mercredi 1 avril 2015

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1 avril 2015


Un peu de repos dans ma tête, un peu d'accalmie, un peu de calme dans mon esprit encombré par quarante-cinq minutes de concentration, à l'instant même, sur l'un des cours que Cynthia a donné et filmé hier. J'ai vu petit-à-petit prendre corps son cours, partit sur une définition de la poésie par Jean Cocteau pour finir sur celle des élèves. J'ai vu Cynthia en professeur, bien plus sereine et détendu qu'elle ne l'est à la maison. Pour un peu j'aurai envie de dire : à moi son stress, aux élèves sa détente. Quoi qu'il en soit, avec cette première classe que j'ai vu à l’œuvre, malgré les rires, les moments d’inattention de quelques uns, rien ne la déconcentre et son cours suit son cheminement imperturbablement. Cette Cynthia-là, c'est celle que j'ai connu lorsqu'elle était en famille, à l'époque où nous ne savions pas que sa mère avait un cancer, à l'époque où, régulièrement, toute la famille était invitée le samedi ou le dimanche. Oui, lors de ces réunions familiales, Cynthia était légère, détendu, ni dans le stress ni sur la défensive, ni dans la stratégie ou la réflexion. Elle prenait les moments comme ils venaient, sans se poser de question, et n'étant pas sur la défensive il était alors aisé de la déstabiliser, comme le font parfois ses élèves en cours à travers quelques questions. Cependant, parce qu'elle est réactive, elle n'est pas déstabilisée bien longtemps et rapidement vous fournit une réponse. Depuis ma maladie d'abord, puis l'hospitalisation de sa mère, jamais plus je ne l'ai revu ainsi. A présent je saurai qu'il est des moments où elle est vraiment à l'aise dans sa semaine. Cela est réconfortant et puisse, à Besançon ou ailleurs, en être de même lors de ses cours à venir.

Aujourd'hui, plutôt que de faire la sieste ce matin comme d'accoutumé, je suis donc sorti vers 10h00. Il fait frais, même si le soleil est là, et bien que j'ai peu mangé hier je ne sens pas l'appétit me gagner. Pourtant j'ai envie de manger, un peu comme une envie de femme enceinte, du moins je l'imagine ainsi, et je grince des dents, comme chaque jour, non parce que je veux manger, mais parce que je suis tendu. Qu'est-ce qui me tend ainsi chaque jour ? C'est simple, c'est de savoir comment je vais remplir ma journée, comment je vais chasser l'ennui, comment je vais chasser ma peur, mon angoisse liée à ma maladie, à la mort, à la souffrance que je veux éviter à tout prix. Mourrais-je dans la douceur ou dans la souffrance ? Mourrais-je en m'endormant ou subitement, d'un coup brusque et fatal ? Que de question là encore, comme d'habitude.

Ce matin je me sens comme absent, pas vraiment là. Lorsque je n'écris pas, mes yeux fixent droit devant eux. Il y a un mur, une porte vitrée et son rideau qui se dandine, signe d'un courant d'air à l’intérieur de ce restaurant. Donc je fixe, certes, mais c'est le vide dans ma tête, comme si je regardais au large l'horizon lointain, à perte de vue, ne sachant plus où je suis en cet instant. Des personnes passent sous mes yeux, mais ce matin elles ne m'intéressent pas, je ne m'attarde sur aucune d'entre elles. Quelque part, c'est comme si je ne voulais pas être dans le monde de l'homme, voulait être à l'écart, sans avoir à me mélanger, à dialoguer ou à composer. D'habiter Rennes, de n'y connaître personne, est donc ma chance car, grâce à cela, je peux décider de m'intégrer ou non dans le monde de l'homme. Ici, personne ne me sollicitera, ne m'appellera pour que je la rejoigne je ne sais où. Par contre, si tel est mon envie, je peux me permettre d'entrer en contact, en relation avec certaines personnes, à commencer par les serveurs des cafés où je me rends. Ces cafés ne sont pas nombreux, il n'y en a que quatre. Donc à force, le personnel me reconnaît, sait ce que je bois, du café et un verre d'eau, parfois une menthe à l'eau, et toujours je laisse un pourboire, une habitude parisienne qui ne m'a pas quitté. Oui, ce matin, voir les gens bouger, se déplacer, me fatigue. Cela me donne comme des vertiges, la tête qui tourne, raison pour laquelle je ne peux les suivre du regard dans leur déplacement. Les regarder marcher, c'est comme être à cheval, ma tête fait des bonds et j'ai alors l'impression que ma vue se trouble. Je n'aurai jamais penser que quelques rayons X sur une tumeur de un ou deux millimètre pourrait me fatiguer à ce point, perturber complètement mes facultés d'attention et de concentration. Pourtant le résultat est là, bien là, et ce n'est pas toujours évident de mener à terme une action, quel qu'elle soit.

Parce que le temps est frais, que le vent souffle, je pense que je ne vais pas resté longtemps dehors. Midi approche, aussi je pense que je vais rentrer, déjeuner et, sans doute, faire une sieste après que Cynthia m'ait appelé, entre 12h00 et 13h30. Après cette sieste, comme à chacun de mes réveils, je serai dans un autre état d'esprit, peut-être plus agréable, peut-être moins. Cependant, parce que j'ai un peu l'impression de dormir debout, d'être en immersion, je souhaite modifier cet état d'esprit. Pour se faire, je pourrai également prendre des cachets, du Xanax, mais cela m'assommerait plus qu'autre chose.

Il est 15h00, je suis rentré chez moi mais n'est pas fait de sieste, ai déjeuner et suis immédiatement ressorti après avoir acheté les billets de train pour ma fille pour son séjour à Paris. C'est une bonne chose de faite et vivement le 15 avril, date de son arrivée. Je suis à moitié somnolent et si j'étais un peu raisonnable je rentrerai à mon domicile pour y faire une sieste. Mais c'est presque plus fort que moi, je suis tellement mieux dehors que dans mon logement, que je m’efforce de résister à la fatigue qui gagne du terrain sur ma personne. Quoi qu'il en soit, tout ceci n'est pas bien grave car quand je n'en pourrai plus, et bien je rentrerai m'affaler dans mon canapé, voire m'y assoupir jusqu'à ce que Cynthia rentre de sa Fac. Je viens de regarder la vidéo de sa deuxième classe de seconde, toujours un cours sur l'initiation à la poésie, son histoire, sa définition tant par les poètes que par les élèves. Cette deuxième classe est beaucoup plus dynamique, à priori, que la première que j'ai regardé ce matin. Cependant, tant dans l'une que dans l'autre, les élèves participent activement au cours, ce qui est un agréable constat. Ils ne dorment pas, ne semblent pas s'ennuyer et, de mon point de vue que je veux objectif, c'est tout à l'honneur du professeur.

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