mardi 22 septembre 2015

De la mémoire

22 septembre 2015


Me laisser aller, dans la nonchalance, l'indifférence, à l'image de ce temps maussade et pluvieux, là où les anges n'existent pas, pas plus que les petits diablotins. Folle est notre imagination. Nous avons crée, grâce à notre faculté de parler, d'inventer des mots, de créer de toutes pièces des langues, des langages, d'inventer un sens à tous ces mots employés, oui, notre imagination ainsi épaulé par le langage a créée des dieux, des vierges, à imaginer des saints, des saintes, des messies et des prophètes, le bien et le mal, le destin et le hasard, des valeurs, à définir ce qu'est l'amour de ce qui n'en ait pas,etc. Oui, notre race, notre espèce est faite pour cogiter. Ne me demandez pas pourquoi, mais l'évidence s'impose ainsi. Même composer un morceau de musique, pour le musicien en tout cas, c'est une manière de s'interroger ou de mettre une réponse à une réflexion interne qu'il ne peut, le plus souvent, verbaliser.

Oui, drôle d'espèce nous sommes, même si le plus souvent nous ne sommes guère amusant. Plus je meurt, plus j'en ai conscience, vivant la mort et la vie simultanément, car l'une est irrémédiablement liée à l'autre, elles se succèdent sans relâchement, sans temps de répits, sans pause, se confondant l'une l'autre, indissociables, inséparables, et lorsque je vois l'une, c'est immédiatement l'autre que je vois également, en même temps. Oui, fini le temps où des pans de passé semblaient encore présent, comme s'ils n'étaient pas complètement mort, comme s'ils étaient encore là, présents, existant et vivant encore quelque part, indépendamment du lieux qu'est notre mémoire. Je réalise bien que chaque moment qui passe, que chaque instant que je vis, est immédiatement déjà mort, avant même que je n'ai eu le temps d'en prendre conscience. Alors où s'arrêter, sur quoi s'arrêter ? Enfin de compte nous pensons voir la vie, voire la contempler, mais au final nous ne voyons que sa mort, d'instant en instant, dérouler sous nos yeux. Certes nous découvrons une chose, un être, un son, à un moment donné et, prêtant notre attention à ces derniers, nous pensons nous concentrer sur du vivant, d'être dans l'instant présent. Oui nous sommes peut-être dans l'instant présent,mais ce présent qu'il nous semble vivre, qu'est-il, sinon une succession de temps mort, passés, enfuis, à jamais révolus. Seule notre mémoire rend nos découvertes encore vivantes, existantes. C'est pourtant sur des choses mortes, à partir de choses mortes, que nous bâtissons, construisons, tant soi-même que notre environnement. Rappelez-vous lorsque vous avez appris à compter ou à lire. Tous ces moment d’assiduité sont bel et bien mort et, ce, depuis des lustres. Mais c'est là qu'intervient la magie de la mémoire, car même si le contexte à définitivement disparu, nous avons gardé en nous présent son contenu, faisant de ce contenu quelque chose qui serait comme immortel. Aussi, lorsque pour une raison ou une autre, notre mémoire commence à faillir, c'est la mort définitive, à son tour, du contenu qui semblait immortelle.

