30 juillet 2015
Il est 19h00, journée éprouvante pour moi après nuit toute aussi éprouvante, ou je n'ai cessé de me réveiller pratiquement à chaque heure à cause de brûlure que je ressentais au niveau du haut de poumon, celui-là même dont j'ai été opéré. Vers 6h00 du matin, las de ne pouvoir faire un réel somme, je me suis donc levé, mais une demi-heure après je me rendormais dans le canapé du salon et, ce, jusqu'à midi. Depuis, je ne suis pas réveillé pour autant et je lutte depuis afin de ne pas m'endormir avant 21h00. Oui, je n'aurai pas dormi de la nuit que je crois que je serai dans le même état. Comme je disais à Cynthia, je ne comprends pas le rapport qu'il y a, le lien qu'il y a entre mes séances de radiothérapies et le coma dans lesquelles elles me plongent à chaque fois et, ce, pour au moins deux semaines à chaque fois.
Donc, bien que je sois plus qu'à moitié endormi, je commence à prendre la mesure des jours qui passent, qui avancent, me rapprochant inéluctablement du jour du départ, de notre départ de Rennes et, ce, si ce n'est pour toujours, pour au moins un long moment. Demain nous serons déjà à la fin du mois et une semaine plus tard, jour pour jour, nous rendrons l'appartement. De même, ma fille arrivera demain à Paris, chez ma mère, et y passera une dizaine de jours. Je sais que cela lui fait plaisir, elle qui avait déjà passé un week-end chez ma mère il y a quinze jours, voyant ainsi sa cousine et ma sœur, avant d'aller passer ces quinze derniers jours chez les tantes de sa mère, près de Chartres. Le lendemain de son arrivé chez ces dernières, elle m’appelait en pleur, me disant comme elle regrettait de n'être pas resté plus longtemps dans sa famille paternelle. Je lui suggère alors d'appeler sa mère pour voir si elle ne pourrait passer au moins une semaine chez ma mère. Dans la minute ma fille raccrocha, appela sa mère, et me rappela ensuite. Au final sa mère donna son aval, ce qui ravi ma fille. Oui, elle reprochait et supportait de moins en moins que dans sa famille maternelle elle ne puisse s'exprimer comme elle le voulait, afficher ses points de vue, contrairement à ce qui se passe dans sa famille paternelle où, tous et toutes, sommes libres d'avoir notre propre point de vue, même si les autres ne le partage pas, sans que cela n'engendre de drame pour autant. Voilà, ma fille grandi, commence à réaliser les véritables différences qu'il a entre sa famille maternelle et paternelle, et commence à prendre goût pour la liberté, qu'elle soit d'action ou d'expression.
Quoi qu'il en soit, je m'interroge surtout sur la nuit que je vais passer. Sera-t-elle à l'image de la nuit dernière ou sera-t-elle de tout repos ?
Il est 19h00, journée éprouvante pour moi après nuit toute aussi éprouvante, ou je n'ai cessé de me réveiller pratiquement à chaque heure à cause de brûlure que je ressentais au niveau du haut de poumon, celui-là même dont j'ai été opéré. Vers 6h00 du matin, las de ne pouvoir faire un réel somme, je me suis donc levé, mais une demi-heure après je me rendormais dans le canapé du salon et, ce, jusqu'à midi. Depuis, je ne suis pas réveillé pour autant et je lutte depuis afin de ne pas m'endormir avant 21h00. Oui, je n'aurai pas dormi de la nuit que je crois que je serai dans le même état. Comme je disais à Cynthia, je ne comprends pas le rapport qu'il y a, le lien qu'il y a entre mes séances de radiothérapies et le coma dans lesquelles elles me plongent à chaque fois et, ce, pour au moins deux semaines à chaque fois.
