mercredi 23 septembre 2015

Ma belle-mère

23 septembre 2015


Suite à ma conversation avec Cynthia hier soir et à mon échange ce matin avec Frank, je me suis résolu à appeler ma mère. Lorsqu'elle décrocha, elle me parla comme si rien ne s'était passé, au pire une broutille, bref, les propos qu'elle m'a tenu seraient sans importance, comme s'ils n'avaient jamais existé. Nous nous sommes donc mis d'accord pour qu'elle m'héberge ma fille et moi, y compris ma personne après, si je devais rester plus longtemps sur Paris. A présent il me faut donc prévenir ma sœur de ce nouveau changement de programme et j'espère qu'il n'y en aura plus d'autres. Quant à ce que je ferai vis-à-vis de ma mère par la suite, après le départ de Jade de Paris, je ne sais pas quel posture je prendrai. Quoi qu'il en soit, il reste sûr que je ne quitterai pas Paris sans avoir mon propre logement là-bas.

Aujourd'hui, à Belfort, le temps est vraiment maussade, tantôt à la pluie fine,tantôt à la pluie forte, et lorsqu'il ne pleut pas, c'est un ciel entièrement couvert de nuages plus ou moins noirs,qui surplombe la ville. De plus il y a un peu de vent, un vent frais, qui amène à bien se couvrir. Pour ma part je porte une doudoune qui me tient bien chaud. En début d’après-midi j'ai été réglé  des détails administratifs auprès de le sécu et de la CAF, afin de ne pas avoir de mauvaises surprise lorsque je serai à Paris. Mes dossiers devraient être bouclés d'ici la fin de semaine.

J'ai également appelé mon beau-père, comme hier et avant-hier, pour prendre des nouvelles de ma belle-mère. On lui a enlevé hier soir le drain que l'on le lui avait posé il y a quelques jours, mais son état général ne va guère mieux. En plus des douleurs qu'elle a dans les os, j'ai appris qu'elle en avait également dans les jambes et dans les bras, dû également à son cancer généralisé. Ma belle-mère devait reprendre ses séances de chimiothérapie à partir de la semaine prochaine, mais l'oncologue pense que son corps ne pourra pas le supporter, qu'au contraire cela affaiblirai plus encore ma belle-mère, et ait donc défavorable à la poursuite des soins, préconisant uniquement la prise en charge de la douleur à coup de morphine et autres médicaments. Il s'ensuit qu'une réunion familiale avec l'oncologue est à programmer pour décider de la marche à suivre, soit l'acharnement thérapeutique, soit l'arrêt des soins et l'attente plus ou moins imminente de la mort de ma belle-mère. Pour mon beau-père, l'affaire est entendue dans ce sens où, comme il me l'a dit, chaque soir il angoisse que l'hôpital l'appelle pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. De même, lorsqu'il s'agira de décider avec ses trois filles de la poursuite ou non des soins, il est plus que dans l'embarras quant au choix à faire. Sincèrement je ne voudrai pas être à sa place, à celle de Cynthia et de ses sœurs. Oui, c'est décider non de la mort d'un être, elle est condamnée, mais de la durée de vie que l'on veut lui octroyer. Soit le maximum, ce qui implique la chimiothérapie sans ôter pour autant les douleurs, soit pour laisser venir naturellement sa mort afin qu'elle souffre le moins longtemps possible. De même, il serait bien qu'elle puisse donner son avis, mais en l'état elle n'est plus capable de raisonner, de comprendre ce qu'on lui dit, et passe l'intégralité de ses nuits et de ses jours à dormir, à trois ou quatre heure près, heures d'éveil où elle est complètement somnolente, à moitié endormie, et  incompréhensible lorsqu'elle s'exprime.

Oui, plus ça va et plus je pense à ma belle-mère, plus je m'en inquiète et, comment dire, plus je tremble à l'idée de sa mort, de sa fin sûrement prochaine. Oui, me dire que peut-être je ne la reverrai plus est une idée douloureuse, que j'ai bien du mal à visualiser, même si ma raison me dit que c'est inévitable.

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