dimanche 26 juillet 2015

De Cynthia

26 juillet 2015


Aujourd'hui, fin de semaine, dimanche, temps pluvieux, il est midi. Je pense que cet après-midi je ferai une sieste, juste pour le plaisir de me sentir m'endormir, même si je ne me sens pas particulièrement fatigué à cette heure. Il faut dire que j'ai dormi toute la matinée, ou presque, une nuit qui aura durée plus de douze heure.

Cynthia s'est remise à écrire, j'ai découvert cela ce matin, à mon réveil justement, en consultant mes mails. Elle a aussi un blog, mais elle n'avait plus publié depuis au moins un an, si ce n'est plus. Donc en ce moment elle n'a pas le moral. Ni moi ni elle ne savons où est la clef de l'énigme. Est-ce son affectation en Franche-Conté, le fait que nous allons habiter Belfort, ville qui ne l'inspire vraiment pas en l'état actuel des choses ? Tout ce que je sais, l'unique certitude que j'ai à cette heure, c'est qu'elle regrette de quitter la Bretagne, pas forcément Rennes, mais la région. De mon côté, je pense que sa baisse de moral est liée à son inactivité intellectuelle. Effectivement, pendant toute l'année scolaire son cerveau était accaparé par ses cours à la faculté et les cours qu'elle donnait à ses élèves. Du travail, ce n'est pas ce qui lui a manqué, et de fait, elle ne pouvait prendre en parallèle toute la mesure de mon état, de mes changements, ainsi que de tout ce qui concerne l'évolution du couple que forme ses parents. Donc, le spectacle de la maladie ou des malades n'étant pas forcément des plus réjouissant, des questions doivent lui traverser l'esprit, des questions concernant son avenir et, d'une manière plus générale, sur l'avenir. Comment vais-je évoluer, que ce soit physiquement ou psychologiquement ? Il en va de même de ses parents, surtout en ce qui concerne son père dont l'état, me semble-t-il, la préoccupe plus que l'état de sa mère qui, pourtant, est la malade, la personne en sursis. Mais je ne la blâme pas du tout, car je comprends parfaitement qu'elle s'identifie plus à son père qu'à sa mère, vu qu'elle tient la même place que lui à mes côtés. Donc tous les efforts qu'ils font, efforts que je ne soupçonne qu'à peine car ni l'un ni l'autre n'en parle, elle sait pertinemment de quoi il en retourne. Ayant moi-même fait des efforts dans le passé envers Cynthia, lors de nos deux ou trois premières années d'union, je sais bien que cela peut fatiguer, parfois lasser, voire même décourager. Donc elle s'inquiète beaucoup pour son père, surtout que lui aussi commence à avancer dans l'âge et n'a plus les mêmes ressources, la même énergie, qu'il y a encore deux ans. Oui, même si l'on ne peut voir la vieillesse prendre du terrain au jour le jour sur une personne, diminuant lentement mais sûrement les capacités, les facultés, de cette dernière, il suffit de ne pas l'avoir vu pendant un laps de temps assez long, ce qui a été le cas toute cette année entre Cynthia et ses parents, pour voir brutalement le changement, la diminution, la perte de force, l'endurance qui n'est plus la même, voire l'épuisement rapide et profond.

Cynthia ne voulant pas parler directement avec moi de ses états d'âme, non parce qu'elle veut me les cacher, ce qui n'est pas le cas du tout, mais qui pense que je ne suis pas la bonne oreille, le bon interlocuteur pour pouvoir l'aider à surmonter cette épreuve, je la laisse donc gérer à sa sauce la résolution de ses problèmes internes. Oui, je ne peux que comprendre son attitude, car je sais parfaitement qu'il est des situations, des états d'esprit que l'on voudrait modifier, un bien-être intérieur que l'on souhaiterait, aimerait retrouver, et que pour se faire, nos proches ne nous sont d'aucune utilité pour faire le point avec nous-mêmes, et parfois même, par leur trop grande attention ou par des réflexions qui nous heurtent, ils enveniment les choses, ils font gonfler le problème initial, rajoutant sur ce dernier des couches supplémentaires de problèmes dont, évidement, nous nous serions passés. Quoi qu'il en soit, concernant Cynthia, je ne m'en fais pas plus que ça, car d'ici deux semaines cela en sera fini de l'oisiveté dont elle n'a pas du tout l'habitude, elle sera à fond dans l'action entre le déménagement et l'emménagement, elle n'aura plus le temps de se poser des questions existentielles et, sitôt l'emménagement effectué, sa nouvelle année scolaire débutera, ce qui, là-aussi, l'occupera plus qu'assez. Oui, Cynthia n'a pas l'habitude de l'oisiveté volontaire, choisie, déterminée. Elle ne sait pas rester à ne rien faire, elle n'a pas encore appris à déconnecter parfois son cerveau, repoussant ainsi à plus tard pensées, réflexions ou actions.

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