jeudi 16 avril 2015

Mes neurones

16 avril 2015


Cela fait un peu plus d'une heure que je consulte des sites dédiés aux cancers et, surtout, aux effets secondaires des traitements, qu'il s'agisse de chimiothérapie, de radiothérapie ou d'opération chirurgicales. Un point commun, c'est la fatigue, la difficulté de concentration et d'attention. Je comprends mieux pourquoi je met autant de temps à m'éveiller, ayant tous les jours l'impression que mon cerveau ne fonctionne qu'entre 17h00 et 20h00. Là, de suite, cette heure que je viens de passer sur internet m'a littéralement laminé la tête. Je serai bon pour un doliprane en rentrant à la maison ce midi. Quoi qu'il en soit, la pénibilité des effets secondaires n'est pas négligeable, loin de là, et il faut des mois, voire des années pour que ces derniers s'estompent, lorsqu'ils s'estompent évidement.

Écrire m'est nettement moins contraignant que de lire. Cela exige de ma part nettement moins de concentration, d'attention, car il me suffit de poser les mots tel qu'ils me viennent. Aujourd’hui, tel que c'est partie, je ne serai pas en grande forme, un peu comme hier. Cela me rappelle les journées où je n’arrêtais pas de dormir, une ou deux semaines après mes séances de radiothérapie,  effets secondaires oblige. Depuis hier, ils se manifestent à nouveau et j'ai le cerveau qui bouillonne, comme si je sentais la mixture de rayon X agir sur mes neurones. L'effet n'est pas des plus agréable et, de plus, c'est un peu anxiogène. Effectivement, que ressortira-t-il de cette mixture qui tue également des neurones sains dans cette partie de mon cerveau, l'hémisphère gauche, qui gère le langage, la mémoire, etc. Si j'y pense, j'appellerai mon radiothérapeute pour qu'il me précise la zone exacte de mon cerveau qui est touchée afin de comprendre ce qu'elle dirige exactement de ma personne. Ainsi, peut-être, comprendrais-je mieux mon état, celui que je suis ou que je deviens, anticipant ainsi mes handicaps à venir. De même, effet secondaire de la radiothérapie du cerveau, c'est la perte d'appétit, ce qui explique que je mange aussi peu depuis pas mal de temps à présent. Cela m’affaiblit, je le sens physiquement, et si le corps est faible alors l'esprit l'est aussi, ce qui fait que je ne suis pas très vivace, très réactifs et, je m'en rend compte depuis quelques jours, je suis également plus facilement irritable. Oui, la contrariété demande, nécessite, réclame un véritable effort psychologique pour être contrôlé, voire éradiqué. Oui, il est plus facile de se laisser aller lorsqu'il faut rire plutôt que lorsqu'il faut se calmer, se détendre lorsque qu'on est tendu, etc.

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