samedi 21 février 2015

Lettre d'amour

J'aimerai t'écrire une lettre d'amour comme jamais tu n'en as reçu, faite de papillons et de colombes, de sentiments légers mais profonds, plus belle que celles que j'ai pu t'écrire jadis, lors de nos plus belles heures où le miel coulait à flot sur ces jours et soirées passés ensemble, à faire l'amour encore et encore, à dire l'amour avec nos yeux et nos sourires, dégustant avant ou après tes savoureux plats dans lesquels tu mettais tant d'ardeur. Comment ne pas me souvenir de tes cours, ces matières que je te faisais réciter en n'y comprenant strictement rien, latin, vieux français et tant d'autres. J'aimais cela, j'aimais être dans ton action, t'accompagner dans ta vie, de la même manière qu'aujourd'hui je partage avec toi ta passion du cheval. Que j'aime te voir heureuse n'est pas à la hauteur du sentiment que j'éprouve lorsque je te vois ravi, peu importe de quoi. C'est alors que je me sens la force de soulever des montagnes entières pour que ce ravissement perdure car ton plein contentement est le plus cadeau que la vie puisse me faire. C'est alors que je me sens pleinement vivre, être, exister pour quelque chose, et cette chose inexprimable est ton sourire, ce sourire qui me fait fondre, qui me fait baisser les armes, ma garde, ma réserve naturelle, tant il est délicieux. A chaque fois ton regard l'accompagne et je peux voir dans tes yeux toutes les lumières de l'univers, chaque étoile y scintiller et la chaleur du soleil de ton cœur inonder tes pupilles. Oui, lorsque tu es ravi, tu es alors la plus belle des créatures et d'aucun te donnerait tout ce qu'il possède pour partager ces moments avec toi. Tout devient léger, absolument tout, le beau prenant le pas sur tout le reste, maladie y compris.

Donc c'est une belle lettre d'amour dont j'aimerai te faire don, à défaut de pouvoir me donner complètement à toi qui, à mes yeux, le mérite plus que toute autre. Malheureusement j'ai perdu l'habitude de t'écrire alors que je ne cesse d'écrire depuis des mois. Mais peut-être fallait-il d'abord que je mette un point final à mon histoire noire, si tant est que cela soit possible, afin de pouvoir ensuite me consacrer uniquement à toi, à nous, à travers mes mots maladroits, quand bien même ma motivation à poursuivre dans cette voie est pleine et entière. Oui, chaque soir lorsque tu rentres du travail, quoi qu'il ce soit passé dans ta journée, agréable ou non, j'aimerai passé du baume sur ton cœur, t'éloigner pour quelques instants de toutes corvées, te redonner ce sourire auquel je tiens tant, auquel je suis accro comme un drogué comme je le suis de tes yeux pétillants. Oui, si j'avais les capacités de le faire, je ferai les corrections de tes devoirs, t'aiderai à préparer tes séquences, tes cours, afin d'alléger ton travail. Malheureusement je suis incompétent et je m'en veux de cette incompétence, de ma maladie, car c'est elle qui fait que je n'ai plus la force, l'énergie, l'attention et la concentration nécessaire pour acquérir cette compétence ou une autre. Oui, il est indéniable que la maladie m'a considérablement diminué au niveau intellectuel et que désormais je suis à ta remorque. De même il est malheureux que ta mère soit également malade, car désormais je me demande quand nous passerons des vacances ensembles, seul toi et moi, loin de tous les soucis, égoïstement entre nous ?

Mais voici que je retombe dans mes travers. Je veux t'écrire une lettre d'amour, te signifier à quel point je t'aime, à quel point tu comptes pour moi et déjà je me lamente de ne pas avoir assez, alors que tu ne cesses de me donner, de donner à tout le monde d'ailleurs, qu'il s'agisse de tes élèves, de tes collègues, de ta famille, de tes animaux, de tes peluches. Je suis si bien à t'écrire ainsi que je n'ai pas envie de m'arrêter, que j'aimerai poursuivre cette lettre jusqu'à dans la nuit des temps, que le cordon ne soit jamais rompu, que nous soyons toujours liés quel qu’en soit la manière, la forme, l'écrit, la parole, le geste ou le baiser. Oui je t'aime et personne ne pourra jamais faire taire ce sentiment à ton égard.


(21 février 2015)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire