vendredi 31 octobre 2014

Bernard

Après une semaine d’absence, Cynthia rentre demain. Vous dire que je suis heureux de la retrouver est un euphémisme qui n’est pas à la hauteur de mon sentiment à l’évocation de cette seule idée. J’espère qu’elle aura fait le plein dans son cœur de ses retrouvailles avec sa famille et qu’elle ramènera avec elle de bons souvenirs. Lorsque je pense à sa famille, de suite c’est à son père que je pense et au lien particulier, attachant, fort, qui les unis tout les deux. J’aurai aimé connaître, éprouver, ressentir ce même type de lien avec au moins l’un de mes parents. Malheureusement, même exceptionnellement, jamais cela ne s’est produit. J’ai aimé mon père, aujourd’hui décédé, même si j’ai été terriblement déçu le jour où j’ai réalisé qu’il était un menteur invétéré doublé d’un lâche. Un jour j’en ai eu marre, ne supportant plus de converser avec quelqu’un auprès duquel je ne pouvais me fier, n’ayant plus confiance en ses paroles. Ce jour arriva sept ans avant son décès et pendant ce laps de temps j’avais coupé tout contact avec lui.

Mais revenons à Cynthia, à sa famille. Son père, Bernard, est un homme franchement honnête, peut-être même trop, et d’un courage exemplaire. Même s’il n’aime pas çà, même si parfois il en a peur, jamais je ne l’ai vu reculer ou abdiquer face à un problème. C’est un battant, un vrai, d’une redoutable ténacité. Au premier abord, du fait de sa carrure et de sa manière de s’exprimer, d’un ton sec doublé d’un rapide débit verbale allant droit au but, on pourrait le prendre, croire, imaginer que c’est un être bourru. Mais passé ce premier moment de surprise on s’aperçoit vite qu’il n’en est rien, qu’il a la main sur le cœur et que, s’il le peut, il mettra tout en œuvre pour vous aidez, vous épauler, vous soutenir. Il est également manifeste, très rapidement, que l’on comprend qu’il ne s’engage pas envers vous à la légère. C’est un homme de parole et les actes s’ensuivent. Tout ce qu’il fait, il le fait à fond, qu’il s’agisse de vous tendre la main ou de vous exclure de sa vie. Il n’est pas dans la demi-mesure, ce n’est pas son tempérament ni sa personnalité, il est un homme entier, état assez rare chez nos semblables pour qu’il mérite d’être souligné. C’est également un amoureux de la nature, des animaux et des plantes, et je l’aurai très bien vu militer chez Greenpeace ou autres associations du même genre. De même, alors que cela peut paraître paradoxal vu ses opinions souvent tranchées, c’est un homme ouvert au dialogue, prêt à écouter d’autres points de vue avec intérêt, y compris ceux qui sont contraire à sa logique de pensée. Cette forme d’écoute dont peu d’entre nous sommes capables le rend ainsi encore plus attachant. C’est un père que beaucoup d’enfants auraient aimé avoir, moi le premier. Plus qu’un beau-père, en ce qui me concerne il est de plus en plus comme un ami et, avec les années, je ne doute pas qu’un jour nous le serons complètement, avec tout ce que cela implique de confidences, de complicité et d’envie de bâtir ensemble des projets communs. C’est un homme bon, fondamentalement bon, malgré la vie qui ne l’a pas ménagé en termes d’épreuves.


(31 octobre 2014)

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