dimanche 19 juillet 2015

Un bon dimanche

19 juillet 2015


Je constate que depuis deux jours je reviens à mes anciens amour, c'est-à dire la philosophie, la psychologie, le tout à travers ma relecture de Cioran, alors qu'il y a peu encore j'en avais assez de ces sujets. Je ne peux dissocier cet état de fait de ce qui se passe dans mon cerveau, même si j'ignore exactement ce qui se passe, comment cela se passe, et de la diminution parallèle de la cortisone quotidienne que je prends. Du coup, pour l'instant je délaisse un peu la poésie, mais je sais que ce n'est que provisoire. De même, si Cynthia n'avait déjà pas rangé tous mes livres dans les cartons, je crois que j'aurai pris un livre de Nietzsche, je ne sais lequel exactement. Lui aussi je l'ai lu il y a bien longtemps, alors que j'avais vingt-cinq ans peut-être, mais en le relisant aujourd'hui, avec un regard complètement différent que celui que j'avais alors, peut-être comprendrais-je mieux certaines de ses idées que je cernais alors avec du mal. Il se pourrait même que je ne sois plus du tout sur la même longueur d'onde que lui.

De même, et cela je sais que je le ferai comme je l'ai fait pour Cioran, je créerai une rubrique consacré à Paul Watzlawick, un psychologue dont j'ai lu toute l’œuvre également, qui traite beaucoup du fonctionnement et du rôle essentiel de la communication dans nos rapports les uns avec les autres. Avant lui, j'avais lu Freud, Jung, un peu Lacan et quelques autres, bref des tendances diverses du courant psychanalytique où, chacun à sa sauce, tentait d'expliquer notre fonctionnement. Aucun ne m'a jamais convaincu, hormis Paul Watzlawick. Il est un théoricien dans la théorie de la communication et le constructivisme radical, le constructivisme étant une philosophie qui postule  que notre approche de la connaissance repose sur l'idée que notre image a de la réalité, ou les notions structurant cette image, sont le produit de l'esprit humain en interaction avec cette réalité, et non le reflet exact de la réalité elle-même. En plus d'être un psychologue,  Paul Watzlawick était également psychothérapeute, psychanalyste et sociologue. Ses travaux ont essentiellement porté sur la thérapie familiale, l'interaction entre ses membres et les pathologies pouvant découler, ou être directement générés, par cet environnement. Déjà à l'époque, j'avais peut-être trente ans, je trouvais d'une évidence limpide ses concepts, ses théories, sa manière de concevoir l'être. Si dans le domaine philosophique, aucun philosophe ne s'est imposé à moi, il n'en va pas de même dans le domaine psychologique.

Quoi qu'il en soit j'ai passé une excellente journée et soirée, ne vais pas tarder à rentrer. Effectivement j'ai passé presque toute ma journée avec Cioran, à relire et recopier certains de ses aphorismes, son univers m'entraînant dans le mien, un univers très proche du sien à quelque nuance près. Cela m'a évidement refait penser à ma maladie, au cancer, et à tout ce qu'il signifie pour moi. Cependant, ces pensées étaient marquées par la sérénité, la détente, nul peur ou angoisse me traversant. Je regrette simplement de presque pas avoir vu Cynthia de la journée, car moi préférant être dehors et elle dans la maison, nous nous sommes juste croisé pour déjeuner rapidement ensemble. A sa décharge il faut dire que le temps n'était pas fameux aujourd'hui, que le ciel était presque constamment couvert et qu'il y eut pas mal de petites averses, ce qui ne lui a certainement pas donner l'envie de sortir.

Donc je suis content de constater que mes facultés intellectuelles se portent mieux qu'il y a  peu de temps encore. Je peux effectivement me concentrer un peu plus longtemps que d'ordinaire, réfléchir également un peu plus longtemps, comme si, petit-à-petit, les choses reprenaient leur cours. Espérons que cela va durer, que les semaines à venir ne m’amèneront pas d'effets secondaires contrariants autres que les problèmes visuels que j'ai actuellement.

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