dimanche 11 janvier 2015

De la sagesse

Journée étrange qu’aujourd’hui. C’est le jour de l’unité nationale, des rassemblements et des manifestations dans toute la France au nom de la liberté d’expression et en mémoire à leurs victimes. Cette journée m’attriste car, une fois de plus, elle est la conséquence de la bêtise humaine, des vérités toutes faites au nom desquelles certains sont prêts à détruire, à saccager, à tuer. Nous ne tirons aucune leçon de l’histoire humaine, chaque époque reproduisant les mêmes erreurs, habitées par les mêmes tares, seul leurs formes diffèrent, mais point le fond.

Ceci dit, lorsque j’avais vingt ans, j’étais exactement ce que je dénonce aujourd’hui. J’étais dans l’intolérance, le rejet total de certaines valeurs et idéologies et, au nom des miennes, non seulement j’ai frappé, attaqué des hommes, mais de plus j’en ai tué un. Alors qu’est-ce qui a changé depuis ? J’ai simplement décidé de ne plus écouter mes pulsions, de ne réagir qu’en fonction de ma raison et, cela, même si ça m’amène à faire des choix que, par tempérament, je récuse. Est-ce cela s’assagir, devenir sage ? Je ne le crois pas.

Cette attitude qui est mienne depuis vingt ans seulement n’est que la conséquence de mon désir d’avoir la paix, de vivre en paix avec moi-même, loin de tous conflits. Mais au fond de moi, je le sais et l’avoue, je suis toujours le même, aussi intransigeant et sec que je l’étais hier. Cependant il arrive un moment où il faut être cohérent. On me laisse m’exprimer, on me laisse le droit de penser en ce que je veux, quand je le veux et où je le veux. La cohérence exige, impose, que je me plie à ce même exercice envers autrui, même si cela me déplait souvent. C’est un combat avec moi-même de tous les jours où je m’oblige à l’ouverture d’esprit, à la tolérance et au respect de l’autre, même si je n’ai pas le retour de ce dernier. Depuis que j’agis ainsi, acte qui m’épuise régulièrement, ma vie n’a pas été forcément plus heureuse, mais une chose est certaine, elle est devenu plus paisible et, en cela, je ne regrette rien, bien au contraire.


(11 janvier 2015)

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