samedi 1 novembre 2014

De la conviction

1er novembre, jour des morts, un vague à l’âme, une espérance qui file tout droit, étoile filante que le simple fait de vivre détricote, où sont passés les songes d’antan ? Le partenaire n’est pas le tortionnaire car, sur ou sous la tombe, c’est le même cycle, le même état, unique entité, les deux faces d’un même miroir.

La Chine est loin, ainsi que la Russie, les États-Unis ou le Brésil. Jamais je n’ai foulé leur sol et pourtant je les fais exister dans mon esprit, comble du délire, leur donne une réalité qui est forcément  tronquée, à l’image des discours politiques, philosophique ou économiques que nous ingurgitons sans nous poser de question. Sommes-nous crédules, naïfs, ou sommes-nous des cons ? Comme disait Cioran : "N’a de convictions que celui qui n’a rien approfondi." Mais approfondir est un véritable effort, non seulement de recherche, mais également de remise en cause de notre mode de pensée initial. Si ce dernier n’est pas mis à l’épreuve de ce que nous découvrons, alors c’est du vent que nous faisons et agitons. Toute nouvelle connaissance, quelque soit le thème ou le sujet abordé, implique nécessairement un réajustement de ce que nous croyions jusqu’alors. C’est ainsi que toute notre vie nous construisons des châteaux de cartes dans notre esprit, des cartes en constant équilibre dont certaines s’affirment avec le temps consacré à la connaissance, tandis que d’autres tombent, vacillent ou meurent. Seuls ceux qui n’ont rien approfondi et les imbéciles ont des châteaux-forts dans leur petite tête. Chez ces derniers tout est à l’étroit, c’est peut-être génétique, tout est bétonné et rien ne peut pousser, ils sont la lie de l’humanité et, parce qu'ils sont majoritaires, nous n’avons d’autre choix que d’exister dans leur carcan ou de nous exiler vers des lieux un peu plus sains.


(1 novembre 2014)

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