samedi 29 août 2015

Avenir

29 août 2015


AVENIR

Cancer
Autre terre
Loin des paradis promis
Assassin d'espoirs

Cancer du cerveau
Inquiétant, stressant
La logique s'échappe souvent
Également le raisonnement

Cerveau
Organe centrale
Celui qui fait vivre ou survivre
Sans qui rien ne se peut
Bien avant le cœur
Les poumons
Ou tout autre tuyau

De tout temps l'on sait notre fin annoncée
Mais s'y prépare-t-on vraiment
Je ne le crois pas
Et tout nous mettons en œuvre pour l'occulter
Pour l'oublier, l'ignorer, la ranger dans un placard

Acculer à la sinistre vérité
Moi je n'ai plus le choix
Ainsi que tous ceux dans mon cas
Condamnés à attendre
Même si nous faisons tout
Pour éviter cette attente
Focalisant nos yeux et quatre autres sens
Sur l'immédiat, le concret, le réel d'aujourd'hui

Mais dans l'arrière-chambre du cerveau
Nous le savons tous et toutes
Nous nous interrogeons
Plus ou moins souvent
Nous nous demandons
Quand sera donné le départ final
Combien de temps de répit d'ici-là

Alors je regarde le ciel
Un ciel sans nuages
Bleu comme la pureté de l'espoir
Qui nous enveloppe de son affection

Oui, même si l'on sait sa fin proche
Il est plus sensé d'entretenir l'espoir
Celui du miracle
Que de se morfondre, geindre et pleurer

Au moins le cœur est plus léger
L'esprit plus détendu
Et s'il faut des drogues
Pour parvenir à ce résultat
Alors il ne faut pas hésiter
Rien ne sert de souffrir

Je pense à toi belle compagne
Toi qui m'a tant fait vibrer
Vivre, respirer, désirer
Et à qui je laisse un cimetière
Méritais-tu cela ?
Bien sûr que non
Et tous le savent

Mais un jour viendra où tu respireras à nouveau
Il n'y aura pas d'autre choix, d'autres solutions
Aussi prépares-toi aujourd'hui, dès hier déjà
Car comme moi, tu n'auras pas d'autre vie

Ainsi je t'en conjure
N'hésite pas à m'oublier
A te tourner vers d'autres
Si l'aventure se présente
A éviter ma tombe
Et à ne te souvenir
Que de ce qui te sera agréable

Me pleurer ne me ramènera pas
Vous empêcherait de vivre
De savourer les étoiles et les cieux
D'apprécier vos proches

Avant de mourir
J'écrirai mon testament
Non pour léguer
Mais pour témoigner

Plus les jours avanceront
Plus je réaliserai où est le vrai
La peur au ventre, l'esprit abasourdi
Mais c'est une étape incontournable

3 commentaires:

  1. Juste des milliers de pensées pour toi. Je ne vais plus sur mon blog. Mais j'ai des nouvelles de toi par ma mère. Si tu ne peux pas ajouter des années à la vie, alors ajoute de la vie, tous les jours.
    Des brassées de courage.
    Zazou
    http://mercastel.over-blog.com

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  2. Cela fait donc des mois que je n'ai pas écrit.
    Pour toi, je reprends la plume:

    Le crabe a fait son nid
    Au creux de ton cerveau,
    Te dévore à l’envi
    Se gaussant des chimios.

    Les flux de cortisone
    Dans ton crâne résonnent.
    Salaud de Solupred,
    Empoisonné remède.

    Au profond tu ressens
    De grandes lassitudes
    Qui déploient à présent
    Viles vicissitudes.

    Regarde le miroir,
    Observe ce visage.
    Il mérite l’espoir
    D’un divin sauvetage.

    Savoure ton café
    Au milieu des terrasses,
    Aime les petits riens,
    Et l’angoisse terrasse.

    Ajoute de la vie
    A tes jours tourmentés
    Que ces mots soient obvies,
    En ton cœur attachés.

    Echappés du calame
    Que ces mots sur ton blog
    Adoucissent ton âme
    En bienveillante drogue.

    Zazou
    30.08.15
    http://mercastel.over-blog.com

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    1. Contrairement à toi, parce que j'ai le temps, n'ai que cela à faire, j'écris à nouveau régulièrement. Oui, moi je n'ai plus le travail, pas l'enfant, pas de contraintes domestiques, et je peux me permettre de m'étaler, quitte à me répéter encore et encore. Je ne peux que te remercier de ce temps que tu as pris pour moi, nous connaissons si peu, alors que j'ai l'impression de connaitre ta mère depuis presque toujours. J'en sais plus sur son histoire que sur la tienne, mais là n'est vraiment pas l'important.

      Je ne sais quoi te dire, de quoi t'entretenir, car c'est plutôt des questions que j'ai à ton sujet. Délaisses-tu ton blog par manque de temps ou par volonté? Si j'ai bien compris ce que m'a dit ta mère, tu es également enseignante, comme Cynthia, mais dans quelle matière si tel est le cas? De même, il m'a semblé comprendre que tu habitais en région Parisienne, voire dans Paris-même. Là-aussi, si tel est le cas, surtout en ayant grandi en Normandie, comment fais-tu pour supporter le rythme infernal de cette ville?

      En l'état, je n'arrive pas à me concentrer pour la lecture. Tout de suite, c'est comme si je recevais un coup de massue à chaque fois que je me concentre sur un mot, une phrase à lire, raison pour laquelle je n'ai pas encore commandé ton nouveau recueil de poésie ni ton roman. Pour la même raison, je ne relis pas ce que j'écris avant de publier, qu'il s'agisse de mes articles ou de mes commentaires. Ainsi il manque parfois des mots, des lettres, et les fautes d'orthographes doivent être légion.

      J'aimerai te dire d'autres choses, plus intimes, plus personnelles, mais lesquelles puisque je dévoile déjà tout sur ce blog. Simplement, encore une fois, sache que tu a été un tournant dans ma vie, sans que nous le sachions tous les deux, car c'est bien en étant ma première rencontre sur internet que cela m'a conduit, de fil en aiguille, à rencontrer un jour Cynthia.

      En attendant, depuis quelques jours, je réapprend à savourer mon café, à aimer de nouveau les petits riens, tel que le sourire des gens par exemple. Depuis le début, ta mère m'aide beaucoup. Je ne sais si elle a été sage toute sa vie, mais elle dépose des messages sereins qui, même s'ils n'occultent en rien la réalité des choses, quelque soit le sujet, tendent à l'apaisement et à la douceur. Ma mère a ce même effet sur beaucoup de monde, sauf sur moi. Peut-être en va-t-il de m^me pour toi, mais j'en doute.

      Enfin, parce que tu as ta vie propre, avec ses impératifs, ses obligations, tes souhaits et désirs, peut-être également le manque de temps, saches que je ne serai nullement indisposé, contrarié ou déçu si je n'ai pas de nouvelles de toi directement. Comme je l'ai écrit plusieurs fois sur mon blog, non seulement je ne veux pas être un fardeau, mais encore moins une obligation pour qui que ce soit.

      Je t'embrasse bien fort, te souhaite plus que jamais une bonne santé ainsi qu'à toute ta famille, maintenant que j'ai compris que l'essentiel était là.

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