samedi 14 mars 2015

Etre utile

Depuis qu'on eu lieu mes séances de radiothérapie, je ne cesse de dormir. Parfois c'est la matinée entière, jusqu'à plus de 13h00, d'autre fois c'est l'après-midi entière, de 12h00 à 17h30. De même, ou en conséquence, j'écris moins au quotidien, n'en éprouve même plus le véritable besoin. En ce moment, c'est comme si ma tête n'était plus là, dans le présent, à Rennes, en Bretagne. Non, je suis déjà dans le déménagement à venir vers Besançon et me demande dans quelle ville nous allons habiter. Besançon même ? Ailleurs ? Et de fil en aiguille passe dans ma tête tout ce qu'un déménagement entraîne. État des lieux du logement que l'on rend, état des lieux du nouveau logement, ces deux appartements devant être vide au moment de ces actes. Où serons nos meubles entre-temps ? De même, est-ce que le propriétaire qui nous louera notre nouveau domicile exigera, comme notre propriétaire actuel, que Cynthia et moi soyons présents pour faire ces actes ? Enfin, comme c'est Cynthia qui se déplacera pour visiter et prendre notre nouveau logement, pourra-t-elle, seule, faire l'état des lieux ? De même, si nous n'habitons pas Besançon même, j'ai peur de m'ennuyer là où nous serons. Y aura-t-il au moins un café avec terrasse là où nous habiterons ? Comment sont les villes alentours ? De même, pour la énième fois depuis deux ans, je vais devoir refaire toutes les démarches pour transférer mes divers dossier, CAF, CPAM, MDPH, et mon dossier médical dans l'hôpital où je serai suivi. S'il est simple d'aller de Besançon à Lyon, je retournerai me faire suivre au centre Léon Bérard, là où j'ai été suivi initialement.

Mes retranscriptions de mes enregistrements de 2013 seront bientôt terminées. Dans une semaine, si je m'y met un peu tous les jours, ce devrait être fini et je me dis tant mieux, car cette voix qui est pourtant la mienne ne me plaît pas. J'entends quelqu'un de plus ou moins désabusé, de résigné et qui, déjà, commençait à prendre ses distances avec notre monde. Aussi, je peux dire qu'aujourd'hui j'y suis parvenu, mais me demande si j'ai fais le bon choix, s'il ne valait pas mieux au contraire que je m'investisse dans notre monde, sous la forme du bénévolat par exemple, pour me sentir vivre présentement, plutôt que de me sentir dans l'attente, donc pas loin de l'ennui, en ces jours qui passent. Oui, peut-être me suis-je trompé et qu'il n'est pas trop tard pour rattraper le coup. Plutôt que de passer mes journées à écrire, acte qui ne sert à strictement personne, je devrais essayer de me rendre utile.


(14 mars 2015)

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