mercredi 29 juillet 2015

Inspiration

29 juillet 2015


Dans quelques minutes il sera 20h00, début de soirée. Je suis à une terrasse de café place Sainte-Anne, café qui se nome « La bonne nouvelle » exactement, comme un présage, une obligation presque, de tout faire pour que les choses aillent bien, se déroulent biens, loin de tout conflit ou désaccord profond entre Cynthia et moi, entre mes proches et ma personne. Ma vue,c'est de pire en pire. Les lunettes sont dans mon sac, mais n'ayant pas envie de les porter, je vois flou, parfois très flou en tapant mes mots, en regardant mon clavier, en relisant parfois ce que j'écris.

En ce moment j'ai l'impression de ne plus avoir d'inspiration, raison pour laquelle je me suis remis à lire autour de thèmes qui, d'ordinaire, m'inspire. Oui, même mon cancer et ma mort ne m'inspire plus. J'y pense tous les jours, certes, mais comme l'on regarde la météo, histoire de se tenir informé, mais ne changeant absolument rien à notre programme de la journée. De même, depuis que j'ai découvert cette artiste-peintre sur facebook, dont à présent je sais qu'il est un homme né en 1948, je me sert de ses toiles pour me laisser à écrire. A présent il sait que j'ai un cancer et, de ce qu'il m'en a dit, cela lui a créé un choc. Quel type de choc ? Générant quoi ? La fuite ou le rapprochement ? Quoi qu'il en soit, au cas où cela arriverait, je lui ferai comprendre que je ne veux ni n'ai besoin de compassion ou de pitié.

Je ne sais pourquoi mon cancer, le fait d'être ce type de malade, ne me fait plus peur, ne m'inquiète plus, alors qu'il y a trois ou quatre mois cela n'était pas encore le cas. Est-ce parce que l'on s'habitue  à tout, y compris à savoir en toute conscience que l'on vit peut-être ses derniers moments, ses derniers mois, voire ses deux ou trois dernières années de vie ? En deux ans seulement, je me suis plus familiarisé avec la mort, la mienne et celle des autres, que durant toute ma vie où je n'ai cessé de chercher le sens de la vie, comme un frénétique, comme si c'était une guerre à gagner, coûte que coûte. Dès le départ je me suis trompé de question, ne me suis pas posé la bonne. Ce n'est pas au sens de la vie que je devais essayer de trouver une réponse, mais bel et bien au sens de la mort, ce qui n'est pas du tout la même chose. Quel aurait été alors mon parcourt si j'étais parti dans cette quête ? Me serais-je tant attardé sur les injustices et absurdités de notre monde, faisant ainsi de moi un constant révolté, n'hésitant pas à agir en conséquence, quitte à enfreindre, braver la loi et les hommes ? Pour autant, il n'est ni sot ni illégitime de se poser la question du sens de la vie, mais que nous le sachions ou non, consciemment ou pas, c'est notre regard sur la mort qui conditionne notre regard sur la vie et, en conséquence, sur son sens. Cependant, rien, de et dans la vie, ne donne de réponse au mystère de la mort, absolument rien.

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