mercredi 6 mai 2015

A peine levé

6 mai 2015


A peine levé ce matin à six heure, je scrute ma tête, l'examine, attends anxieusement, mais rien, aucune décharges électriques au réveil. Je prends alors mes médicaments, attends qu'ils agissent tout en écoutant ce qui se passe sous mon crâne, mais là encore, rien, aucune décharges électriques. A présent il est neuf heure, j'ai repris confiance, je sais que dans ma tête, dans mon cerveau, aucune agitation particulière ne se manifestera aujourd'hui. Alors je suis déjà dans dix jours, date à laquelle je dois diminuer mon traitement, la cortisone, et me demande si cette fois tout se passera bien, si ces décharges ne reviendront pas. J'attends également mon rendez-vous pour passer mon IRM, examen plus précis que le scanner que j'ai passé la semaine dernière. Je connaîtrai alors la taille exacte de ma troisième et seconde métastase, saurai si l'une ou l'autre, voire les deux, ont diminué et, si par un malencontreux hasard, une autre métastase n'est pas entrain de se former.

Que vais-je faire aujourd'hui, à quoi vais-je occuper mon esprit ? Comme hier, je n'ai pas envie de rentrer dans le monde du cancer. Ce matin, hormis le forum de la ligue contre le cancer, je pense que je n'ira sur aucun autre forum. De même, l'histoire de la jeune blogueuse que j'ai découvert il y a trois jours, je n'irai pas la lire. Aujourd'hui il fait moins beau qu'hier, il y a parfois quelques petites averses. Du coup, je ne sais si je m'attarderai longtemps dans la ville, assis sur un banc, comme hier, place de la mairie. J'y suis resté au moins deux heures, observant, contemplant les gens aller et venir. Il y avait une manifestation sur la place. C'est une association créée par une rescapée des camps de concentration qui permettait à qui le voulait de mettre un petit mot, un mot d'espoir, de bonheur, en l'accrochant à l'une des branches des arbres que cette association avait installé place de la mairie. Je sais qu'aujourd'hui cette association sera encore présente place de la mairie et je pense retourner les voir afin de m'entretenir, si c'est possible, si elle en a le temps, avec sa présidente. Hier nous nous sommes dit deux mots. C'est la première fois, à ma connaissance, que je parle de vive voix avec une rescapée des camps de concentration. Quel âge avait-elle alors ? Quand a-t-elle réellement réalisé de quel enfer elle était sortie, de sa chance de vivre encore aujourd'hui ? Oui, ce sont ces questions que je veux lui poser. Comment vit-elle chaque jour qui passe depuis ? Comme moi ? Comme une espèce de miracle dont il faut essayer, coûte que coûte, de se délecter ? Oui, même si mon cas est bien différent du sien, comme je me sens également comme un rescapé, mais un rescapé en sursis seulement, je me demande comment elle vit le temps.

Ce matin, j'ai également été faire un don à une collecte organisée par Catherine pour l'institut Gustave Roussy, à Paris, un centre de recherche et de soins contre le cancer. Oui, son histoire m'a tellement bouleversé que j'estime que c'est la moindre des choses que je puisse faire pour l'aider concrètement dans son combat. Je sais que cette collecte lui tient à cœur et, à défaut de pouvoir lui donner du temps de vie, de pouvoir l'aider par mes mots qui ne sont pas conforment à sa pensée, son état d'esprit, sa volonté, sa détermination à se battre contre vent et marée, j'aurai au moins fait ça pour elle.

Les ponts du mois de mai obligent, Cynthia sera à la maison jusqu'à dimanche prochain. Fini la Fac, il ne lui reste que son mémoire à finir, et samedi elle retournera faire du cheval, activité qu'elle avait cessé depuis presque deux mois, surcharge de travail oblige. Je suis content qu'elle reprenne ses cours d'équitation car, même si elle a un peu peur, elle est tombée deux fois de cheval, je sais qu'elle adore cet animal et que c'est alors un bon moyen d'évasion, l'espace d'une heure ou deux, où elle n'a plus à penser à la maladie de sa mère, la mienne, ses cours, etc.

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