Donc, bien que je sois plus qu'à moitié endormi, je commence à prendre la mesure des jours qui passent, qui avancent, me rapprochant inéluctablement du jour du départ, de notre départ de Rennes et, ce, si ce n'est pour toujours, pour au moins un long moment. Demain nous serons déjà à la fin du mois et une semaine plus tard, jour pour jour, nous rendrons l'appartement. De même, ma fille arrivera demain à Paris, chez ma mère, et y passera une dizaine de jours. Je sais que cela lui fait plaisir, elle qui avait déjà passé un week-end chez ma mère il y a quinze jours, voyant ainsi sa cousine et ma sœur, avant d'aller passer ces quinze derniers jours chez les tantes de sa mère, près de Chartres. Le lendemain de son arrivé chez ces dernières, elle m’appelait en pleur, me disant comme elle regrettait de n'être pas resté plus longtemps dans sa famille paternelle. Je lui suggère alors d'appeler sa mère pour voir si elle ne pourrait passer au moins une semaine chez ma mère. Dans la minute ma fille raccrocha, appela sa mère, et me rappela ensuite. Au final sa mère donna son aval, ce qui ravi ma fille. Oui, elle reprochait et supportait de moins en moins que dans sa famille maternelle elle ne puisse s'exprimer comme elle le voulait, afficher ses points de vue, contrairement à ce qui se passe dans sa famille paternelle où, tous et toutes, sommes libres d'avoir notre propre point de vue, même si les autres ne le partage pas, sans que cela n'engendre de drame pour autant. Voilà, ma fille grandi, commence à réaliser les véritables différences qu'il a entre sa famille maternelle et paternelle, et commence à prendre goût pour la liberté, qu'elle soit d'action ou d'expression.
Quoi qu'il en soit, je m'interroge surtout sur la nuit que je vais passer. Sera-t-elle à l'image de la nuit dernière ou sera-t-elle de tout repos ?
Rien n'est précaire comme vivre
RépondreSupprimerRien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontière
D'où viens-tu mais où vas-tu donc
Demain qu'importe et qu'importe hier
Le coeur change avec le chardon
Tout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe
Touche l'enfance de tes yeux
Mieux vaut laisser basses les lampes
La nuit plus longtemps nous va mieux
C'est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automne
Mais l'enfant qu'est-il devenu
Je me regarde et je m'étonne
De ce voyageur inconnu
De son visage et ses pieds nus
Peu a peu tu te fais silence
Mais pas assez vite pourtant
Pour ne sentir ta dissemblance
Et sur le toi-même d'antan
Tomber la poussière du temps
C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie
C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
Ô mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
À l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger.
Louis Aragon.
En entier ce superbe poème d'Aragon en espérant que votre santé d'améliore
Bisous
Mamy
Je viens d'achever un livre d'Azouz Begag et deux petites phrases m'ont fait penser à vous:
RépondreSupprimer" moi aussi, j'ai toujours eu peur de l'amour et j'ai cherché des îles désertes pour me cacher derrière ses falaises et ne plus penser"
J'ai fait remonter une question qui, dans ma mémoire" avait pris une location à vie: qu'Est-ce quez chaque homme, en venant au monde, a perdu dans un port? Et sa réponse, l'enfance.
Bon Week-end et gros bisous
Mamy
Je ne sais quel titre a donné Aragon à son poème, mais il exprime parfaitement à mes yeux ce que signifie vieillir tout ressentant encore en nous des parcelles de ce que nous fûmes, enfant, adolescent, jeune adulte, toute ces époques où nous étions bien quelqu'un, persuadé de n'être que cet être, et pourtant, le temps passant, l’age allant de l'avant, tout cela s'évapore, se dissipe petite à petit, et nous fait nous demander au final mais qui sommes-nous vraiment? Reste-t-il en nous un peu de tous ces êtres que nous avons été?
RépondreSupprimerQuant à Azouz Begag, moi je n'ai jamais eu peur d'aimé, mais par contre 'ai toujours eu peur de l’être. Oui, je n'ai jas compris ce qu'il pouvait d'avoir d'aimable en moi, au point que l'on désire être mon ami ou ma compagne, et à l'heure actuelle l'énigme est toujours de mise. Quoi qu'il en soit sa phrase est belle, exprime bien l'état d'esprit de quelques uns, et me fais surtout penser à mon frère.
Quant à la seconde citation, celle de l'enfance perdue, du port à retrouver, elle mériterait une dissertation pour vous dire tout ce à quoi elle me fait penser. J'en parle un peu dans mon dernier article, mais elle mériterait à elle-seule un article.
Lorsque je serai à Belfort, je pense que je m'offrirai un recueil d'Aragon, histoire de voir si ses autres poèmes auront le même impact sur moi que celui que vous venez de me faire découvrir. D'ailleurs, si vous en avez un à me suggérer, n'hésitez pas à me le signaler.
Chère Mamy, je vous souhaite également un bon week-end et vous dis à bientôt !