dimanche 16 novembre 2014

Du tabac et de l'état

Aujourd’hui j’ai l’esprit plat, aucune onde n’oscille, aucune idée, aucun thème ne se fait insistant, bref c’est le calme plat. Pour mon corps il en va de même. Je le sens vidé d’énergie, comme si une platitude que l’on pourrait confondre avec une apparente sérénité m’habitait. J’écris parce que j’aime écrire, voir les lettres former des mots puis des phrases sur du papier vierge, mais rien ne m’inspire ce matin.

Je vois des gens fumer, allumer leur cigarette et, immanquablement, cela me ramène à mon cancer. Du coup je pense à l’industrie du tabac, à l’état qui permet la vente de leur marchandises et à tous les morts passés et à venir qui en découle. Oserais-je parler de génocide ? A la seule vue des chiffres, du nombre de personne qui, chaque année, meurent du tabac, oui il s’agit d’un génocide. Le tabac tue chaque année plus de gens que l’ensemble des juifs gazés pendant la seconde guerre mondiale. A la suite de cette extermination de masse fut créé la cour internationale de justice pour juger ce qui fût considéré comme un crime de masse. En laissant en vente libre le tabac, tous les états du monde organisent, planifient des crimes de masse. Les lobbies du tabac doivent être d’une puissance redoutable pour que cela soit ainsi et, même s’ils ne sont pas des industries pétrolières, l’argent ne doit pas manquer dans leurs caisses. Notre état si fière de son système de santé, de sa sécurité sociale, ne peut dire qu’il se préoccupe de la santé de ses citoyens. Ce qui l’intéresse c’est l’argent, en encaisser le plus possible tout en essayant d’en dépenser le moins possible. Les taxes qu’il instaure sur le tabac sont pour lui une véritable manne d’argent, un argent dont il a besoin, considérant les morts du tabac comme un pire aller, ni plus ni moins.

Ceci n’est qu’un exemple supplémentaire de la pourriture de notre système et les gens qui l’incarnent, les politiques, sont ceux qui l’entretiennent. Il y a les mots, les belles paroles, et il y a les actes, les lois, les décrets qui, bien souvent, sont en totale contradiction avec leurs dires. Comment croire en eux, en ces hommes et femmes qui prétendent améliorer nos vies alors que dans les faits ils ne font que le minimum syndical pour protéger notre santé. Si d’aucun croit, et Dieu sait s’ils sont nombreux, que le premier des biens est la propriété, ce n’est que lorsqu’ils sentiront leur fin venir qu’ils réaliseront pleinement leur erreur, leur cruelle méprise. Le premier des biens est la santé et, comme d’autre, je l’ai compris, appris trop tard.


(16 novembre 2014)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire