lundi 22 juin 2015

Inspiration absente

22 juin 2015

Panne sèche, pas d'inspiration, je n'ai même pas envie d'écrire, de raconter quoi que ce soit, mais comme je ne veux pas sentir l'ennui m'envahir petit à petit, pas plus que je n'ai envie de rentrer chez moi pour comater devant la télévision, je prends sur moi pour rédiger quelques lignes. Pourtant des choses j'en aurai à raconter, à narrer, à commencer par la soirée d'hier soir, jour de la fête de la musique, que j'ai passé entièrement aux côtés de Cynthia, allant d'un groupe de musiciens à l'autre. Tous étaient concentrés dans le centre ville, ce qui donnait parfois un  paysage sonore insupportable à écouter tant les différents styles musicaux mêlés ne s'accordaient pas entre eux. A deux ou trois reprises nous nous sommes assis pour boire un verre, nous poser un petit peu et avons également manger des crêpes. Oui, c'était soir de fête et cette soirée en compagnie de Cynthia m'a bien changé les idées. Pour vous dire, si je pouvais la revivre en cet instant, c'est sans hésiter que je le ferai. Oui,j'ai oublié un peu mon cancer, ma maladie. J'ai également profité de la présence de Cynthia, autrement que comme d'habitude. Là, c'est comme si enfin je la voyais à nouveau, plus à travers mes loupes cancéreuses qui déforment les images. Oui, j'ai senti sa présence et, du coup, je ne me sentais plus seul. Là encore, il n'y avait pas deux corps à part, mais comme un seul corps, notre couple, nous. Je vois encore son sourire, sa joie d'avoir été là, et si je pouvais revivre cette soirée, c'est sans hésiter que je le ferai. Cette nuit de la musique, Cynthia à mes côtés, m'a remonté le moral, m'a fait un peu oublié ma maladie,le cancer. Cela a donc fait du bien à ma tête et, aujourd'hui encore, j'ai l'esprit plus léger que ces derniers jours.

Aujourd'hui je n'ai pas fait grand chose. Ce matin j'ai été faire ma prise de sang de contrôle pour savoir où en était mon cœur. Les résultats sont probants. Lentement mais sûrement tout se résorbe. Ensuite, vers 10h00, je suis rentré chez moi pour me recoucher. Ce n'est que vers 16h00 que je me suis réveillé à nouveau. Après j'ai été sur internet pour me renseigner un peu plus sur Belfort, ville où nous allons probablement habiter. D'après les renseignements que j'ai glané à droite et à gauche, les hivers vont être rudes par là-bas. De même, il pleut souvent dans cette région, presque autant qu'à Brest, c'est vous dire. Néanmoins, si Cynthia s'y plaît, alors cela me conviendra. Elle veut s’acheter un scooter, le temps de passer son permis de conduire et d'investir dans une voiture. Voilà, je me retrouve au sein de projet d'une personne normale, valide, saine, en bonne santé, des projets qu'elle compte bien concrétiser d'une façon ou d'une autre, sachant que si ces derniers ne l'étaient pas elle serait déçue. Moi, je regarde cela de loin, je la laisse faire, ne me sens pas concerné par ces derniers dans ce sens où s'ils disparaissaient du jour au lendemain, cela me laisserait complètement froid. Oui, la seule chose importante qui m'a intéressé sur Belfort, ce sont ses hôpitaux. Comme je le craignais, ils n'ont pas le matériel dernier cri pour la radiothérapie, autrement dit le Cyberknife. Je suis donc d'avis que je retournerai me faire suivre à Lyon, au centre Léon Bérard, là où je me suis fait opéré, là où l'on m'a retiré le lobe supérieur de mon poumon droit, ce qui explique en partie mon essoufflement quasi-continu, que je marche au rythme d'une tortue et qu'aujourd'hui encore, un an après, je sens toujours des douleurs dans mes côtes. C'est aussi là-bas que j'ai eu le droit à ma première séance de radiothérapie, alors que je n'avais qu'une seule métastase au cerveau. Cette dernière est morte depuis, mais trois autres ont pris le relais à ce jour.

Je pense à demain matin, à mon rendez-vous avec mon psychiatre. Qu'est-ce que je vais lui raconter, de quoi allons-nous parler ? Je me le demande bien. Je poserai sur la table mon humeur de ces derniers temps, cela est certain, mais je ne vois pas quel type de conversation il pourra sortir d'un tel sujet. Lila m'a dit que bien souvent les tumeurs au cerveau jouaient sur nos humeurs. De cela je m'en serai bien douté, mais jusqu'à quel point jouent-elles sur notre état d'esprit. De même, s'il est avéré que les lésions, les tumeurs ou les métastases jouent sur l'humeur, y a-t-il des traitements médicaux pour cela, des médicaments pour limiter les dégâts, des médicaments spécifiques autres que les psychotropes ? Là aussi je vais aller fouiller sur internet pour voir de quoi il en est.

Sinon, je suis entrain de me dire que j'ai bien de la chance d'avoir la compagne que j'ai, véritablement.

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