vendredi 9 janvier 2015

Impromptus

Les passions ne sont plus, mais restent les sensations, chimiques, électriques, qui bousculent mes spasmes. Oxygène, où es-tu ? De globule en globule, dans mon corps se promènent le parfum de la mort, le parfum de la fin, la faim d’un néant.

L’instant est futile, mais pourtant si utile
Pour porter le fardeau, un radeau en dérive
Le poids de mon corps, un corps qui se meure
A quand l’occasion de l’adieu infini
A quand l’occasion de dire c’est fini
En une boucle la roue tourne
Et me dit c’est bientôt…

Et je fume et je fume
Cancérigène détente
Qui en rien ne détend
Ni l’instant ni ma peur


Je retombe en enfance, esclave de mes humeurs parce que je ne crois plus au plaisir et recherche l’horreur. Je suis las de me battre, de rabattre et combattre toutes les flèches du désespoir qui, chaque jour, m’assaillent de toute part. Oui c’est lâche, c’est ainsi, car même si les étoiles n’existent que par la nuit, la tombe qui m’attend n’aura plus de soleil. Las des efforts, las de l’ennui, un faux ennui il faut le dire car je m’occupe obstinément, j’ai simplement envie que tout s’arrête et ce,  définitivement. A plus personne je ne suis réellement utile, chacun est grand pour suivre sa route, mener sa barque tant bien que mal, qu’il s’agisse de ma tendre compagne ou de ma fille.

Malgré ces lignes au ton acerbe, au ton amère, en aucun cas je ne déprime et c’est en pleine conscience du mal qu’elles peuvent produire que, néanmoins, je les étale. Je ne suis ni un homme ni une femme et si je devais me définir, c’est un poète que je serai. L’existence n’est pas faite pour les poètes, elle est bien trop cruelle et, ce, naturellement. L’Homme, par sa stupidité et sa cupidité ne fait, somme toute, qu’en rajouter une couche sur l’innommable et le non-sens de cette roue qui tourne dans le vide.


(9 janvier 2015)

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