lundi 27 juillet 2015

De notre époque...

27 juillet 2015


Pleins de choses me traversent l'esprit en cette soirée qui débute. Il est pile 20h00 et, contrairement à d'habitude, je n'ai pas envie de raconter ma journée, tout du moins sous la forme où je le fais habituellement, c'est à dire chronologiquement. De suite me vient pourtant la nuit que j'ai passé, nuit où par deux fois je dû me rendre aux toilettes, victime de nausées parce que j'avais mangé trop de gâteaux juste avant de me coucher. Cependant cela n'a ni gâché ma nuit ni mon humeur. C'était un aléa de plus, un aléa ne présentant absolument aucun danger, un aléa qui ne mérite donc pas que je m'en contrarie.

Là, à l'instant, je viens de finir la lecture du livre « Les planches courbes » du poète Yves Bonnefoy. Peut-être ferais-je ce soir-même un article sur lui, avec certains poèmes que j'ai retenu, me laissant aller à disserter sur ce qu'il m'évoque. Je pense également à demain, grand jour, un autre grand jour, où dès 7h00 Cynthia et moi partirons pour Saint-Malo afin d'aller faire une belle excursion dans toute la baie. Je pense également à Cynthia et son envie de manger des moules. Cela fait plus de dix mois que nous sommes à Rennes, en Bretagne, et c'est seulement maintenant que cette envie se manifeste. Vous savez donc ce qu'elle mangera demain midi. Pour ma part, non que je n'aime pas les moules, je verrai sur place, dans le moment, si je l'accompagnerai d'un même repas ou d'un autre.

Je pense également à Lila dont je n'ai plus de nouvelle. Cette semaine elle est en vacance près de la mer. Aussi, peut-être n'a-t-elle pas d'ordinateur portable ou de connexion wifi là où elle se trouve. Quoi qu'il en soit, j'espère que cette semaine de vacance lui sera salutaire, lui changera un peu les idées, en se concentrant plus sur la plage, la mer, les oiseaux, que sur sa maladie. Cela me fait penser que je dois également répondre à Virginie qui, tant bien que mal, s'accroche à son histoire d'amour, histoire malheureusement souvent entravée par la maladie de son compagnon et la manière dont il l'a gère, la manière dont il se gère.

De même, je ne sais plus si j'en ai déjà parlé tant ma mémoire est un véritable foutoir, mais j'ai rencontré via facebook un artiste-peintre qui expose une partie de ses œuvres sur son site. Deux thèmes y sont présentés, celui d'Eros et celui de Thanatos, ou dit autrement et plus largement, l'amour et la mort. Je ne saurai vous dire pourquoi son style me parle, mais comme ses tableaux m'inspirent, cet artiste dont je ne sais si c'est un homme ou une femme, simplement qu'il n'est pas français, mais qu'il s'exprime parfaitement bien dans notre langue, donc cet artiste m'a donné l'autorisation de publier sur facebook, dans le groupe dont nous faisons tous les deux partie, la prose, voire la poésie dans laquelle m'entraîne certains de ses tableaux. Du coup je pense à Zazou qui illustre ses poèmes et me demande si elle choisie l'illustration après avoir écrit son poème, ou si c'est l'illustration qui lui inspire son poème.

Sinon, aujourd'hui j'ai passé la première partie de l'après-midi avec Cynthia. Nous avons acheté nos billets de trains pour demain, puis avions décidé d'aller acheter du vin et des boites de chocolats, boites que je veux offrir à mon médecin généraliste et à mes pharmaciens qui, à leur façon et par leur excellent accueil, ont participer directement à ce que j'apprécie cette année passée à Rennes. Malheureusement, étant lundi, les commerces où nous comptions faire nos achats étaient fermés. Cela n'ai pas grave, nous y retournerons mercredi ou jeudi, nous ne sommes pas à un jour près.

