30 mars 2015
Il est 16h00, Estelle est dans train pour rentrer chez elle, à Lyon. Elle est vraiment gentille et j'apprécie que Cynthia ait ce genre d'amie. Elle ne se plaint pas, a toujours le sourire, est curieuse et, même si je la connais peu, je suis également certain qu'elle est très serviable. Cynthia n'a pas beaucoup d'amie, de vraies amies, mais elle les choisie bien.
Pour ma part, aujourd'hui j'ai dormi jusqu'à 14h00 et sort donc à l'instant. C'est mon premier bol d'air de la journée, cela me fait du bien, c'est bien mieux que de rester chez moi entre quatre murs face à la télévision. Je ne sais pourquoi, mais je me sens léger, comme si j'étais heureux. Je crois que c'est parce qu'aujourd'hui il ne pleut pas et il ne fait pas froid. Je ne suis pas emmitouflé comme d'habitude sous mes pulls et mon manteau entrain de pianoter sur mon ordinateur. C'est comme un air de printemps, presque un air d'avant-été.
J'ai un peu suivi le résultat des élections départementales ce matin, entre deux siestes, j'ai écouté les propos de nos principaux leaders politiques, à commencer par notre premier ministre dont je n'aime pas du tout la ligne politique. Que fait-il à gauche, je me le demande ? C'est à l'UDI ou au Modem qu'il devrait être, mais certainement pas à gauche. Sarko m'a surpris par ses propos modérés, une fois n'est pas coutume. Pas de triomphalisme, pas de petites phrases assassines dont il a le secret, oui, je l'ai trouvé presque sobre. Par contre, de savoir que le PS avait perdu le nord au profit de l'UMP, cela m'a fait bizarre. Effectivement, je n'ai commencé à m'intéresser à la politique que lorsque Mitterrand est arrivé au pouvoir en 1981. Pierre Mauroy était son premier ministre et c'est là que j'ai appris l'importance de la « confédération du nord » dans le succès de Mitterrand. Avant qu'il ne soit élu président, Pierre Mauroy était alors le maire de Lille et, je crois, le président du conseil général du nord. Toujours avant l'élection présidentielle de 1981, il y avait deux grand courant au PS, les rocardiens et les mitterrandiens, et c'est parce que Mauroy a soutenu Mitterrand que ce dernier a pu, sans difficulté, représenter la gauche lors de la présidentielle. Je me souviens aussi qu'à l'époque le PCF faisait 15% des suffrages et que sans ces voix, jamais Mitterrand n'aurait été élu et Giscard aurait fait un second mandat. Où en est la gauche aujourd'hui, je vous le demande ? Où en est l’extrême-gauche ? Dans le brouillard, malgré toutes les gesticulation de Mélanchon. Quant au vert, leur ligne politique, purement politique, m'est incompréhensible. Parfois je me dis qu'ils sont fous et d'autres fois suicidaires. Effectivement, sans accord avec le PS, que représentent-ils réellement dans notre paysage politique ? Pas grand chose, voire presque rien. Comparé à eux, le FN est un mammouth. Le problème des verts est qu'ils n'ont pas de programme globale, incluant tous les aspects d'une société, dont l'écologie n'est qu'une facette. Ou alors, s'ils ont un programme global, je n'y ai rien compris. Mais bon, assez parlé politique.
Là je pense à Rennes, ville que je vais quitté prochainement, dès cet été, ville où j'avais commencé à prendre des habitudes, ville où il fait bon vivre, ville où le temps, même si souvent il pleuviote, m'est agréable. Ce n'est pas comme Saint-Étienne ou Lyon où, en hivers, le vent vous glace littéralement et, l'été, vous crevez de chaud. Oui, j'apprécie les températures ambiantes, pas extrêmes, et je sens que près du Jura l'hiver sera également rude. Comment sera l'été, là est la question ?
Je pense également à mon cancer, à son évolution, à la manière dont je serai suivi lorsque je serai dans la région de Besançon, surtout en matière de radiothérapie. Effectivement, le Cyberknife, l'appareil avec lequel on me fait mes séances de radiothérapie, il n'y en a que sept en France. Y en aura-t-il un sur Besançon, sont-ils équipés de cet appareil ou serais-je obligé d'aller sur Lyon s'il doit y avoir de nouvelles séances, si de nouvelles métastases cérébrales se développent ? Pas loin de Besançon il y a également Dijon. Peut-être est-ce là-bas que je serai suivi. Oui, en matière médicale, je suis dans le flou le plus total concernant ma prise en charge à venir. Le 7 avril j'ai rendez-vous avec mon radiothérapeute et, si j'y pense, je m'en inquiéterai auprès de lui et je verrai bien ce qu'il me répondra.
