mardi 22 septembre 2015

De ma soeur...

22 septembre 2015


Suis-je triste ? Non. Suis-je déçu ? Pas vraiment, tant ce que je redoutais est survenu, mais vraiment pas à ma plus grande surprise. J'ai donc eu ma sœur hier soir au téléphone dont c'est d’ailleurs l'anniversaire aujourd'hui. Elle m'informa qu'elle ne pouvait me prendre que la première quinzaine d'octobre. Concrètement cela signifie que je ne sais où je dormirai après et où et comment je pourrai recevoir ma fille. Aujourd'hui je vais voir avec mes amis si une solution est possible, ce dont je doute. A ma sœur, j'ai donc signifié que je ne resterai pas quinze jours, tout au plus une semaine, et qu'après j'irai dans à la rue, dans les foyers de SDF. Elle, elle m'incitait à aller chez m mère qui,  lui racontant notre accrochage à sa sauce, lui aurait dit que sa porte était grande ouverte. J'étais sidéré que ma sœur l'ai cru  plutôt que moi. Effectivement, lorsque ma sœur se sépara du père de sa fille, le temps qu'elle trouve un  travail puis un logement, ma mère l'hébergea avec sa fille alors âgée de 4 ou 5 ans. Combien de fois ma sœur ne s'est pas plaint auprès de nous, moi et mon frère, de l'ingérence de ma mère dans l'éducation de Lùa ? De même, lorsque ma sœur avait le malheur de répondre à ma mère pour défendre son rôle de parent, combien de fois ma mère lui répondait que si c'était ainsi, autrement dit si on lui interdisait de s’immiscer dans l'éducation de Lùa, à plus forte raison lorsqu'elle permettait à ma nièce des choses que sa mère lui interdisait, lorsqu'elle se permettait de remettre en cause les propos, les valeurs que ma sœur voulait inculquer à sa fille et, ces scènes, car c'était de véritables scènes, ma mère les faisait en présence de la petite, je ne pu m'empêcher de dire hier soir à ma sœur qu'elle avait courte mémoire. Combien de fois n'ai-je pas vu, entendu, ma sœur pleurer à l'époque suite à ces scènes ? C'est d'ailleurs l'époque où elle est entrée en dépression, se sentant impuissante et complètement démunie, à la merci totale des volontés de ma mère. Oui, même si elle a des convictions, ma sœur n'est pas pour autant ce que l'on appelle nature forte. Il est très facile de la déstabiliser et elle a beaucoup de mal et met beaucoup de temps à se remettre d'un conflit, d'une dispute ou d'un profond désaccord. Ainsi, son système de défense est la fuite. Éviter les sujets qui peuvent fâcher, éviter de côtoyer les personnes qui peuvent la fatiguer ou lui apporter des problèmes supplémentaire, comme moi et ma maladie par exemple, car c'est vrai, elle est fragile psychologiquement, très fragile, toujours à la limite d'une nouvelle dépression, des dépressions régulières qui ont jalonné tout son parcourt depuis près de trente ans. A la fin de notre conversion téléphonique, elle se mit à pleurer. Je lui dis que cela ne servait à rien, que je ne lui en voulait aucunement de ce changement de programme, que je savais qu'elle faisait ce qu'elle pouvait et qu'elle n'avait pas à culpabiliser de quoi que ce soit envers moi. Je lui demandais simplement de ne plus jamais me parler de notre mère, que je ne voulais plus entendre parler d'elle.

Ah, quelle drôle de famille que la mienne, entre ma mère, mon père défunt, ma sœur, mon frère et moi, que des cas, c'est l'impression que cela me donne tant nos caractère et tempéraments sont différents. D'ailleurs, souvent je me demande à quel titre nous pouvons nous considérer comme étant une famille, à part génétiquement, tant chacun est dans son coin, moi y compris, n'éprouvant pas spécialement le désir de se voir, d'être ensemble. Depuis l'apparition de ma maladie, je constate la réaction des uns et des autres, et j'avoue que je m'attendais à autre chose, à plus d'attention de la part de mon frère et ma sœur, surtout dans les actes. Mais non, rien n'a bougé, rien n'a changé, comme si je n'étais pas si malade que ça, que ma fin n'était pour demain, qu'il aurait bien le temps de s'inquiéter et de « profiter » de moi lorsque les jours critiques arriveront. Je crois qu'ils ne réalisent pas vraiment quel est mon état, pas plus qu'ils n'ont conscience de l'avancée de ma maladie et des conséquences présentes et à venir. Malgré toutes les informations, explications, réponses à leurs questions, je crois que tout cela reste bien abstrait pour eux.

Donc depuis ce matin, depuis mon éveil, je suis réellement dubitatif, me demandant à qui me fier, sachant que je ne dois pas compter plus que ça, voire pas du tout, sur ma famille. Reste les amis. Mais eux ne pourront pas m'aider comme j'en ai besoin sur la durée, c'est-à dire le temps que je trouve un logement sur Paris. De même, ils n'habitent pas des palaces, des châteaux, et je ne suis pas sûr qu'ils aient assez de place, assez de lit, assez de matelas, pour m'accueillir avec ma fille le cas échéant. Ensuite se pose la question de l'argent, car si l'on peut vivre à Rennes ou Belfort avec 900€/mois, à Paris c'est mission quasi impossible. De plus, ayant fait mon changement de CAF mi-septembre, organisme qui me verse mon allocation adulte handicapé, je ne suis même pas sûr de la recevoir en temps et en heure début octobre. Ainsi, c'est les poches vides que j’atterrirai à Paris le 30 septembre, et elles risquent de le demeurer encore longtemps après, selon la durée de traitement de mon dossier par la CAF de Belfort. Bref, à chaque mois ses problèmes. Ce mois-ci fut celui de mon Spectro IRM à passe en urgence, le mois prochain sera celui des ressources financières.

Je pense à mes deux radionécroses ou tumeurs cancéreuses, selon l'avis de l'un ou de l'autre, et je me dis que tous ces problèmes, mon hébergement, celui de ma fille, l'argent, sont bien dérisoires comparés à leur évolution, tumeurs qui grossissent toujours, créant ainsi un peu plus d’œdème en conséquence et les effets secondaire qui vont de pair, crise d'épilepsie, trouble du langage, de la mémoire, des mots, de la réflexion, perte de dextérité de ma main droite, perte du sens du toucher de mes doigts droits. Oui, comparée à l'évolution de ma maladie, du risque de mort que j'encourre de son fait, que peut m'importer de retourner à la rue, dans des foyers sociaux ou autres, si cela peut me permettre d'obtenir un logement ? Oui, si je ne trouve pas de solution pour voir, être avec ma fille pendant ses vacances, alors dès la seconde semaine d'octobre je quitterai le domicile de ma sœur, irai à la rue, appellerai le SAMU social afin d'avoir un endroit où dormir le soir-même, appel à réitérer chaque jours pour être sûr d'avoir un lit dans l'un de leur foyer, et, parallèlement aux démarches que j'entreprendrai avec Frank et son ami pour monter un dossier de demande de logement, je ferai de même avec l'assistante sociale du SAMU et l'assistante sociale de l'hôpital La pitié-salpêtrière. Oui, il faut savoir ce que l'on veut, quitte à vivre dans de misérables conditions un temps plus ou moins long, et ce que je veux, c'est être suivi médicalement à Paris et avoir un pied à terre solide là-bas.

Si avec mes amis, je ne trouve pas de solution pour pouvoir être avec ma fille, tellement je ne sais combien de temps il nous reste pour se voir, toujours apprendre un peu plus à nous connaître, je crois que je serai même capable de ré-appeler ma mère pour qu'elle nous loge. Bien évidement je sais qu'elle dira de suite oui, car elle sait qu'elle a déconné en me faisant son chantage de merde, et pensera qu'ainsi je le lui pardonnerai. Mais ça, cette solution, je ne la garde qu'en ultime recours, car j'hésite encore entre satisfaire mon ego qui, attaqué, blessé, m'incite à ne plus la voir du tout, et ce que je pense être l'intérêt de ma fille, c'est-à dire me voir. Quoi qu'il en soit, même si je prenais ma fille chez ma mère, sitôt Jade rentrée chez la sienne, je quitterai la mienne, irai à la rue et appellerai le SAMU social, tel que prévu dans mes plans avec uniquement trois semaines de décalage. Je ferai donc une paix provisoire avec ma mère, mais après cela je l'éjecterai de ma vie. De même, si je lui demande de nous héberger, je lui ferai bien comprendre qu'après elle n'aura plus de nouvelles de moi, que cela ne changerai en rien ma décision de la sortir de ma vie afin de n'être plus tributaire de ses humeurs.

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