vendredi 1 mai 2015

Décadence

1 mai 2015


Peu importe la direction le sens, les allées et les forêts, l'unique porte est là, à sa même place, et tous les chemins mènent à elle. La mort est la seule évidence, tant pis pour nos latences, nos divergences et nos rancœur. Tas de poussière sont nos combats, nos efforts pour subsister, tas de poussière sont nos joies, souvent puériles, et tôt ou tard tout s'effacera, tant des mémoires que des cœurs. Nous rejoindrons l'armée des illustres inconnus des temps passés, des siècles passés, et personne ne pleurera sur nous pas plus que nous ne manquerons à qui que ce soit. Nos propres enfants se remettront de ce malaise et, imperturbablement, continueront à construire leur propre néant, leur propre bouteille vide qui, jetée à la mer, n'atteindra jamais personne. Que dire de ce siècle et ceux passés, de leur logique, de ces édifices qu'ils ont bâti, économique, culturel, religieux ou autre. Conditionnés pour vivre dans ces prisons, miroir aux alouettes, jamais nous n'avons vraiment pris le plaisir de vivre, si ce n'est pas intermittence, ponctuellement, provisoirement, de manière si éphémère que c'est à peine s'il nous en reste des souvenirs. Mais la pénibilité, l'effort quasi constant, que ce soit envers quelqu'un, un rôle ou une tâche, oui tout cela nous a abîmé, parfois détruit, et ces souvenirs sont à jamais inoubliables.

Cancer ou non, sida ou autre, tout cela n'a pas grande signification dans l'absurde qu'est l'existence, qu'est la condition de la vie, car cette dernière ne se peut sans la mort, ne se peut que grâce à la mort. L'ineptie n'est pas la mort, l'ineptie est la vie qui nous promet ce destin. Alors je pense à tous les parents, moi y compris, sachant pertinemment que nous n'amenons au monde que des né-morts, que tôt ou tard, à leur tour, ils s'interrogeront en mille question pour comprendre pourquoi nous leur avons infligé ce sort sordide. Parce qu'ils nous aimeront, ils chercheront des réponses ailleurs plutôt que de nous en vouloir, plutôt que de nous tuer pour cette infamie que nous leur avons fait. Y a-t-il acte plus égoïste, plus égocentrique que de faire un enfant, je me le demande ? Je crois qu'il est le summum de l'assassinat de masse en puissance. Nous produisons de la chair humaine afin que cette dernière, tôt ou tard, tombe en putréfaction, avarie, poussière. Où est l'amour là-dedans ? Il n'y a aucun amour, juste le souhait de se faire plaisir, de s'offrir un morceau de cher comme l'on s'offre le dernier téléphone à la mode. Toutes les femmes qui ne se pensent pas femmes accomplies, entières, parce qu'elles ne sont pas mères, sont des connasses,  toutes, sans exception. Ont-elles conscience du mal qu'elles engendrent en enfantant ? Mais elles s'en foutent, c'est soi-disant hormonal, naturel, la vie le veut ainsi pour que perdure ainsi l'espèce. Les rares hommes qui sont dans ce délire, ceux qui croient également qu'ils ne peuvent être de véritables hommes, accomplis, s'ils ne sont pas père, ne valent guère mieux que toutes ces gamines, comme ma nièce de dix-neuf ans, qui n'nt comme seul but de devenir mère, comme si c'était une fin en soi, un tout suffisant pour donner à leur existence forcément bancale un semblant de sens, oui, un semblant de sens, car dès l'adolescence tout le monde pressent qu'il y a un problème, que la logique de la vie est absurde, ce qui n'en rend que plus absurde nos modes d'existence, où que ce soit sur la planète.

J'emmerde les féministes et leur combats pour des quenelles, tout comme j'emmerde les machos et leur ego. Où est-il inscrit dans les lois de la nature que l'égalité se devait ? La loi de la nature est la loi du plus fort, point barre, et il faut être sérieusement atteint de la moelle épinière ou de notre cerveau reptilien pour ne pas s'en rendre contre et en prendre acte. Le combat des femmes est vain, celui des hommes également. Nous sommes fait pour nous compléter, non pour nous concurrencer. Mais cela ne fut valable qu'un temps, le temps des tribus. Mais plus l'homme s'est reproduit, plus nous avons été nombreux, plus ce sont d'autres règles, non naturelles, entièrement créées et façonnées par notre esprit, qui ont pris le relais. Il n'était plus question de se compléter, de s'entraider pour faire vivre la tribu, non, il fut alors question de se concurrencer, d'abord au sein même d'une même tribu, désigner le chef, son successeur, puis de se concurrencer avec les autres tribus. Nous savons aujourd'hui où tout ça nous a mené.

