mardi 6 octobre 2015

De la mort

6 octobre 2015


Bientôt il sera minuit, un jour que je n'ai presque pas vu se termine, mais je n'ai aucun regret tant je n'apprécie plus les journées parisiennes. Déjà auparavant c'était ainsi, raison pour laquelle j'ai toujours été un noctambule, car il n'est qu'en soirée que le monde se calme un peu, voire s'endort, y compris à Paris.

Aujourd’hui, alors qu'il était convenu avec le professeur de l'hôpital que je recevrai un appel m'informant de mon avenir, rien n'est venu. J'ai donc appelé l'hôpital et me suis entendu dre que c'était normal, qu'entre les dates que le professeur fixait et la réalité, il pouvait s'écouler une semaine, voire deux. Donc demain j'essayerai de joindre sa secrétaire particulière, celle chargée  de nous joindre justement. En fonction, je mettrai en œuvre ou non mon plan pour obtenir un logement social.

Sinon je pense à Cynthia, il n'y pas  une heure qui s'écoule sans que j'y pense, et je regrette de ne pas la voir au moins une heure par jour. Certes, il y a le téléphone, mais ce n'est pas pareil, rien ne remplace la présence bénéfique. J'aimerai qu'elle aille mieux, mais le problème est que je ne sais pas réellement à quel point elle va mal, à quel point c'est tolérable. N'étant pas dans sa tête, moins encore das son cœur, je ne peux que postuler, imaginer, car malgré mon parcours, ma vie bien chargée, je n'ai jamais vécu de situation, d’expérience similaire à ce qu'elle vit depuis deux ans maintenant, comme prisonnière entre un parent et un compagnon mourants, se sentant certainement prise en tenaille entre les deux, et devant désormais prendre complètement en mains sa vie, son destin, oui, tout cela n'est pas une situation simple, même si elle forcément surmontable, il n'y pas d'autre choix dans ce genre de cas, à condition d'accepter que la mort fait partie de la vie au même titre que nous respirons pour vivre. Depuis bien longtemps j'avais la conviction que c'était notre perception de la mort qui faisait notre perception de la vie, non l'inverse, et mon épreuve actuelle ne fait que me renforcer dans mon idée. Même si je ne saurai décrire correctement comment ma perception de la mort, de ma mort et de celles des autres, s'est modifiée, il n'en demeure pas moins clair que j'ai pris la juste mesure à présent de la précarité des choses, à commencer par celle de la vie, que de faire de la métaphysique en long, en large et en travers autour de ce thème ne servait, au final, pas à grand chose.

5 commentaires:

  1. je continue de te lire avec attention même si je ne réagis pas toujours.. je pense bien à toi, je t'envoie beaucoup de courage et de positif....
    à bientôt,
    bises
    Ps : mon rv par rapport à mon histoire personnelle n'a pas eu lieu, imprévu du côté du commissariat mais je ne lâche pas ! ;-)
    Virginie

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    1. Dès que j'ai un peu de force, je t'appelle...

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    2. fais quand tu pourras, pas de souci....
      garde la foi et confiance :-)
      à plus tard ou bientôt..
      Virginie

