samedi 11 avril 2015

Ma fille, Catherine et Cynthia...

11 avril 2015


Aujourd'hui a été une journée sieste, une ce matin, une cet après-midi, et me voici dehors à 18h00, histoire de prendre un peu l'air. Je viens d'appeler ma fille, histoire de savoir ce que sa mère avait prévue pour ses vacances. Si j'ai bien compris, ma mère négocierait sa venue à Paris pour la semaine prochaine et ce, pour quatre jours. La réponse de Nathalie, la mère de ma fille, doit tomber aujourd'hui. Ma fille doit me tenir au courant et si cela se fait, en fonction des dates, je descendrai alors également à Paris. A cause de mon chat et de Cynthia qui part demain à Lyon et ne rentre que mercredi, je suis bloqué à Rennes pendant ce laps de temps. De même, si ma fille monte à Paris chez ma mère, elle sera en compagnie d'une copine dont elle ne cesse de me parler depuis un mois. Enfin, pour encourager Nathalie a accepter la proposition de ma mère, je lui ai proposé de prendre à ma charge les billets de trains de Jade. Quoi qu'il en soit, tout est entre ses mains, pas dans les miennes, puisqu'elle refuse de parler avec moi pour l'instant, depuis que j'ai annulé les vacances prévues avec Jade exactement. La semaine suivante, elle a inscrit ma fille à un centre aéré et à je ne sais quelles activités. Donc si je dois voir ma fille, si cela se peut, ce sera entre mercredi prochain et le dimanche suivant. Nous verrons.

Ce matin j'ai également été continuer ma lecture sur le blog de Catherine. En 2013 elle publiait beaucoup, presque tous les jours. Là j'arrive au mois de septembre 2013 et j'ai remarqué que de cette date jusqu'à aujourd'hui, elle ne publiait que quatre à cinq articles par mois. Il est vrai que lorsqu'elle a ouvert son blog, les nouvelles n'étaient pas joyeuses, non seulement pour elle, mais également dans son entourage. Elle venait de perdre un ami d'enfance, mort d'un cancer lui-aussi, si j'ai bien compris. Oui, comme moi, je pense qu'elle a eu alors le besoin d'ouvrir un blog afin d'extirper d'elle tout ce qui la traversait, éprouvait. Donc elle a écrit beaucoup pendant qu'elle était dans la maladie, les conséquences de son cancer du sein, les examens d'alors et les traitements. Je me dis que si par la suite elle a moins écris, c'est parce que cette phases d'alerte est passé,le danger imminent passé. En 2013 elle se demandait si elle connaîtrait 2104. Alors je lui ai rappelé qu'elle connaissait même 2015 à présent. Oui, elle lutte, il n'y a pas à dire, mais il est clair que psychologiquement nous n'abordons pas du tout la maladie, ses conséquences, l'épée de Damoclès au-dessus de nos tête, de la même façon. Elle veut rester positive, je le sens et le lis. Son cancer du sein a été découvert en 2009 et depuis, quelque soit les aléas, elle ne veut pas se laisser abattre, ne serait-ce que pour ses deux fils, et fait tout pour garder le moral. Pourtant, depuis 2009, même après l'opération, l'ablation du sein, le cancer ne l'a pas laissé tranquille, créant régulièrement des métastases dans son corps et dans les os. Pour ma part, face au cancer, je ne cherche pas à rester positif. Non, c'est autre chose. Comme je ne crois pas qu'il me foutra la paix définitivement, mon esprit est le plus souvent dans la fin, ma fin, et ce que je veux c'est accepter sereinement cette fin. Dit autrement, je me sens en sursis, comme quelqu'un qui est dans le couloir de la mort dans je ne sais quelle prison américaine, et j’apprends à apprivoiser l'attente, à apprécier chaque instant qui passe où, en toute conscience, je réalise que je ne suis pas encore sur la chaise électrique et çà, ce n'est que du bonheur. « Bonheur » est peut-être un terme trop fort, mais au moins je suis dans le contentement, un réel contentement. D'avoir annuler mes vacances avec ma fille est une erreur de ma part, car je me suis privé de moments de réels contentements. Oui, elle a beau m'avoir menti, me mener en bateau, je ne peux m'empêcher de l'aimer et de la désirer à mes côtés. Cela, je ne peux que le constater.

