dimanche 23 août 2015

Nouvelle donne...

23 août 2015


Qu'écrire, que veux-je veux écrire, je crois que je ne le sais même plus, tout est emballé, tout semble déjà écrit. Je n'ai même pas envie d'écrire, c'est la stricte vérité, j'ai juste envie de penser à ce qui m'arrive, à ma santé à venir, à tout ce que j'ai appris lors de mon entretien avec la radiothérapeute du CHU de Besançon, des nouvelles fort mauvaise, guère encourageante, mais n'était-ce pas ainsi que c'était écrit à l'avance ?

Parmi mes trois tumeurs encore active, qui ont toutes trois été traité, au lieu de régresser ou de stagner, deux entre elles continuent à grossir. Mais l'irradiation ayant déjà eu lieu, il ne sert pratiquement à rien d'irradier à nouveau ces tumeurs. Ce serait un soin palliatif de dernier recours, de dernière chance qui, dans la plupart des cas qui ne servira strictement à rien, en tout cas pas à éradiquer définitivement ces tumeurs. La radiothérapeute m'a également parlé de possibilité de chimiothérapie, éventuellement, selon le diagnostic que ferons les médecins du service que je rencontrerai vraisemblablement la semaine prochaine. En attendant, pour pallier au mieux tous les symptômes que j'ai eu cette semaine, on m'a augmenter la dose de tout mes médicaments relatifs au cerveau. C'est ainsi que l'on m'a doublé la dose de mon antiépileptique, que l'on m'a ajouté pour quelque jours un second épileptique et, en matière de cortisone, le seul médicament vraiment efficace pour diminuer les effets secondaires de mes œdèmes cérébrales, œdèmes qui prennent presque toute la place de mon aire gauche du cerveau, autour justement de mes trois tumeurs, œdèmes qui ont provoqué en plus de l'augmentation du volume de mes tumeurs tous les désagrément de ma semaine, donc la prise de cortisone pour pallier à tout çà, dans la mesure du possible, a été augmenté par 5 en l'espace d'une semaine. Là encore, point de vue traitement, je me demande ce que va me réserver la nouvelle équipe médicale qui va me suivre.

Depuis une semaine il est vrai que j'ai rarement ouvert mon ordinateur, mais par contre j'ai pris connaissance de tous vos commentaires. Malheureusement je n'avais pas la force de vous répondre, la concentration me fatigue toujours autant, et j'en suis désolé. De même, aujourd'hui encore je ne saurai quoi vous dire tellement je n'ai pas encore bien ingéré, intégré, assimilé les nouvelles de vendredi. La radiothérapeute a répondu à toutes mes questions, à celle de Cynthia. Pendant plus d'une heure et demi elle nous a gardé en entretien afin de bien nous expliquer la situation. La rémission, il n'y en aura pas pour moi, je ne ferai pas partie de ces privilégiés. Pour autant, personne ne peut dire combien de temps il me reste à pouvoir me mouvoir, à pouvoir penser, discuter, échanger, écrire, puisque tout dépend de la vitesse à laquelle vont grossir mes tumeurs.

Bien qu'il s'agisse  d'un autre sujet, lorsque quelque fois je relis mes articles, je m’aperçois qu'il manque des mots et que les fautes d'orthographe ne manquent pas. Là aussi j'en suis désolé pour vous lectrices, car pensez bien que j'essaie de bien faire. D'ailleurs Mamy, j’insiste pour que vous me donniez le titre d'un ouvrage d'Aragon par lequel l'aborder, car je ne veux pas passer mon temps à penser à ma maladie comme je le fais en ce moment, j'ai besoin d'autres pensées, d'autres univers, et la poésie, dès lors qu'elle me parle, est mon ciel préféré. Cependant, cela ne m'empêchera pas de continuer à rédiger à partir de Cioran, et oui, lui et encore lui, mais pas dans le but de vous provoquer évidement.

C'est donc, samedi, que j'ai décidé de mettre ma mère, ma fille et ma sœur au courant de ma nouvelle situation. Je ne veux parler que de la réaction de ma fille qui, dès que je lui dis que l'on ne pourrait pas me guérir, mais que les médecins feraient tout pour que je vive néanmoins le plus longtemps possible, elle a commencé à pleurer. Mais cela n'a pas duré longtemps, elle s'est vite reprise. Après elle m'a posé plein de question, sur les remèdes possible, l'utilité des médicaments que je prenais, la différence entre un œdèmes et une tumeur, la différence de dégât et, enfin, de quelle façon mourrait-on d'un cancer du cerveau. Calment et doucement je répondais ses questions, en essayant d'être le plus clair possible, de ne pas essayer de trop rentrer dans le jargon médical, pour finir par lui expliquer que l'on mourrait d'un cancer du cerveau en tombant petit à petit dans le coma. Mais, me dit-elle, il y a des personnes qui sont dans le coma et que les médecins maintiennent en vie. Je lui expliquais alors qu'il y avait différentes sortes de coma, différentes sortes de lésions au cerveau, que l'on pouvait être dans la coma sans que toutes les fonctions du cerveau soient touchées, comme celles qui commandent les battements du cœur, mais qu'avec un cancer du cerveau, ce sont toutes les fonctions qui sont petit à petit touchées et, indubitablement, tôt ou tard le cerveau ne pourra plus donner d'ordre au reste du corps, comme marcher, parler, et ainsi de suite, jusqu'à ne plus tenir éveillé et, de là, sombrer avec le temps dans un coma complet et irrémédiable.

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