lundi 4 mai 2015

Début de semaine

4 mai 2015


Quelle heure est-il ? Bientôt dix heure. Cela fait deux heures trente que je suis levé et c'est seulement maintenant que je redescend un petit peu. Comme hier je me suis levé speed, tendu, mais tout de même un peu moins qu'hier, avant-hier et encore avant. Cependant il me faut tout ce laps de temps, plus de deux heures, pour que les médicaments agissent, que mon cerveau, mes pensées deviennent stables et à peu près posé. Depuis deux heure j'avais envie de crier, de hurler mon mal dont je ne connais même pas la nature. C'est comme une pyramide, une tour Eiffel. J'ai mil et un petits maux à la base de l'édifice, des maux différents les uns des autres, certains concernant ma maladie, d'autres concernant Cynthia, mes proches, et encore d'autres relatifs à notre société, notre époque. Mais tous convergent vers un seul mal, celui qui est à la pointe de la pyramide, et c'est celui-là que j'aimerai extirper, que j'aimerai cracher au ciel, au vent et aux étoiles. Si j'étais en pleine nature, je l'aurai fait, j'aurai hurler, histoire de me soulager, de me libérer de je ne sais quoi. Hier après-midi déjà, alors que j'étais dans le métro, j'ai eu cette envie subite. J'ai faillit le faire, mais pour ne pas faire peur ou impressionner les gens alentour, j'ai pris sr moi et j'ai gardé enfoui ce cri qui ne demande qu'à sortir, non pour faire réagir autrui, mais tel une thérapie, une réponse à un problème. Peut-être devrais-je faire du yoga ou une activité similaire, une activité qui me permettrai de me recentrer dans le calme, une certaine douceur, même si je ne cherche pas pour autant la « zèntitude ».

Depuis que je suis levé je pense à Cynthia, à son mémoire exactement, élément essentiel pour qu'elle valide son année, son master 2, afin d'être enfin et, ce, définitivement professeur titulaire. Pour ce mémoire elle a deux directeur de recherche. Le premier, François, est l'un de ses collègues de travail. Le second, dont je ne connais pas encore le nom, elle ne le connaît pas. Son mémoire était à rendre cette semaine et, il y a déjà un mois ou deux, Cynthia avait écrit par mail à son deuxième directeur de recherche pour se faire aider, pour demander des informations, pour ne pas faire n'importe quoi afin de rendre un mémoire conforme à ce qu'il pouvait attendre. Ce connard n'a jamais pris la peine de répondre au moindre de ses mails, alors que les délais avançaient. Comme toute étudiante, elle ne rends pas ses devoirs, son mémoire quand bon lui chante. Des dates sont prévues, fixées, et elle doit s'y tenir. En désespoir de cause, c'est donc avec l'aide de François et seulement son aide qu'elle a rédigé son mémoire pendant ces dernières vacances. Même s'il n'est pas complet parce qu'il lui manque certains éléments, certaines copies de ses élèves qu'elle n'aura qu'aujourd'hui ou demain, à cause des délais elle a envoyé vendredi ce qu'elle avait déjà fait à ses directeurs de recherche, François et l'autre. L'autre, l'homme invisible sensé l'aider dans sa tâche, n'a pas trouvé mieux que de lui répondre qu'elle lui envoyait son mémoire bien tard et, puisqu'il en était ainsi, à quoi servait-il donc, à quoi pouvait servir son avis à présent. Mais où étais-tu gros con lorsqu'elle t'envoyais des messages pour que tu l'aides, la dirige dans son action ? Ce directeur de recherche enseigne à Rennes 2 et Cynthia a peur, du fait de la teneur du message qu'il lui a envoyé hier soir, qu'il la saque point de vue note. Elle en a pleuré et moi qui la vois toute l'année se démener comme une belle diablesse pour que tout soit Ok dans son travail, tant en tant qu'étudiante que professeur stagiaire, je n'ai qu'une envie, aller trouver ce directeur de recherche de merde et remettre en place son ego. Pour l'instant je ne vais rien faire, je vais laisser Cynthia gérer tout cela avec François et ses tutrices, car sachez que tout le monde, sans exception, est satisfait du travail qu'elle fournie, que ce soit à la fac ou au lycée où elle exerce, de ses tutrices au proviseur. Cependant, il est clair dans mon esprit que si ce deuxième directeur de recherche commence à foutre la merde, une vraie merde mettant en danger l'obtention de son master 2 par Cynthia, alors j'irai le trouver, de préférence pendant qu'il donnera un cour à ses étudiants, et je présenterai à ces derniers quel type de directeur de recherche il est, un être qui n'a pas même de respect pour les étudiants qu'il est sensé suivre, aider, motiver. Oui, depuis hier soir je n'ai que ce connard dans ma tête, ce qui me change un peu de mon cancer, et je cherche comment être utile à Cynthia face à un abruti pareil. Je comprends maintenant que ça aussi, ce type de comportement, ce type d'encadrement, participe forcément au manque de vocation pour devenir enseignant, professeur ou autre. Si d'être directeur de recherche emmerde ce dernier, pourquoi l'est-il alors ? Est-ce une obligation ? Cela est-il imposé par l'éducation nationale ? Quoi qu'il en soit, ce connard ne perd rien pour attendre si, par sa faute, du fait de son ego blessé, cela tournait mal pour Cynthia, vous pouvez me faire confiance.

Sinon, pour ma part et malgré mes débuts de matinées quelques peu calamiteuses et désagréables, je me sens beaucoup mieux. Mon moral reprend des forces, je le sens, même si je ne peux pour autant expliquer pourquoi, par quelle magie. Je recommence également à manger, à avoir de nouveau des envies de plats, comme une pizza en ce moment, et j'ai envie de faire des projets, des projets sur du court terme, mais des projets néanmoins. Depuis une bonne semaine je me suis inscrit sur divers forum, trois exactement, tous en rapport avec la santé, qu'il s'agisse de cancer ou d'autres pathologie. Je commence doucement à échanger avec les membres de ces forums et, ma foi, cela me fait du bien. Oui, je ne parle que très rarement de moi, de la maladie qui m'est propre, et essaye d'aider les internautes dans leurs questions, leurs démarches, de leur donner de l'espoir, du courage. Je découvre ainsi d'autres pathologies, pas forcément mortelles, mais invalidantes ou handicapantes pour ceux et celles qui y sont assujetti, constatant que leur quotidien est parfois bien plus pénible que le mien, cela m'aidant ainsi à relativiser un peu ma situation, voire beaucoup.

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