Je pense également à Cynthia, à sa semaine de travail qui débute, semaine où elle aura une charge de travail plus lourde que d'habitude parce que ce week-end, recevant Estelle, elle n'a pas préparé grand chose. Ce sera donc une semaine où je la verrai sans cesse sur ses copies, sur ses dossiers, sur ses cours, ses séquences. Enfin, histoire de rajouter un peu de stress, elle sera inspecté vendredi par sa tutrice de Fac. C'est un examen qu'elle se doit de réussir, un de plus, pour aller vers l'obtention de son Master 2 et de sa titularisation définitive. Demain, si tout se passe bien, elle devrait également se filmer entrain de donner un cour. Elle a trouvé la caméra, il ne lui reste plus qu'à comprendre le mode d'emploi. Ainsi je pourrai la voir tôt ou tard en action, en œuvre, voir à quoi elle ressemble en professeur de classe et, à l'avance, je souris car je sais que je vais découvrir une facette d'elle que je ne connais pas. Ce sera donc une grande surprise, surprise que je regarderai avec attention.
Je repense à la politique, aux élections présidentielles de 2017. Qui sera candidat ? Quel sera le résultat des primaires à droite ? Et à gauche, y aura-t-il des primaires si Hollande décide de se représenter ? Et moi, de mon côté, ferais-je le nécessaire pour avoir ma carte d'électeur ou m'abstiendrais-je comme je l'ai presque toujours fait ? Effectivement, avec la vision que j'ai de notre monde, de l’Europe, de notre pays, de notre classe politique, je ne me retrouve en personne, même pas dans les anarchistes. Mais à présent il y a le FN qui monte, qui devient un réel danger pour la démocratie, la démocratie au sens où je l'entends, sans discrimination flagrante, sans haine et sans racisme, pour la liberté d'expression de tous et de toutes. Oui, je n'aimerai pas que mon abstention favorise par défaut l’essor de ce parti de merde. Mais pour qui voter, voilà la question qui me taraude. Déjà ce ne sera pas pour la droite, de cela je suis sûr. Alors j'hésite, je pense souvent à Bayrou, au Modem, et me dis pourquoi pas eux. Même élu, Bayrou ne pourrait faire de miracle, mais contrairement à Hollande qui nous a menti effrontément, je pense que Bayrou essayerait d'appliquer le programme qu'il proposerait. C'est un modéré, raison pour laquelle il ne pourra changer en profondeur le système. L'économie, toujours, décidera de notre sort. Peut-être pourra-t-il en arrondir certains angles, une taxation sur les transactions financières par exemple, taxation redistribuée aux nécessiteux, à ceux et celles qui en ont besoin, mais s'il est seul à exiger cela ou toute autre mesure allant dans le même sens, alors c'est vain à l'avance. Oui, pour pouvoir prendre des mesures pareilles, il faut à présent des accords européens, voire mondiaux. Je ne verrai donc par cela de mon vivant.
Enfin, je pense à ma fille, comme chaque jour, aux vacances à venir, et je suis dubitatif. Qu'allons-nous échanger ensemble ? Ce que nous allons faire, je le sais déjà. Les lieux, les personnes que nous rencontrerons, tout cela je le sais aussi. Pour autant, allons-nous échanger ensemble, discuter, dialoguer ? Par exemple je me vois mal lui parler de politique. Je ne me vois pas non plus la harceler pour lui faire comprendre dans quel monde on vit, d'où l'importance de réussir à l'école. Je ne me vois pas lui parler de ma maladie, de mes états d'âmes en conséquence. Alors je me vois obligé de l'écouter, elle, d'écouter les histoires de son âge, de ce qui, toujours à son âge, est important, sachant pertinemment que dans quelques années elle aura une toute autre vision des choses. Je comprend qu'à son âge elle ait envie de s'amuser, de passer du bon temps, de ne pas se prendre la tête, je suis passé par là également. Mais dans mon cas j'ai occulté alors tout le reste, l'important, à commencer par le travail scolaire. Cette année elle a fait un très bon premier trimestre, mais le second, comparativement, est nul. N'étant pas sur place pour voir comment cela se passe, comment gère sa mère le rapport de notre fille à l'école, je ne sais que penser de ses résultats scolaires. Oui, ma fille est encore la source de bien des soucis dans mon esprit.