Il y a Cynthia aussi, mais du fait de toute la charge de travail qu'elle a en ce moment, nous n'avons pas vraiment de moment à nous. Cela me manque, j'ai l'impression que c'est du temps perdu, mais du temps perdu pour moi, égoïstement, de manière égocentrique, car pour elle ce n'est pas du temps perdu, c'est tout son avenir professionnel qui se joue et je ne dois pas être une entrave à ce processus qu'elle a entamé il y a six ans maintenant. Elle est dans la dernière ligne droite, l'aboutissement de tous ses efforts, et il serait plus que dommage qu'elle ne gagne pas enfin son jackpot. Donc demain matin nous allons nous levé tôt, son train partant à 7h00. Évidement je l'accompagnerai à la gare, quitte à me lever à 5h00 du matin. Les quatre jours à venir vont me paraître long. Je serai seul dans ma grande maison et, je le crois, je passerai l'essentiel de mon temps dehors, à écrire sur tout et sur rien, histoire de combler l'absence, le manque. Bien sûr je l’appellerai souvent, au moins trois fois par jour, ne serait-ce que deux seconde, le temps d'entendre sa voix. A chaque fois cela m'apaise, comme lorsque je la contemple entrain de corriger ses copies. Pourtant, lorsque nous sommes en tête à tête à la maison, durant les repas par exemple, nous n'avons rien à nous dire, je n'ai pas envie de parler parce que je ne sais de quoi parler. Il en va tout autrement lorsque nous sommes dehors, ensemble, soit pour aller boire un verre soit pour se promener. Là nous avons des choses à nous dire, là je me sens la force de l'écouter, de l'entendre et de dialoguer. A la maison, je ne sais pourquoi, je n'ai pas cette force. Même si notre appartement est grand, beau, bien agencé, je m'y sens pourtant comme dans un cercueil, comme si la vie avec un grand V n'était pas là, mais bel et bien dehors, ailleurs qu'entre des murs. Oui, quitte à être dans le couloir de la mort, à quoi sert-il de s'infliger en plus une mise à l'écart des autres, du monde du vivant, celui qui est mouvement et action, qu'il s'agisse du temps, du climat, du vent qui souffle ou non, des branches d'arbres qui bourgeonnent, des gens qui vont et viennent, rient ou pleurent ? Mon appartement est ma geôle, ma cellule, et j'apprécie d'en partir à chaque fois que je le peux. Alors je me dis vivement que Cynthia ait son diplôme, elle aura ainsi plus de temps libre, vivement des vacances que nous passerions ailleurs que dans notre lieu d'habitation, car dans mon esprit mon domicile, ses murs, où qu'ils se trouveront, seront l'endroit où je mourrai.

2 commentaires:

  1. J'aime bien la phrase de Catherine: "vivons l'instant présent puisqu'on est pas certain d'être là l'instant suivant" C'est une preuve de sagesse. Et comme me dit l'un de mes fils:" le vie est une maladie mortelle puisqu'il y a une fin"
    J'ai quand même envie de vivre demain et mieux après demain, jour où Zazou arrive avec ses enfants. Longues discutions en perspective, où nous ne sommes pas toujours d'accord mais nous en sortons plus riches l'une et l'autre
    Dans vos écrits, une chose me fait vraiment plaisir: vous allez peut-être voir votre fille; elle a besoin de vous pour téléphoner autant et faire l'effort d'avoir la moyenne dans ses notes. J'espère de tout cœur que vous la verrez ces quelques jours pour vous mais surtout pour elle. A propos du chat, il peut rester deus, trois jours seul avec une réserve de croquettes et d'eau.
    Quant à Michel Onfray, je l 'aime beaucoup aussi; j'ai lu assez peu de choses sur lui mais des articles dans Marianne. Et, il est né dans la même ville que moi en Normandie...sans chauvinisme bien sûr (hum)
    J'essaierai plus tard de répondre à votre article sur le suicide et la mort. Je ne sais pas si le suicide est un acte de courage, c'est surtout l'expression d'une très grande solitude et la marque d'un profond désespoir
    Si vous voyez Jade, faîtes lui de gros bisous d'une Mamy normande qui pense souvent à elle; je suppose qu'elle s'en moque et elle a raison
    Je vous souhaite un bon dimanche plein de soleil et vous embrasse très affectueusement ainsi que Cynthia à qui je souhaite un bon voyage

    RépondreSupprimer
  2. Avant, j'utilisais la même formule que votre fils. Ce qui a changé c'est la notion de "distance" entre aujourd'hui et cette "fin". Mais comme vous j'ai également envie de vivre bien, déjà aujourd'hui, et si possible encore mieux demain. Quant à Zazou, j'ai lu un PS sur son blog, mais je ne suis pas sûr d'avoir bien compris. Elle est prof elle-aussi? Quoi qu'il en soit, je suis certain que vous passerez du bon temps ensemble!

    Quant à ma fille, le problème est réglé et je la verrai, sauf circonstances exceptionnelles, et je ne manquerai pas de lui parler de vous et de votre fille qui avez beaucoup contribué à ces quelques jours que nous passerons ensemble. Elle ne comprendra rien, c'est sûr, mais c'est pas grave, elle saura que vous existez.

    Ne sachant quand vous lirez ma réponse, je vous souhaite également une bonne fin de week-end ou, à défaut, un excellent début de semaine.

    RépondreSupprimer