Oui, la mémoire n'est la moindre des capacités de notre corps, et parce qu'elle est située dans notre cerveau, lui aussi n'est pas le moindre de nos organes essentiels. Aussi, quand celui-ci commence à  se détraquer, c'est, de mon point de vue, très mauvais signe, révélation de complications inévitables, tôt ou tard. Bien avant que je n'ai des tumeurs au cerveau, j'avais déjà des pertes de mémoire. Cela était dû à tous les psychotropes que j'ai pris durant plus d'une décennie, Xanax en tête, qui agit de manière radicale sur la mémoire. Aussi, même si j'en prend, s'il est bien un médicament à éviter, c'est bien celui-là. Comme me l'a dit mon psychiatre et comme je le savais, il existe plusieurs   famille de calmant, faites avec des molécules différentes, et le Xanax est fait à partir de benzodiazépine. Comme me l'a clairement fait comprendre mon psy, une fois que l'on a touché à un calmant fait à partir de benzodiazépine, les autres calmants fait à partir d'autres molécule ne nous font plus aucun effet. Je précise que ces autres familles sont moins nocives pour la santé et le cerveau. Dans la famille des benzodiazépines, le Xanax est l'un des plus puissants, voire le plus puissant, et sa nocivité est reconnue par tous les psychiatres. Cependant, son effet sur les crises d'angoisses ou d'anxiétés est tel, qu'il encore prescrit grâce à son effet quasi-immédiat. Effectivement, vous en prenez un et, une demi-heure plus tard, vous en ressentez déjà l'effet. Il vous apaise, certes, mais vous endort en parallèle, plus ou moins selon les personnes, vous déconnecte de la réalité en ce sens où il agit en faisant en sorte que vous n'ayez pas bien conscience du moment présent, agissant ainsi sur la mémoire puisque vous vous souviendrez de moins de chose que si vous étiez dans votre état normal, et, vous endormant plus ou moins, réduit votre faculté de concentration, de réflexion et de raisonnement, permettant ainsi d'éloigner de votre esprit l’inquiétude, l'angoisse ou le stress qui vous habite. Cependant son effet à une durée limitée, comme tout médicament, et son effet sitôt disparu, ce sont vos angoisses qui vous reviennent en pleine gueule. Du coup on en reprend un autre et, à force, comme la cigarette qui réclame sa dose de nicotine, notre cerveau s'y accoutume, réclame sa dose de benzodiazépine, puis, à force d'en prendre, ses effets se font moindre, il nous faut augmenter les doses, cela jouant donc plus encore sur nos facultés intellectuelles et détraquant un peu plus encore notre mémoire.

Tout ceci pour dire que sans mémoire, l'être humain n'est plus rien, ne peut plus faire grand chose, ne peut plus bâtir, construire, créer, et qu'il est donc important de prendre soin d'elle, de la ménager et de l'entretenir, dans la mesure du possible, en évitant de prendre des psychotropes qui, insidieusement, lentement mais sûrement, foutent vos cerveau en l'air. Aller voir un psychiatre ou une psychologue pour une thérapeutique verbale et non chimique, relève à mon avis d'un meilleurs usage. Pour ma part, si j'ai faix le choix de ne pas le faire, c'est parce que je ne vois plus l'intérêt de le faire, de faire cet effort, car c'est un réel effort lorsque l'on est pas bien moralement d'attendre que le dialogue commence à produire ses premiers effets positifs, cela peut prendre un mois comme une année, voire plus, donc j'ai fait le choix de la facilité car j'envisage ma mort dans un délai relativement court.

Donc ma mémoire est de moins en moins performante, mais cela ne me dérange plus du tout, car je n'ai plus rien à bâtir, à construire, je vis au jour le jour, au gré de mes humeurs, sans emmerder personne pour autant, mais n'acceptant pas d'être agressé ou trop déçu par les personnes, famille ou non, ne m’embarrassant plus d'écarter de ma route qui me pose problème, car ce que je veux c'est la paix, mais une paix royale avec moi-même qu'il est hors de question que quiconque vienne bousculer ou remettre en cause. De toute façon j'ai bien compris que les gens  en bonne santé, dont la vie n'est pas clairement et limpidement en da, nger, que leur mort n'est pas imminente, ne peuvent comprendre ce qui me fait du bien, y compris dormir à la rue s'il le faut, dès lors que j trouve cela plus salutaire pour moi, bien égoïstement, que d'autres solutions où je serai obligé d'être dans le compromis, voire l'acceptation, la soumission à des choses ou des êtres qui n'en méritent pas la peine. La diminution de ma mémoire m'aide dans tout cela, elle me permet de faire des deuils très rapidement, d'oublier également rapidement ce qui a pu me contrarier, m'énerver, permettant ainsi que ma mauvaise humeur du moment disparaisse également à son tour, laissant éventuellement d'autres portes s'ouvrir, y compris certaines que j'avais fermé auparavant.