Il est 16h00, Estelle est dans train pour rentrer chez elle, à Lyon. Elle est vraiment gentille et j'apprécie que Cynthia ait ce genre d'amie. Elle ne se plaint pas, a toujours le sourire, est curieuse et, même si je la connais peu, je suis également certain qu'elle est très serviable. Cynthia n'a pas beaucoup d'amie, de vraies amies, mais elle les choisie bien.
Pour ma part, aujourd'hui j'ai dormi jusqu'à 14h00 et sort donc à l'instant. C'est mon premier bol d'air de la journée, cela me fait du bien, c'est bien mieux que de rester chez moi entre quatre murs face à la télévision. Je ne sais pourquoi, mais je me sens léger, comme si j'étais heureux. Je crois que c'est parce qu'aujourd'hui il ne pleut pas et il ne fait pas froid. Je ne suis pas emmitouflé comme d'habitude sous mes pulls et mon manteau entrain de pianoter sur mon ordinateur. C'est comme un air de printemps, presque un air d'avant-été.
J'ai un peu suivi le résultat des élections départementales ce matin, entre deux siestes, j'ai écouté les propos de nos principaux leaders politiques, à commencer par notre premier ministre dont je n'aime pas du tout la ligne politique. Que fait-il à gauche, je me le demande ? C'est à l'UDI ou au Modem qu'il devrait être, mais certainement pas à gauche. Sarko m'a surpris par ses propos modérés, une fois n'est pas coutume. Pas de triomphalisme, pas de petites phrases assassines dont il a le secret, oui, je l'ai trouvé presque sobre. Par contre, de savoir que le PS avait perdu le nord au profit de l'UMP, cela m'a fait bizarre. Effectivement, je n'ai commencé à m'intéresser à la politique que lorsque Mitterrand est arrivé au pouvoir en 1981. Pierre Mauroy était son premier ministre et c'est là que j'ai appris l'importance de la « confédération du nord » dans le succès de Mitterrand. Avant qu'il ne soit élu président, Pierre Mauroy était alors le maire de Lille et, je crois, le président du conseil général du nord. Toujours avant l'élection présidentielle de 1981, il y avait deux grand courant au PS, les rocardiens et les mitterrandiens, et c'est parce que Mauroy a soutenu Mitterrand que ce dernier a pu, sans difficulté, représenter la gauche lors de la présidentielle. Je me souviens aussi qu'à l'époque le PCF faisait 15% des suffrages et que sans ces voix, jamais Mitterrand n'aurait été élu et Giscard aurait fait un second mandat. Où en est la gauche aujourd'hui, je vous le demande ? Où en est l’extrême-gauche ? Dans le brouillard, malgré toutes les gesticulation de Mélanchon. Quant au vert, leur ligne politique, purement politique, m'est incompréhensible. Parfois je me dis qu'ils sont fous et d'autres fois suicidaires. Effectivement, sans accord avec le PS, que représentent-ils réellement dans notre paysage politique ? Pas grand chose, voire presque rien. Comparé à eux, le FN est un mammouth. Le problème des verts est qu'ils n'ont pas de programme globale, incluant tous les aspects d'une société, dont l'écologie n'est qu'une facette. Ou alors, s'ils ont un programme global, je n'y ai rien compris. Mais bon, assez parlé politique.
Là je pense à Rennes, ville que je vais quitté prochainement, dès cet été, ville où j'avais commencé à prendre des habitudes, ville où il fait bon vivre, ville où le temps, même si souvent il pleuviote, m'est agréable. Ce n'est pas comme Saint-Étienne ou Lyon où, en hivers, le vent vous glace littéralement et, l'été, vous crevez de chaud. Oui, j'apprécie les températures ambiantes, pas extrêmes, et je sens que près du Jura l'hiver sera également rude. Comment sera l'été, là est la question ?
Je pense également à mon cancer, à son évolution, à la manière dont je serai suivi lorsque je serai dans la région de Besançon, surtout en matière de radiothérapie. Effectivement, le Cyberknife, l'appareil avec lequel on me fait mes séances de radiothérapie, il n'y en a que sept en France. Y en aura-t-il un sur Besançon, sont-ils équipés de cet appareil ou serais-je obligé d'aller sur Lyon s'il doit y avoir de nouvelles séances, si de nouvelles métastases cérébrales se développent ? Pas loin de Besançon il y a également Dijon. Peut-être est-ce là-bas que je serai suivi. Oui, en matière médicale, je suis dans le flou le plus total concernant ma prise en charge à venir. Le 7 avril j'ai rendez-vous avec mon radiothérapeute et, si j'y pense, je m'en inquiéterai auprès de lui et je verrai bien ce qu'il me répondra.
