dimanche 9 août 2015

Lyon - Retour aux souces

9 août 2015


Ça est, Cynthia et moi sommes à Lyon. Arrivées vers midi chez mes beaux-parents, un heure après, juste après le déjeuner, j'étais déjà au lit pour faire un sieste. Rennes, c'est fini. Peut-être que Cynthia retrouvera un jour cette ville, ou tout au moins la Bretagne, au grès de ses affectations et de ses mutation. En ce qui me concerner, cela me semble peu probable. Peut-être ais-je un mauvais pressentiment, mais je crois que l'année à venir ne me sera pas aussi clémente que celle qui vient de passer. J'avais déjà parler de ma perte de dextérité de ma main droite, narrant que je ne pouvais plus écrire de cette main. Cette semaine les choses se sont détérioré plus encore. Toujours avec cette main, j'ai bien du mal à m'emparer de quoi que ce soit, et la majorité du temps je fais tomber par terre ce que je tiens. Du coup, par la force des choses, je me sert de plus en plus de main gauche. D'ailleurs, en ce moment même je me sert uniquement de main gauche pour taper sur mon clavier, ma main droite me handicapant plus que qu'autre chose. De même, depuis trois jours, je me découvre complètement flageolant sur mes deux jambes, maquant de tituber dès que je me tiens debout, et plus encore lorsque je porte quelque chose. Bien plus que la radiothérapie, je pense que cela est dû à la baisse de la cortisone, cortisone qui prit sur du long terme a comme effet secondaire d'attaquer la masse musculaire, le tissu musculaire. Ainsi, si vous en prenez à haute comme ce fût mon cas, d'un côté cela vous donne la pêche, parfois même trop, mais en parallèle c'est également votre musculature qui en pâtit, à moins que vous n'ayez pris soin d'elle, ne serait-ce que marchant un bonne demi-heure par jour, chose que je ne faisais. J'ai diminué la cortisone il y a un semaine et j'en mesure ces derniers jours les conséquences. Dans un semaine je dois baisser la dose à nouveau et me demande déjà quelles seront les incidences. A côté de ça, ce qui vient encore compliquer le paysage, c'est le souffle. Effectivement, et là il n'y a pas de mystère, c'est par ce que je me suis mis à remis à fumer mes cigarillos. Ainsi, pour chaque cigarillo fumé, c'est au moins trente minute pour récupérer un semblant de souffle, sans faire pourtant aucun effort physique, juste en restant assis à une terrasse de café. Alors je vous laisse imaginer la pénibilité avec laquelle je respire lorsque je suis en plein effort, comme faire rouler un valise, simplement marchez ou porter mon ordinateur. Mais là je ne peut m'en prendre qu'à moi, ne comprends toujours vraiment pourquoi je m'entête à fumer, certainement parce que c'est plus simple de le faire que de s'abstenir.

Donc je suis de retour a Lyon, ville où j'ai habité deux ans, puis m'expatriant avec Cynthia pendant trois ou quatre ans à Saint-Étienne, ville située à égale distance de Lyon que Rennes de Saint-Malo. Le café où je suis actuellement est le premier où j'ai pris mes habitude quand j'ai découvert Cynthia Il est située sur une grande place dans la neuvième arrondissement de le Lyon, dans la quartier de Vaise. J'avais don quitté Paris à l'époque, ma ville natale, et voilà que j’atterrissais dans ce café nommé « Au vieux Paris », situé place de Paris justement. Donc, même quand nous habitions Saint-Étienne, je venais très souvent sur Lyon, ne serait-ce que pour voir mes beaux-parents, et c'est dans ce café que je m’arrêtais régulièrement. D’ailleurs, aujourd'hui la serveur ne ce s'y est pas trompé et m'a de suite reconnu, malgré mon année d’absence à Rennes. N'ayant pas la force d’entamer une conversion avec lui, afin de couper court, je lui dit que je ne n'étais là que pour deux jours et qu'après Rennes, c'est à Belfort que je me m’intaillera.