Comme je vous l'ai dit, je me suis remis à fumer. Je ne peux pas dire que je m'en veux, car je ne m'en veux pas, mais je trouve vraiment dommage de ne pas avoir assez de force de volonté pour arrêter cette connerie. Oui, c'est parce que c'est un véritable plaisir de fumer, bien plus qu'un besoin puisque j'ai ma cigarette électronique qui me fournit toute la nicotine dont j'ai besoin, que je me suis remis à mettre ma vie en danger. Ainsi, j'ai beau critiquer l'espèce humaine, sa bêtise, l'absurdité de beaucoup de ses réflexions, de ses idées, de ses actions, il n'en demeure pas moins, mes actes le prouvent, que je fais bien partie du même marasme, ne tirant les leçons de quoi que ce soit uniquement si cela m'arrange, bref, que je suis bien loin d'atteindre je ne sais quelle forme de sagesse. D'ailleurs, dans notre monde, tel qu'il est, tel que nous le façonnons, avec ses règles, ses valeurs, qu'elles soient économiques, sociales, culturelles, politiques, que veut dire être sage, qu'est-ce que la sagesse ? Est-ce tenter de se défaire de certaines valeurs dominantes qui nous paraissent, pour une raison ou une autre, non conformes à notre conception des choses et, en conséquence, qui ne peuvent que compliquer notre vie quotidienne si l'on se fait un devoir de vivre selon ses propres principes ? Mais d'un autre côté, n'est-ce pas également une forme de sagesse que de suivre le train là où il va, sans se poser plus de question que ça, d'accepter les routes et les couloirs déjà existant via lesquels la majorité d'entre nous mènent et font leur vie ? De même, la sagesse est-elle de douter, de mettre en cause, de s'interroger ? Car quelques soient nos réponses, en quoi seraient-elles plus proches d'une certaine forme de vérité et, quand bien même ce serait le cas, est-ce que la vérité aide, permet de nous rendre heureux pour autant ? Pour ma part, je pense que la vérité fait mal, presque toujours, non pas parce qu'elle est ce qu'elle est, mais parce que bien souvent elle met à mal, anéantie, brise, une illusion, un fausse croyance, une conviction ou une certitude que nous avions jusqu'alors. Oui, dès notre plus jeune âge nous sommes très mal éduqué ? D'ailleurs, plus j'y pense et plus je me dis que l'éducation des enfants devraient être confié à des personnes de plus de cinquante ans, ayant parfaitement compris comment fonctionnait notre monde, ce que l'on pouvait en attendre ou non. Mais en règle générale, les parents d'aujourd'hui ont entre vingt et trente-cinq ans, ne comprennent que peu de chose aux choses de notre monde, sortent de l'école ou y sont encore, tandis que d'autre débutent dans le monde du travail. L'immense majorité est plein de projets, plein d'enthousiasme à l'idée que leurs projets se concrétiseront forcément et qu'alors, quand bien même se réaliseraient-ils, ils vivront le bonheur. Aussi, comme ce sont des rêveurs, des incultes, voire des ignares qui élèvent les enfants, eux aussi entre de plein pieds dans le monde du rêve et de l'illusion. Oui, il n'y a personne pour leur expliquer la brutalité de notre monde, personne pour leur dire clairement qu'absolument rien n'est jamais acquis, personne pour leur signaler que la réalisation de quoi que ce soit n'est pas une fin en soi, que tout ne marche que par étape, par marche, et qu'il suffit d'en louper une ou de stagner sur l'une d'entre elle pour que le projet ne puisse se réaliser, pour que l'avenir soit bouché, qu'ils auront plus de chance de vivre comme des miséreux que comme des gens riches. Oui, nous entretenons nos gamins dans le rêve, n'osons leur dire la vérité, leur mentons volontairement par omission ou, pire encore, leur tenons des propos sur leur avenir en lesquels nous ne croyons même pas. Comment s'étonner alors que nous fabriquons des générations de désillusionnés ?

2 commentaires:

  1. Qu'est ce qu'être sage? J'avoue que je ne sais pas. Quand j'avais 20 ans, je pensais que je bâtirais un monde meilleur; à bientôt 70 ans, je crois que c'était une belle utopie; Est-ce cela la sagesse? N'avoir aucune certitude, savoir qu'on ne détient pas la vérité, être tolérant? je n'en sais rien, j'envie des "vieux" avec encore plein de passion
    En lisant votre texte, je pense à Aragon quand il écrit
    "un jour tu passes la frontière
    D'où viens-tu mais où vas-tu donc
    Demain qu'importe et qu'importe hier
    Le cœur change avec le chardon
    Tout est sans rime ni pardon"

    Quant à Cynthia, je comprends son désarroi. C'est toujours angoissant de partir à l'inconnu et c'est vrai, la Bretagne est si jolie. Elle s'adaptera car elle est jeune

    Zazou a publié un nouveau recueil de poèmes, à voir sur son blog

    Quant à moi qui n'aime pas me confier, nous serons, mon mari et moi pour la 8ème fois grand père et grand mère en septembre chez un de notre fils; ça n'est peut-être pas la définition de la sagesse mais sûrement la définition d'un grand bonheur
    Bonne virée à Saint-Malo
    Gros bisous à tous les deux
    Mamy

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  2. Lorsque j'avais 20 ans, ma seule préoccupation était de m'amuser, de passer du bon temps, et je ne m'intéressais presque pas à notre monde, notre société, la manière dont tout cela fonctionnait. Non, j'étais surtout dans la métaphysique, à la recherche du sens de la vie, cherchant justement des certitudes, ce qui est également à mon avis, la certitude, tout l’inverse de la sagesse.

    Ce poème d'Aragon me parle bel et bien. Il ne me semble pas avoir lu ce poète, je n'en ai pas souvenir. Il est vrai que je n'ai pas lu beaucoup d'auteurs ou poètes connus, dit classiques, car à l'époque, dans ma jeunesse toujours, c'était pour moi une façon de refuser le monde que l'on me présentait. Il y a longtemps que je ne me suis pas acheté de livre et j'hésite entre me procurer un recueil de poème (mais de quel auteur), ou un livre à caractère plus philosophique. Je ne sais exactement pourquoi, mais les romans ne m’intéresse pas en règle générale. Le dernier que j'ai lu remonte à 2008, il s'agissait "Des liaisons dangereuses" de Laclos, c'est vous dire que je n'en lis pas souvent. Du coup, je vais aller sur le blog de Zazou et voir ce qu'il en est de son nouveau recueil.

    Enfin, je constate que votre famille n'arrête pas de s'agrandir et comme cela vous fait plaisir, je ne peux qu'être content en conséquence. Je suis également du mois de septembre et, donc, si l'on croit un peu ou beaucoup en l'astrologie, j’espère infiniment que le petit ou la petite à venir ne se torturera pas l'esprit comme moi.

    Je vous embrasse bien fort et vous dis à bientôt !

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