2 commentaires:

  1. J'ai parfois l'impression de vous embêter avec mes conseils mais d'après ce que vous dîtes à Bérengère cela vous fait du bien
    Alors, je vais essayer, une fois de plus, de vous apaiser
    Quand vous serez à Paris, allez chez votre sœur la 1ère semaine et chez votre mère la 2ème semaine avec Jade évitez de décevoir la petite
    Votre maman semble être un peu une "mama" juive très envahissante; j'ignore quel âge elle a, mais vous ne pourrez plus la changer; je crois aussi que votre maladie l'angoisse et que cela la rend maladroite. Et vous qui êtes fatigué et malade, vous ne voulez pas être abreuvé de conseils, et comme je vous comprends! Néanmoins, le plaisir de voir votre fille doit être le plus fort. Ce sera l'occasion de parler avec elle. Car cette petite a droit a la vérité. Elle doit avoir mûri puisqu'elle travaille bien à l'école dîtes vous
    Je ne veux pas défendre votre mère mais c'est difficile, pour une maman, de voir ses enfants voler de leurs propres ailes. Et surtout de voir qu'ils font parfois des c....et devoir se taire. Zazou et ses frères sont des adultes, nous refusons avec mon mari, de rentrer dans leur histoire sauf s'ils nous demandent un conseil (ce qui est rare); ils savent que nous les aimons et que nous serons toujours là pour eux ( la réciproque est vraie d'ailleurs), c'est l'essentiel
    Vous dîtes à Bérengère que nous ne nous livrons pas beaucoup. Nous sommes normands dons "taiseux" par définition
    Je vous embrasse très fort sans oublier Cynthia
    Bon courage, je pense très fort à vous
    Mamy

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    1. Bonjour Mamy,
      d'abord, votre impression de m'embêter avec vos conseils est un très mauvaise impression et vous pouvez la rayer d'un trait de votre pensée. Je confirme ce que j'ai dit à Zazou, je ne prends pas vos conseils à la légère et, bien souvent, ils m'aident et me permettent de prendre des décisions sages et posées. Certes je suis un impulsif bien souvent, mais le sachant, je sais qu'il faut que je revoie certaine de mes décisions, souvent prises sous le coup de la colère, et que tout nouveau éclairage ne peut m'être que favorable. En cela je ne suis pas le plus têtu ni le plus obtus des hommes, même si cela m'oblige bien souvent à mettre mon ego en veilleuse. C'est ce que j'ai donc fait avec ma mère, changer ma position initiale, suite à une conversation avec Cynthia.

      Quant à ma mère, je pense qu'elle est pire qu'une mama juive, qu'elle ne peut s'empêcher de s'immiscer dans les affaires de ses enfants et, ce, même à nos âges, alors que nous avons tous près de la cinquantaine. Sinon elle a 73 ans et nous, ses enfants, savons bien que nous ne pourrons jamais la changer. Aussi, bien malheureusement, si nous voulons avoir la paix et le moins de conflits possible avec elle, nous n'avons d'autre choix que de mettre de la distance avec elle.

      Concernant l'émancipation des enfants, ma fille étant encore jeune, bien que se voulant de plus en plus indépendante, pour ma part j'aimerai vivre assez longtemps pour avoir le plaisir de la voir s'envoler de ses propres ailes. Je ne sais quel effet cela me procurera de voir qu'elle ne prendra pas forcément en compte mes avis ou conseils.

      Sinon, Zazou et vous, soyez moins "normandes", car il m'intéresse de savoir comment vous allez, surtout vous, l'état de votre santé, santé dont j'ai tardivement pris conscience de l'importance. De même, bien que je ne sache comment et de quelle manière, j'aimerai pouvoir vous être utile à quelque chose le cas échéant, car vous me donnez, beaucoup, mais moi qu'est-ce que je vous apporte?

      Néanmoins je vous embrasse, vous dis à bientôt, et souhaite sincèrement que vous vous portiez bien.

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