Je pense également à Cynthia, à sa semaine de travail qui débute, semaine où elle aura une charge de travail plus lourde que d'habitude parce que ce week-end, recevant Estelle, elle n'a pas préparé grand chose. Ce sera donc une semaine où je la verrai sans cesse sur ses copies, sur ses dossiers, sur ses cours, ses séquences. Enfin, histoire de rajouter un peu de stress, elle sera inspecté vendredi par sa tutrice de Fac. C'est un examen qu'elle se doit de réussir, un de plus, pour aller vers l'obtention de son Master 2 et de sa titularisation définitive. Demain, si tout se passe bien, elle devrait également se filmer entrain de donner un cour. Elle a trouvé la caméra, il ne lui reste plus qu'à comprendre le mode d'emploi. Ainsi je pourrai la voir tôt ou tard en action, en œuvre, voir à quoi elle ressemble en professeur de classe et, à l'avance, je souris car je sais que je vais découvrir une facette d'elle que je ne connais pas. Ce sera donc une grande surprise, surprise que je regarderai avec attention.
Je repense à la politique, aux élections présidentielles de 2017. Qui sera candidat ? Quel sera le résultat des primaires à droite ? Et à gauche, y aura-t-il des primaires si Hollande décide de se représenter ? Et moi, de mon côté, ferais-je le nécessaire pour avoir ma carte d'électeur ou m'abstiendrais-je comme je l'ai presque toujours fait ? Effectivement, avec la vision que j'ai de notre monde, de l’Europe, de notre pays, de notre classe politique, je ne me retrouve en personne, même pas dans les anarchistes. Mais à présent il y a le FN qui monte, qui devient un réel danger pour la démocratie, la démocratie au sens où je l'entends, sans discrimination flagrante, sans haine et sans racisme, pour la liberté d'expression de tous et de toutes. Oui, je n'aimerai pas que mon abstention favorise par défaut l’essor de ce parti de merde. Mais pour qui voter, voilà la question qui me taraude. Déjà ce ne sera pas pour la droite, de cela je suis sûr. Alors j'hésite, je pense souvent à Bayrou, au Modem, et me dis pourquoi pas eux. Même élu, Bayrou ne pourrait faire de miracle, mais contrairement à Hollande qui nous a menti effrontément, je pense que Bayrou essayerait d'appliquer le programme qu'il proposerait. C'est un modéré, raison pour laquelle il ne pourra changer en profondeur le système. L'économie, toujours, décidera de notre sort. Peut-être pourra-t-il en arrondir certains angles, une taxation sur les transactions financières par exemple, taxation redistribuée aux nécessiteux, à ceux et celles qui en ont besoin, mais s'il est seul à exiger cela ou toute autre mesure allant dans le même sens, alors c'est vain à l'avance. Oui, pour pouvoir prendre des mesures pareilles, il faut à présent des accords européens, voire mondiaux. Je ne verrai donc par cela de mon vivant.
Enfin, je pense à ma fille, comme chaque jour, aux vacances à venir, et je suis dubitatif. Qu'allons-nous échanger ensemble ? Ce que nous allons faire, je le sais déjà. Les lieux, les personnes que nous rencontrerons, tout cela je le sais aussi. Pour autant, allons-nous échanger ensemble, discuter, dialoguer ? Par exemple je me vois mal lui parler de politique. Je ne me vois pas non plus la harceler pour lui faire comprendre dans quel monde on vit, d'où l'importance de réussir à l'école. Je ne me vois pas lui parler de ma maladie, de mes états d'âmes en conséquence. Alors je me vois obligé de l'écouter, elle, d'écouter les histoires de son âge, de ce qui, toujours à son âge, est important, sachant pertinemment que dans quelques années elle aura une toute autre vision des choses. Je comprend qu'à son âge elle ait envie de s'amuser, de passer du bon temps, de ne pas se prendre la tête, je suis passé par là également. Mais dans mon cas j'ai occulté alors tout le reste, l'important, à commencer par le travail scolaire. Cette année elle a fait un très bon premier trimestre, mais le second, comparativement, est nul. N'étant pas sur place pour voir comment cela se passe, comment gère sa mère le rapport de notre fille à l'école, je ne sais que penser de ses résultats scolaires. Oui, ma fille est encore la source de bien des soucis dans mon esprit.
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