Je pense aux djihadistes d'aujourd'hui et je me dis que je me fou totalement de leur action, dussent-elles mettre ma propre vie en péril. Ils ne sont pas moins ridicules que ceux, comme nos politiques, qui veulent nous faire croire que le capitalisme, le socialisme, le communisme ou je ne sais quel autre idéologie serait forcément le mieux qui puisse nous arriver. Tous autant qu'ils sont, ils sont ridicules et plus encore s'ils croient réellement en leur propre discours. France, ma terre, mon pays d'accueil, ma personne, je ne pense que du mal de tes symboles, liberté, égalité, fraternité, tant les faits démontrent le contraire, que cela ne se peut sous ton système, que cela ne s'est jamais pu quelque soit ton système, royauté ou démocratie. De même, démocratie, quel mot vulgaire, grossier, que l'on nous bassine à toutes les sauces pour nous faire avaler je ne sais quelle pilule. C'est vraiment nous prendre pour des cons que d'oser prétendre que certains d'entre nous, les députés, les sénateurs et Dieu sait qui encore, nous représente. Que représentent-ils sinon leur propre intérêt, comme chacun d'entre nous le fait dans son petit coin. Je ne représente pas plus ma fille que ma compagne, je ne représente que mes intérêts et lorsque je dis que je pense et agis dans leurs intérêts, il est évident que c'est parce que c'est dans mon intérêt de le dire et de le faire, pour ma propre satisfaction, non pour la leur véritablement, car qui suis-je pour être en elles, pour prétendre savoir à quoi elles aspirent réellement ?

Notre monde est mensonge plus ou moins grossier, en permanence, car avec qui, je vous le demande, pouvez-vous être véritablement vous-mêmes en permanence ? Cela ne se peut qu'en silence, à l'écart de l'autre, qui que soit cet autre. Nous passons l'essentiel de notre temps à marcher sur des œufs, prenant soin d'essayer de ne pas trop en casser, mais forcément il en est que nous fissurons, voire écrasons, que cela soit volontaire ou non. Oui, je déballe toutes ces pensées sans chercher de coordination, de logique intrinsèque à toutes ces barbaries qui me viennent en tête, sans chercher où cela va me mener. Je me défoule, c'est tout, comme si je tapais sur un punching-ball, et plutôt que de déblatérer sur mon cancer de merde, je préfère m'en prendre à d'autres aspects de notre existence, de nos personnes, et il est hors de question que je m'épargne moi-même tant j'ai conscience d'être comme vous, c'est à dire rien de bien tangible, rien de fiable, rien de sûr à cent pour cent. Oui, il est indéniable que nous avons besoin de reconnaissance pour nous construire, pour apprendre à nous aimer ou apprécier ce qui nous entoure. Mais à quoi sert cette reconnaissance si ce n'est à donner un sens à notre présent ici-bas, uniquement cela, ce qui nous permet alors d'oublier entre deux galères la précarité de notre existence et, donc, la futilité de cette reconnaissance sans laquelle nous ne pourrions nous supporter, sans laquelle aucune idéologie ne pourrait avoir prise sur nous, puisque nous saurions alors clairement que nous ne sommes rien et, agissant ou pas, tout partira en poussière quoi qu'il en soit. Même vos enfants auxquels vous êtes attaché tomberont comme des mouches, en poussière eux-aussi, vous le savez, et pourtant c'est cela que vous avez choisi de leur offrir. Si encore nos sociétés étaient vivables, conviviales, empli de gaîté plutôt que de concurrence acharné et ce, dès la maternelle, allez, je vous dirai pourquoi pas, en attendant leur mort nos enfants vivraient néanmoins, constamment ou presque, du bon temps, ce qui serait déjà parfaitement faisable, même au XXIème siècle, mais comme nous sommes trop cons, ou trop lâches, je ne sais pas, c'est sujet clos. Nos enfants souffriront, tôt ou tard, et plutôt deux fois qu'une, et pourtant nous en faisons. Qui sommes-nous alors lorsque nous prenons cette décision ? Des Dieux, des Déesses persuadés que nous serons la solution à tout leur problème alors que leur premier problème ce sera justement nous, quoi que nous fassions, qui que nous soyons avec eux, du pire au mieux ?  Et oui, l'enfant ne diffère pas de l'adulte, et tout comme nous nous construisons en fonction de notre entourage, un entourage qui ne peut pas répondre toujours favorablement à nos souhaits, à nos besoins, il en est exactement de même vis-à-vis de l'enfant face à ses parents. Combien de dilemme allons-nous lui incruster dans la tête pour qu'il puisse avoir l'impression d'avoir sa place auprès de nous, être reconnu par nous ? Oui, dès le début le bordel commence, un bordel pour l'enfant qui ne s'arrêtera que lorsque ses parents seront morts, et encore, et tout ça pourquoi ? Pour qu'il finisse en poussière à son tour.

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