Enfin j'ai vu ma belle-mère, les effets de son cancer, ainsi que mon beau-père qui a fondu de moitié en l'espace d'un an. Bien évidement j'avais des nouvelles d'eux tous les jour par Cynthia,  ou lorsque je l'appelais de ma propre initiative. Mais  ce n'est du tout pareil d'avoir des nouvelles  de s'imaginer des choses et de voir la réalité des choses. Même si me belle-mère à réintégré sa maison, même si elle n'est plus en maison de repos médicalisé, même si sa santé s'est améliorée, il n'en demeure pas moins qu'elle est bel et bien toujours affaiblie, surtout en ce moment où elle est prise  de douleurs chroniques dans le dos, nécessitant de nouveaux examens dès demain afin de savoir de quoi il en retourne exactement. Donc de voir ce triste spectacle m'a immédiatement ramené a ma condition, me demandant instantanément si j'offrais ce même ce même spectacle à Cynthia et à mes beaux-parents, idée qui ne me réjouis absolument et me donne, plus encore, l'envie d'être seul. Oui, pour moi en tout cas, même si l’opinion des gens que je ne connais sur ma personne ne m'affecte guère, il en va pas de même des rares autres personnes. De même, mon caractère étant ce qu'il est, il est des situations dans lesquelles je n'aime pas me sentir en position de faiblesse. Aussi, face à ceux qui font parti de mon cercle intime, j'ai toujours eu une sainte horreur de me sentir en état de faiblesse psychologique ou physique. Je me sent comme dépendant, ce dont j'ai horreur. Effectivement ce n'est pas pareil d'être dépendant d'un médecin ou d'une infirmière, cela est leur métier, fait partie de leur métier, je n'ai donc aucune honte à réclamer leurs soins, aucune d'être un assisté, de quémander si le faut, voire d'implorer. Par contre il n'en va pas de même pour mes proches et, tant qu'ils sont en bonne santé, ils ont une vie à mener, une vie à poursuivre, et non pas devenir esclave, il n'y a pas d'autres termes pour les gens dans leur situation. Oui, comme pour mon beau-père ou Cynthia, à quand les moments légers, les vrais moments de plaisir ? Alors certes ils vont vous parler de devoir, que cela ne se fait pas de laisser dans le besoin celui ou celle avec qui nous avons partager tant de moment, ou qu'en famille, sous prétexte que c'est une famille, même si parfois les rapports sont inexistants ou presque, cela ne sa fait pas, que c'est soit-disant immoral. Bref, la majorité des gens vous dirait, moi le premier, que l'on n'entretient pas, que l'on ne construit pas relations familiales ou amicales pour ne vivre que le bon moments. Oui, moi le premier, je vous dirai qu'en cas de coup dur, qu'en cas de moments difficiles, on doit aussi être présent. Donc, certes, il y a toute la belle théorie dont j'étais pétris, comme vous, mais maintenant que je me trouve de l'autre côté de la barrière, celle qui mène irrémédiablement vers le déclin, où il n'existe aucune solution, strictement aucune, je trouve depuis bien égoïste, un bien drôle de façon de se dire aimer des personnes que l'on aliène à sa condition, notre confort au détriment du leur, notre réconfort au détriment des soucis qu'ils se font pour nous, s’empêchant par là même de vivre. Alors tant que je peux, j'agis dans ce sens, pensant que c'est un manière sincère d'aimer proche. Dans mon cas c'est assez facile, car tout mon cercle intime habitant sur Paris et ma fille résidant chez sa mère, les nouvelles ne se font que par téléphone et, bien évidement, je leur ment, leur disant que tout va bien, histoire que personne n'est la tête encombré par ma maladie. Avant ma maladie, je ne mentais jamais, quitte à froisser les susceptibilités, au mieux je me taisais. Depuis cette année passée à Rennes, j'ai franchis le cap, je me suis mis au mensonge. Malheureusement il reste encore Cynthia et à elle, tôt ou tard tout se révèle, mon corps ou mes états d'esprit lui dévoile tout, je ne peux donc l'épargner. Alors trotte toujours dans mon arrière tête le jour où je serai dans un état similaire à celui de sa mère, complètement dépendant, tant physiquement que, peut-être, psychologiquement, et il sera alors hors de question que lui fasse vivre ce qu son père vie depuis près de deux ans. Je quitterai le domicile conjugal et irait finir dans un mouroir.

2 commentaires:

  1. Si le barman vous a reconnu, c'est que vous n'avez pas tant changé que cela.
    Par contre, quand on vous lit, on sent une grande fatigue
    Je vous écrirai un peu plus tard sur ce que vous écrivez à propos des autres qui partagent notre vie de malade; je ne pense pas qu'une vie à deux, ça n'est que pour partager les bons moments; c'est pour avoir une main qui se tend face à la souffrance
    Pour revenir à ce qu'écrit Aragon:

    " Et d'une main composée pour moi
    Et qu'elle soit faible qu'importe
    Cette main double la mienne
    Pour tout lier, tout délivrer
    Pour m'endormir pour m'éveiller

    Je crois que tout est dit en ces quelques phrases
    Gros bisous à tous les deux
    Mamy

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  2. Bonjour Mamy,
    je prends connaissance de votre message dehors, assis une terrasse de café située près du Rhône. Je ne sais si vous avez eu l'occasion de visiter Lyon, mais même si je n'aime pas du tout l'esprit lyonnais, par contre la ville vaut au moins une fois le détour.

    Sinon, il est vrai qu'hier j'étais passablement fatigué et tout mes nouveaux soucis, même s'ils sont mineurs par rapport au cancer, m'empoisonne beaucoup l'esprit en ce moment. Chaque jour qui passe, je prends un peu plus conscience de mes nouveaux handicaps, et cela me rend parfois un peu morose. Sinon, toujours concernant la santé, j'ai décidé d'être suivi à Lyon, là où j'ai été pris en charge au début de mon cancer, au lieu d'être suivi à Besançon. Demain, Cynthia et moi, prenons le train pour Belfort, je découvrirai alors notre appartement, et dès demain je commencerai à prendre des rendez-vous avec l'oncologue qui me suivait à Lyon, le radiothérapeute, etc.

    Concernant les vers d'Aragon, oui, tout est parfaitement dit, mais pour moi cela n'a de sens d'être pieds et poings liés que s'ils ne mènent dans un gouffre, un précipice, un puits ou une caverne sans issue.

    J'attends votre point de vue sur ceux et celles qui partage notre vie de malade, cela me permettra certainement d'aller plus loin dans ma réflexion, sur ce qu'il faut que j'accepte ou non, et de ma part et de la leur.

    Je vous dis à bientôt, vous remercie de me lire aussi assidument, car cela me procure beaucoup de bien. Sinon j'ai été sur le site de Zazou et je n'ai pas vu de nouveau livre. S'agit-il de son roman? Sinon je veux bien le titre, car il se peut que j'ai mal regardé. Gros bisous a vous, en espérant que vous portez bien en ce moment.

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