jeudi 29 janvier 2015

A Zazou

La tête dans les mains assise à mon pupitre
Guettant l'inspiration, une révélation
Pour jeter l'encre noire d'un premier chapitre
Mais celle-ci me fuit, se mue en obsession.

Ma plume impatiente n'aime pas cette attente
Dans mes doigts elle vit, elle prend le contrôle
Dans ma main impuissante, mon esprit elle enrôle
Et le force à coucher ses blessures latentes.

Page vierge n'est plus, violée par le sang sombre
Liquide intarissable qui coule de ma mine
Extirpe de mon coeur mes pensées nées de l'ombre
Mes maux les plus enfouis que mon âme rumine.

La plume ayant craché mes entrailles secrètes
Les viscères formant des entrelacs obscurs
Des lettres et des mots, improbables murmures
Elle tombe immobile, à nouveau sourde et muette
.

L'écriture permet d'extirper de ses tripes les blessures les plus secrètes

(Poème et mots de Zazou)


La tête dans les mains, face à mon écran d’ordinateur, j’en envie de te répondre, mais que te dire exactement ? Je t’écris, m’adressant directement à toi, comme je parle au psychiatre que je consulte actuellement, histoire de ne pas être complètement sabordé par l’impact psychologique qui résulte de ma maladie. Cependant et pour une raison que j’ignore, dialoguer par écrit a bien plus d’effet sur mon moral, ma psyché, que le simple dialogue verbale. Oui, et peut-être en va-t-il de même pour toi, le fait de poser les mots de mes maux sur une feuille, sur une page, permet d’extirper bien plus profondément mes tripes qu’une simple discussion qui, bien souvent, n’est qu’un long monologue.

Depuis que je t’ai rencontré la première fois sur la toile, j’ai tenté de suivre attentivement ton évolution. Depuis 2007, tes poèmes ont bien changé, non dans le fond, mais dans la forme. Elle devenue plus mature, plus sereine également, et les termes que tu emplois désormais ne ressemblent plus à ceux d’hier. Je les trouve beaucoup plus précis, moins flous, ce qui donne à l’ensemble de tes poèmes actuels une résonnance beaucoup plus profonde comparé à ceux d’antan. Ils ne sont plus uniquement des cris de colère ou de compassion, mais ils incitent beaucoup plus à la réflexion, ce qui n’était pas toujours le cas hier. En cela, avec les goûts qui sont les miens, je ne peux que te féliciter de cette évolution.

Concernant le roman que je mets en ligne, je l’ai recommencé, y ait apporté des modifications et vais y ajouter un préambule afin de préciser que certains faits ne sont que de la fiction, même si 95% de ce qui est narré correspond bel et bien à ce que j’ai vécu. A présent il est terminé, je vais effacer les chapitres encore présents et publier ensuite son intégralité. Peut-être le liras-tu, peut-être pas et, à la vérité, quel que soit ton choix, c’est surtout pour moi que je l’ai écrit. Ce roman terminé, j’essaie d’en démarrer un autre qui, lui aussi, comporteras des évènements vécu et beaucoup plus de fiction. Cependant, à la lecture de ce très beau poème que tu m’as laissé, je me demande si écrire un roman fait partie de tes souhaits ? A priori, je pense que oui et, effectivement, la tâche se relève plus ardu que ce que l’on pense au départ. Trouver la trame, le thème, l’histoire, les idées que l’on veut faire passer éventuellement, oui, tout cela n’est pas aisé à mettre en place puis à agencer. De même, lorsqu’on y parvient néanmoins, le résultat n’est pas acquis pour autant. Est-ce que le lecteur aura plaisir à le lire ou non est la première des questions. Écrire est simple, intéresser l’autre à sa plume l’est beaucoup moins…

Enfin, puisque je fais une séance de psychothérapie à travers ces lignes, saches que je suis sincèrement content de te retrouver. Irais-je jusqu’à dire que c’est un plaisir ? En même temps oui et en même temps non car, malgré toi, tu me plonges dans la nostalgie, celle de cette année 2008 où nous avons longuement et souvent échangé, époque où je ne voulais plus croire en rien et qui, pourtant, ma conduit de fil en aiguille à rencontrer Cynthia, une blogueuse que j’ai croisé sur le net cinq mois après t’avoir rencontré, Cynthia qui est depuis juillet 2008 ma compagne. Cependant ma maladie est là désormais et m’amène à voir ces huit dernières années comme la dernière page d’un livre. Donc dialoguer avec toi m’entraîne dans la nostalgie de toutes ces années où, pour la première fois de ma vie peut-être, j’ai été un homme épanoui et serein. Cela a démarré par notre rencontre, je ne peux l’oublier, puis d’autres rencontres dans la blogosphère et le monde réelle, pour finir par ce miracle que fut ma rencontre avec Cynthia. Mais comme je te l’ai déjà dit, depuis novembre 2013, date à laquelle j’ai appris ma maladie, tout a changé en moi et, par ricochet, a modifié mes rapports avec autrui, y compris avec ma compagne que j’aime plus que tout.

Voilà voilà zazou, je ne sais si je publierai souvent sur mon blog, je ne sais si, comme dans le passé, j’irai ou non découvrir d’autres blogs, d’autres personnes. En l’état je suis un peu dans l’expectative, réside dans une nouvelle ville où je ne connais personne et, ma foi, cela ne me dérange aucunement, écrire suffisant à ce que je me maintienne debout tout en ne perdant pas le moral.

Je t’embrasse et te dis à très bientôt sur ton blog.

3 commentaires:

  1. Et bien, j'en ai les mots coupés. Je n'avais pas conscience à quel point nos échanges pouvait te faire du bien.
    Merci infiniment de suivre mes écrits au point que tu analyse leur évolution mieux que moi finalement.
    Et oui, je lirai ton roman.
    C'est vrai que c'est une tâche difficile: j'en ai écrit un, un thriller (que tu peux voir sur le blog). Entre le boulot, les enfants, le reste... J'ai mis 4 ans à le construire.
    Je ne peux que t'encourager dans cette voie, t'encourager à garder la plume qui est en quelque sorte ton oripeau.
    Zazou

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  2. Oui, j'avais remarqué sur ton blog l'apparition d'un nouveau livre, mais je ne me souviens plus comment nous avions procédé lorsque je t'avais pris l'un de tes recueils de poème. Donc comme il m'intéresserai de lire ton roman, remets-moi tout çà en mémoire et, bien entendu, c'est avec plaisir que je te le commanderai.

    Hicham

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  3. Eh bien, soit tu commandes directement en cliquant sur le livre, soit c'est moi qui te l'envoie directement.
    Par contre, j'ai honte, mais malgré mes relectures, il reste des coquilles orthographiques que je n'ai pas eu le temps de corriger.

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