dimanche 3 mai 2015

Un dimanche

3 mai 2015


Aujourd'hui, il est bien tard, 16h00, et je n'ouvre mon ordinateur que maintenant. Oui, je n'ai spécialement envie d'écrire, de raconter, de narrer, et depuis que je suis sortis de chez moi, sous les coups de 14h00, je suis comme d'habitude allé m'installer à une terrasse de café, près de la gare, mais plutôt que de me lancer dans l'écriture, la réflexion, j'avais l'envie de laisser mon esprit errer, sans essayer de suivre sa trajectoire, regardant les gens passer, le soleil apparaître et disparaître, écouter des bribes de conversations des autres clients du café, me laissant aller, me laissant plâner, sans question aucune, sans réponses à chercher, bref, comme si j'étais en vacance, allongé sur la plage, écoutant le bruit des vagues, de la mer, tout cela suffisant à mon contentement.
Nous sommes dimanche, jour du repos sacro-saint, et ma messe n'est qu'une prière pour la tranquillité que j'éprouve dans mon corps, la sérénité qui semble régner dans mon esprit, ce qui 'était pas du tout le cas à mon réveil ce matin, vers 7h30. Encore une fois, comme hier, j'étais complètement tendu, déjà énervé, toujours sans aucun raison si ce n'est que c'est forcément l'un des effets secondaires de mon traitement, de mes soins, des métastases et de leur action dans l'hémisphère gauche de mon cerveau, celui qui gère l'humeur et bien d'autres choses. D'entrée de jeu je me sentais comme un boxeur, avais envie de frapper, de taper, de me défouler, d'expulser de mon corps toute cette énergie négative qui m'envahissait. Pourtant il me semble avoir bien dormi cette nuit. Une seule fois je me suis réveillé et je n'ai pas souvenir de rêve agréable ou désagréable. Aussi, de suite, dès mon réveil, éprouvant toute cette violence intérieur sans sens, sans objet, je me suis rué sur mes cachets, n'hésitant pas à prendre de suite plus de calmant que d'accoutumée. Une petite heure passa et ne sentant pas ma tension redescendre, je décidais d'aller m'allonger dans mon lit. Enfin de compte je m'y suis endormi, pas pour quelques minutes, mais pour quatre bonnes heures. Au réveil j'étais enfin plus serein, plus détendu.

Donc hier Cynthia a passé la journée et la soirée à se shooter, prenant un somnifère et l'un de mes calmants afin de s'endormir puis, une fois réveillée, elle recommençait le même manège, somnifère et calmant afin de s'endormir à nouveau. Hier, elle n'a pas voulu vivre sa journée, elle voulait être absente, dans l'oubli, la non-réflexion. Tout ceci est à cause de moi, à cause de ma suggestion de séparation. Elle ne l'a pas encaissé, digéré, accepté. Alors j'ai tenté de la rassurer hier soir et encore aujourd'hui,  lui disant bien que je ne la quitterai pas si elle ne le veut pas et, qu'à Besançon ou ailleurs, je serai avec elle, à ses côtés. Cependant, je ne comprends toujours pas ce que je lui apporte de bon, de vivifiant, d'entraînant, de gai ou joyeux, tant ce n'est pas du tout mon humeur en ce moment. Je ne suis pas triste pour autant, juste un petit peu morose et, je le crois, quelque peu distant, et je ne comprends donc pas où elle trouve son compte dans tout çà. Cependant j'accepte sa demande, son exigence, que je reste auprès d'elle, que je ne la quitte pas tant qu'elle n'aura pas décidé qu'il en soit autrement. Aujourd'hui, même si elle est quelque peu dans le gaz à cause de tous les cachets qu'elle a pris hier, elle semble aller mieux. Mais jusqu'à quel point ? Comme quoi je la méconnais beaucoup, car si j'avais imaginé une seconde que de lui parler de rupture la mettrai dans cet état, jamais je ne l'aurai fait, car mon but, mon souci, mon souhait n'est certainement pas de lui faire du mal, bien au contraire.

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