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  2. C'est bizarre, vous parlez de la mort et moi, j'ai envie de parler de la vie; notre petite Marwa est née et nous lui souhaitons une heureuse vie. Je suis fatiguée mais tous ces souffles de vie me forcent à avancer. J'ai demandé votre adresse à Zazou qui veut votre autorisation pour me la donner. Normal, je reconnais là ma fille si discrète quand il s'agit des autres. Et quand vous dîtes que je suis incontournable, pas sûr, je ne suis pas si grosse que ça. Et contrairement à votre maman j'essaie de ne jamais m'imposer dans la vie de nos enfants. Nous les avons faits pour nous faire plaisir, ils ne nous doivent rien
    J'ai lu votre article où vous pensez que nous sommes déterminés dès la naissance par notre environnement et notre éducation. Quand j'étais au lycée, j'étais passionné par Diderot et le déterminisme; à mon âge, j'y ai mis quelques bémols; si nous sommes déterminés, où est notre liberté et notre responsabilité? on peut aussi être fataliste face aux religions; elles nous enlèvent toute responsabilité, c'est pratique
    J'ai vu lundi une émission sur la 3 consacrée à Brassens; lui non plus ne voulait pas être dans des cases. J'aime sa chanson "mourir pour des idées mais....de mort lente"
    Cynthia vous manque et je vous comprends. Mais la seule façon actuellement de l'aimer, c'est de vous soigner. Sa vie est difficile mais elle aura une personnalité plus forte pour affronter la vie; je luis souhaite beaucoup de bonheur, elle le mérite
    Je vous embrasse très fort. Bon courage pour vivre à Paris même si c'est une belle ville on y étouffe pas mal, je suis d'accord avec vous.
    Mais Paris est lié pour moi à un très bon souvenir avec Zazou; nous y avons passé 3 jours en 2001 et visité le Louvre, le Panthéon, Montmartre. De biens jolis souvenirs où on ne pensait pas à la maladie
    Mamy
    Quand Jade arrive t'elle à Paris?

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    1. Bonsoir Mamy.
      Bien sûr que Zazou peut vous communiquer mon adresse.
      Parler de la mort ou de la vie, ce sont deux manières différentes de parler de la même chose selon moi. Simplement, toujours selon moi, envisager l'existence sous l'angle de la vie, c'est à-priori déjà l'apprécier et vouloir en jouir autant que ce peut. L'envisager sous l'angle de la mort, c'est quelque part ne pas y trouver son compte, soit parce qu'on n'en saisit aucun sens, soit pour d'autres raisons.

      Concernant le déterminisme, j'y crois profondément. A partir de là, je ne crois pas une seule seconde que la liberté existe, au sens plein du terme, que ce soit pour nous, les autres espèces animales ou les plantes. Certes, nous avons l'impression d'avoir un libre-arbitre, de pouvoir faire des libres choix, mais je ne crois pas que ce soit le cas. Lorsque nous avons à choisir, les choix sont toujours limités par les règles d'une société, règles familiales, etc. Il en va de même lorsque nous créons, inventons de nouvelles règles. Certes, dans notre tête nous avons totale latitude pour être dans la liberté, mais dans les faits, pour passer à l'acte, il faut que le groupe dont nous faisons partie l'accepte. Donc nous sommes complètement tributaire du bon vouloir de l'autre, et inversement, ce qui n'est pas à proprement parlé la définition de la liberté. Dans le même esprit, le dictateur est aussi dépendant de ses subordonnés que l'inverse. L'un ne se peut si l'autre n'existe pas, ils sont interdépendants, seuls les pouvoirs ne sont pas de même nature, mais ni l'un ni les autres ne sont libres. On a beau croire que certains semblent avoir toute liberté (les dirigeants en général), cela est faux, car ils n'ont pas d'autres choix que d'instaurer des règles, des lois, qui leur assurent leur statut social à travers divers corps de métier (police, magistrature, armée) avec lesquels ils ont l'obligation de s'entendre. Nulle liberté là aussi. Dans mon regard, la seule liberté de l'individu, et encore, c'est le choix de vivre ou non, d'attendre sa mort naturelle ou de la précipiter.

      Cependant, même si je ne crois pas que la liberté existe, je crois en la responsabilité, voire la culpabilité de l'individu. Effectivement, dès lors que l'on connait les règles, le règlement du groupe auquel on appartient (pays, ville, famille, ami(e)s, c'est en toute conscience que l'on s'y soumet ou non, que l'on les conteste ou non. Donc, à moins d'être un aliéné qui ne peut comprendre le fonctionnement d'un groupe, je nous pense tous responsables de nos actes et de notre manière de penser.

      Sinon, Jade arrivera à Paris le 17 octobre et nous resterons ensemble jusqu'au 28. J'espère qu'elle ne s'ennuiera pas trop...

      J'aurai encore bien des choses à vous dire, notamment sur Paris, mais je n'arrive plus à me concentrer. Aussi je vous laisse et vous dis à bientôt.

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