mercredi 8 juillet 2015

Veillée

8 juillet 2015


Ce soir, histoire de ne pas m'endormir à 20h00 pour lever à 3h00 du matin, j'ai pris sur moi et suis ressortit. D'entée de jeu je me dis que j'aurai dû prendre un pull, car la température a franchement baissé et le vent est très frais. Heureusement, ce soir il ne souffle pas en continue, c'est par petite rafale, mais bien frisquette néanmoins. Il y a quelques minutes encore j'étais avec Cynthia au téléphone, m'avouant qu'elle avait pleuré en constatant dans quelle type de ville était Belfort. Si j'ai bien compris, la population émigrée ou d'origine émigrée est très nombreuse, à croire qu'il n'y a que ça. Cela doit lui rappeler « La Duchêre », cité où elle a grandi à Lyon, endroit où habitent encore ses parents. D'ailleurs, c'est demain qu'elle reprend le train pour les rejoindre et rester avec eux jusqu'à samedi, date de son retour à Rennes. Ainsi, parce que je ne veux pas la voir pleurer ou malheureuse du fait de son environnement à Belfort, je ferai tout pour trouver des endroits agréables dans la ville ou alentours et, de même, si son emploi du temps le lui permet, de dénicher des activités susceptibles de lui plaire, telle l'équitation par exemple.

De mon côté, tant que rien n'était fait concrètement, j'étais dubitatif face à Belfort et ne me suis pour ainsi dire pas du tout intéressé à la ville. Oui, c'est comme si je ne m'étais pas senti concerné. Maintenant tout a changé. Le bail est signé, la date de déménagement est fixé, j'ai vu des photos de l'appartement où nous allons vivre, vue des photos du grand parc qui est au bas de notre immeuble, parc comportant un petit étang, des aires de pique-nique et beaucoup de verdure, ce qui n'est vraiment pas fait pour me déplaire. Quant à la population locale, je la découvrirai en temps et en heure et, comme je l'ai dit à Cynthia, à priori elle ne représentera pas un problème pour moi, peu importe le degré de maturité ou non des gens que je côtoierai, car je ne part pas là-bas dans l'esprit ou l'espoir de me faire des amis. Au mieux, j'essaierai d'entretenir de bonnes relations avec quelques privilégiés que je trierai sur le volet et, si je ne trouve pas chaussure à mon pied, cela ne sera pas grave et vivrai là-bas comme j'ai vécu à Rennes.

De même, plus l'échéance du déménagement approche et plus je m'interroge sur l'endroit où je vais me faire suivre médicalement. Il est vraiment dommage qu'il y ait si peu de train direct entre Belfort et Lyon. Effectivement, cela ne facilitera pas mes déplacements pour mes consultations ou mes soins et, je le pense, je serai à chaque fois obligé de passer un jour ou deux sur Lyon, chez les parents de Cynthia. Je sais que leur porte m'est grande ouverte comme la nôtre leur est également ouverte. Ce sont vraiment de braves gens, le cœur sur la main, surtout Bernard, le père, des gens fiables sur lesquels je sais pouvoir compter, quoi qu'il arrive. Pour en revenir à mon suivi médical, je pense de plus en plus à être suivi à Besançon, même si là-bas ils n'ont pas tout le matériel adéquat pour mes éventuelles séances de radiothérapie à venir. Oui, aucun hôpital dans cette région n'est équipé du Cyberknife. En pensant à Belfort, je pense également à l’hiver. Oui, ayant essentiellement habité Paris, c'est ce type d'hivers que je connais. Des températures parfois froides, mais rarement de la neige ou du vent glacial, tel que je l'ai découvert à Lyon ou à Saint-Étienne. Alors Belfort, quelle surprise me réservera-t-elle en la matière ?

De même, penser à Belfort me fait irrémédiablement penser à Jean-Pierre Chevènement qui fut maire de cette ville pendant je ne sais combien d'années, qui fût ministre de la défense sous Mitterrand, puis qui quitta le parti socialiste pour créer son propre mouvement. Oui, à sa façon, c'était un empêcheur de tourner en rond à l'époque, il n'était déjà pas dans le politiquement correcte. Cynthia n'a pas connu tout çà, en ce temps-là elle naissait et apprenait à marcher, tandis que moi je manifestais déjà contre la loi Devaquet, me ralliais aux manifestations organisées par SOS Racisme, bref gueulais comme je le pouvais contre notre société que je voyais déjà comme de la merde.

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