mercredi 14 octobre 2015

Rencontres

13 octobre 2015


Demain matin j'irai avec ma mère aux service sociaux de la mairie pour faire une demande de logement. Ce sera le début d'un long parcours administratif où, à tout les coup, il manquera toujours un document.

Sinon je dort toujours autant et, dehors, le temps se rafraîchi de plus en plus. En plus, aujourd'hui il y a du vent qui souffle, ce qui n'arrange guère le climat.

Tout à l'heure j'ai bu un café avec Tony Nous avons parlé de nos maladies respective et de notre attitude face à elles, face à la vie et la mort. Comme bien souvent sur des sujets, nous n'avions pas du tout la même approche. Lui veut combattre, se donner toutes les chances de durer, tandis que moi, croyant peut-être à tort que la maladie m'emportera rapidement, un an ou deux, je me laisse vivre à présent, n'éprouve aucun remord de fumer à nouveau, ce qui, dans le regard de Tony que je trouve juste, est comme manquer de respect aux médecins qui font tout pour nous guérir, voire nous faire durer le plus longtemps possible.



14 octobre 2015

Il va être bientôt 17H00, j'ai encore dormi toute la nuit, toute la matinée et une bonne partie de l'après-midi. Du coup je ne suis pas allé à la mairie retirer ma demande de logement. Enfin, histoire d'être tranquille, je ne suis pas à « L'affiche », mais dans un autre café du quartier, là où je ne connais personne. Ainsi, s'il me prend l'envie d'écrire, nul ne me perturbe.

Depuis vendredi dernier, date de l'arrêt de mon antidépresseur, je sens de jour en jour son effet se dissiper. A nouveau je sens le monde plus réel, je l'éprouve et m'éprouve plus lourd, comme si mes pas pesaient une tonne sous le poids de son absurdité, de sa stupidité et, surtout, de sa cupidité. Franchement, j'ai hâte de partir, même si cela me fait quand même un peu peur. Hier, justement à « L'affiche », j'ai fait la connaissance de Pierric, un normand. Aujourd'hui même il enterre son père, mort d'un cancer du cerveau. Ce dernier a été suivi à l'hôpital où je vais être suivi et, entre la découverte de ses tumeurs et sa mort, il s'est écoule cinq ans. Étrange coïncidence que Pierric et moi nous soyons rencontré. Il m'a posé plein de question sur la manière dont je vivais mon cancer et, lui et les autres, car nous formions un petit groupe, ont tous été surpris par ma réponse, à savoir que j'attendais ma fin avec de plus en plus de sérénité, que je ne ferai rien pour me battre jusqu'au bout, malgré que les gens qui m'aime désirerait tout le contraire. Du coup tout le groupe, chacun son tour, donna son point de vue sur la manière dont il fallait affronter cette maladie, dont il fallait la vivre, et presque tous, voire tous, ne concevait pas qu'il fallait baisser les bras, une notion qui n'a plus aucun sens pour moi. Baisser les bras, combattre, lorsque nous savons nous jours comptés en semaines ou en mois, qu'est-ce que cela signifie ? Nous ne pouvons prendre les jours que comme ils viennent, vivant au rythme de notre maladie, de notre corps, des répits qu'elle nous offre ou de ses emballements.

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