mercredi 24 décembre 2014

Combat

Installé face aux divers médecins qui me suivent, dans leur antre, leur cabinet, je me débats contre la mort, ne sachant où lancer mon corps, comment diriger mes bras et, surtout, comment contrôler ma pensée. Elle part dans tous les sens, du plus sensé au plus tragique, de l’espoir au désespoir, celui de la fin annoncé, inévitable et si proche. Je ne vivrai pas encore dix ans, pas même cinq, peut-être une année ou deux si mes cellules cancéreuses prennent quelques mois de vacances, ce dont je doute évidement. Elles sont là, réveillées, pour me ronger, me grignoter à petit feu jusqu’à ce qu’il ne reste plus que cendre de mes neurones et de je ne sais quelles autres parties de mon corps. Mon cancer se généralisera, à l’image de ce qui semble se passer pour ma belle-mère. Comment ne pas devenir fou ou folle face à ce tsunami qui déferle sur vous sans plus vous laisser le temps de respirer, reprendre votre souffle, tenter une ou deux brasse entre deux suffocations ?

Pour ma part, les calmants sont là en pagaille et j’en use et abuse tant l’angoisse, l’inquiétude, sont profondes, accrochées à l’estomac, chevillées corps et âme à mon être, ce tas de chair et d’organes qui sera pourtant la clé de ma mort. Un par un ils seront attaqués et dans cette lutte à mort entre la chimie, la pharmacopée et la prolifération des cellules cancéreuses, l’issue est déjà jouée.


(25 décembre 2014)

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