l'idée de Dieu, mais des messages que ces dernières véhicules et qui,  aujourd'hui encore, font des dégâts.

Même si je ne crois pas en Dieu au sens religieux du terme, je crois néanmoins que nous ne sommes pas là par hasard, qu'il y a un sens à tout cela, mais un sens qui nous échappera toujours car inaccessible à l'entendement humain. Là est ma croyance, ma spiritualité, et comme les religions j'ai donc également des messages à faire passer à travers ma conviction. Cependant, quelques soient mes messages, je sais qu'ils passent tous par le prisme de mon point de vue, un point de vue qui ne peut nullement être vérité car je ne vois du coup les choses que sous un certain angle, alors que tout est à multiples facettes, notre propre personne y compris. De même, je sais que nous n'avons pas les moyens intellectuels d'explorer toutes nos propres facettes, peut-être parce que nous n'en avons pas le temps ou ne voyons pas l'intérêt de la faire. Aussi, si nous ne pouvons jamais savoir réellement qui nous sommes, de A à Z, tout simplement parce que nous ne cessons d'évoluer, tant dans nos actes que nos idées, jusqu'à la mort, comment oser prétendre comprendre le sens de l'existence, y insérant un soi-disant début, tel l’Éden et la création du monde en 7 jours, et une soi-disant fin, tel le paradis ou le purgatoire, qu'ils soient d'essence juive, chrétienne ou musulmane ? Oui, cette prétention dépasse mon entendement et j'avoue, une fois de plus, que toutes les personnes se réclamant d'une religion m'apparaisse comme des bêtes étranges, dépourvue de toute forme de rationalité, prêtes à croire des contes pour enfants et à agir en conséquence.

En ce moment, concernant les musulmanes de France, le débat porte sur le port du voile à l'université. Là aussi, comme dans toutes nos institutions laïques, je trouve que la question ne devrait même pas se poser. Je pense que comme dans les collèges et lycées publiques, le port du voile est à proscrire. Effectivement, tout comme il existe des écoles privées chrétiennes, il n'y a qu'a créer des écoles privées musulmanes où les filles auront tout loisir de porter le voile si elles désirent. Oui, je ne comprends pas que la réaction éventuelle des musulmans de France effraie à ce point nos gouvernants. On ne prend pourtant aucun gant lorsqu'il s'agit de dénoncer ceux qui sont contre l'avortement, personnes issues le plus souvent de mouvement chrétien. On ne prend pas non plus de gant pour dénoncer les propos du pape qui interdit le port du préservatif. Mais étrangement, l'opinion des musulmans face à nos critiques nous font trembler. J'en arrive parfois à me demander si je suis toujours en France, celle que j'ai connu de mes cinq ans à mes quarante ans. L'islam de France est un véritable problème désormais, ne nous voilons pas la face, et tout comme cela a été le cas avec la religion chrétienne, il faut que l'islam s'adapte à notre société laïque et non le contraire.


(5 mars 2015)

1 commentaire:

  1. J'ai deux belles filles musulmanes, sympas mais compliquées. J'essaierai de vous en parler plus tard

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