mercredi 29 avril 2015

A Cynthia

29 avril 2015


Je me souviens lorsque nous nous sommes rencontrées, d'abord sur la toile puis place Bellecourt, à Lyon, où je voulais t'offrir un avenir lumineux. Quand est-il aujourd'hui, sept ans plus tard, je ne te tend qu'un avenir sombre, voire noir. Je le sais à présent, tu patientes,  tu attends sans ambiance, sans sucre et sans miel, le moment fatidique, ce moment où pour la première fois de ta vie tu seras seule, isolée comme jamais tu ne l'as encore été, même si je le sais, tu seras accompagné, ne serait-ce que par ton père.

Je me souviens de ce corps de ferme que tu voulais acquérir. Je me souviens que je m'étais engagé à le retaper, à le remettre à neuf quelque soit la masse de travail qu'il exige. Cela aussi n'est plus, c'est un peu plus de lumière qui s'est éteinte, définitivement, car comme moi tu le sais, le temps nous est compté.

Pourtant ta vie n'est pas fini, peu importe mon départ, et tu dois la vivre à fond, dans tes éléments, qu'ils soient d'ordre affectifs ou professionnels. Oui, tu n'auras pas à baisser les bras, ce serait une ineptie, une injure  la vie, ou alors tues-toi de suite.

J'ai voulu t'offrir le soleil et voilà que je te tend un néant, comme tu me l'as si bien dit. Ce néant, c'est juste l''inconnu en ce qui te concerne, ni plus ni moins. Encore tu rencontreras des gens, ils te plairont ou non, encore tu auras ta famille, avec ces agréments et ses désagréments, et, je l'espère, tu rencontras sans doute une autre âme sœur, nous sommes si nombreux sur cette terre.

Que tu m'oublies ou non, cultives ma mémoire ou non, en public ou en silence, sais-tu que je ne le saurai pas là où je serai, dans ce néant dont nul ne connaît ni la forme ni le fond ? Alors à quoi bon s'attarder sur moi trop longtemps. Il faudra que tu sortes, prennes de bon bol d'air, cagoles tes chats et tes  poules, invites tes amies, amis, famille, collègues, bref, que  tu profites de ce que la vie tend au vivant et qu'un mort ne peut plus prendre.

Oui, ta vie continuera, quoi qu'il en soit, et il serait dommage qu'un chagrin, qui passera de toute façon, tôt ou tard, t'abîme plus que de raison.

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