Existence
S'évader, s'écarter
Fuir les gens, fuir la faune
Les croiser, uniquement
Ne plus parler, se taire
Réfugié dans le silence
Celui des mots aux mille facettes
Leur trame et interprétation
Royaume du faux
Dictionnaire de l'ignorance
Transmission à l'origine
Dénigrement en bout de course
Salissures, plaies ouvertes
Le verbe est mort
Seul l'adjectif subsiste encore
Il fait vendre, consommer
Nous parlons comme des slogans
Marionnettes sans substance
Aussi vide qu'un clou planté
Isolé au centre d'un mur
Sans même le tableau pour offrir une direction
Lentement le chemin nous appelle
Celui de la mort évidement
Depuis la naissance
Éphémère commencement
Quand déjà se dérobe
Le socle sous nos pas
Ne subsiste qu'émotions, souvenirs
Une poubelle pleine de rêves
Imaginaires instants
A jamais disparus
Tout les jours j'ai hâte de te lire, c'était ma semaine de cure je suis fatiguée et, ce matin gugus à fait des siennes, au moment où je prépare mon fils pour la crèche, j'ai l'habitude et mon lapin n'a fait attention. Je te comprend quand tu parle de la fête des mères vu ce que tu as vécu avec la mère de ta fille, dans mon pays d'origine on fêtait pas ce genre de fêtes (fêtes des pères, des mères...) pour ma part ça me fait plaisir quand ma fille me ramène un petit cadeau qu'elle confectionne avec soins à l'école, le dimanche j'étais épuisée mais ma fille a insisté pour qu'on sort en famille, chose qu'on fait rarement depuis ma maladie, c'était le dernier jour de la fête du fleuve, il y avais un concert en plein air, plein de monde, le soleil et la Garonne à sa limite maximum (la marée haute), on a passé un bon moment. Dans mon pays d'origine on fête la saint valentin, pour les couples qui ne sont pas mariés ils le fond en cachette, tous se fait en cachette, c'est très frustrant, c'est presque mal saint, j'aime beaucoup la laïcité, je me suis de suite adaptée à ce pays, avant je fumais (le plaisir de l'interdit), quand je suis venu ici j'ai arrêté, j'ai l'impression de revoir mon éducation (je trouve que mes parents m'ont bien éduqué, mais il y a des choses à rectifier), tu ne crois pas en dieu mais dans un de tes écrits tu as dit que tu envies les croyants(ou quelques choses comme ça , peut être que je me trompe), j'aimerais bien savoir pourquoi, si tu le veux bien sûr.
RépondreSupprimerJe fais des recherches sur Cioran, je trouve que tu lui ressemble, tu me dira si je me trompe.
Prends soins de toi, je te souhaite une très bonne journée.
Bonjour Lila, je constate que tu es fatigué et j'espère que tu vas vite récupérer. Quand est prévu ta prochaine cure, la dernière j'espère? Pour ma part j'ai rendez-vous la semaine prochaine avec mon radiothérapeute et pour un scanner cérébrale. Et oui, les prochaines séances de radiations sont pour bientôt, comme d'habitude leurs effets me feront dormir beaucoup et, cette fois, j'espère qu'il n'y aura pas d’œdème trop gênant, m'obligeant à augmenter à nouveau la cortisone.
RépondreSupprimerQuant à la fête des mères, même si je pense ce que je pense du fauteuil que l'on vous délivre, contrairement au père, je trouve par contre très touchant et adorable tous les efforts que font nos enfants pour nous faire plaisir lors de cette fête ou en d'autres occasions (non, je ne crache pas sur tout).
Tu me parles de l'Algérie et de tout ce que l'on ne peut pas faire au grand jour. Cela me rappelle le Maroc que j'ai connu, il y a 20 ans maintenant. Ayant grandi en France, avec les valeurs qui sont les siennes, j'ai été très déstabilisé par la culture marocaine et, je te l'avoue, je ne me vois pas une seconde m'installer dans ce pays (ou tout pays qui lui ressemble). Je tiens trop à ma liberté d'expression, que ce soit en privé ou en public.
Quant à Dieu, un vaste et grand sujet, effectivement je n'y crois pas. Plus exactement je ne crois pas aux textes religieux dans le sens ou je ne crois pas une minute que Dieu, s'il existe, ait parlé, conversé avec un être humain. Les prophètes, quel qu'ils soient, seraient considérés comme des schizophrènes par la médecine d'aujourd'hui, par la psychiatrie. Cependant, quand je dis que j'envie les croyants (mes deux meilleurs amis sont croyants, l'un est chrétien, l'autre musulman), c'est parce que j'ai le sentiment, peut-être à tort, que vous vivez la vie plus légèrement que moi, que vous avez une espèce de confiance innée en cette dernière et, donc, en votre propre destin. Vous faites votre chemin, faites simplement ce que vous pensez devoir faire sans vous torturer l'esprit en appliquant les valeurs propres à votre croyance et, en cela, encore une fois, j'y vois quelque chose d'apaisant. Aussi, comme moi-même j'aimerai me sentir apaisé, serein, confiant en l'avenir, même si le quotidien amène des problèmes à surmonter, à régler, je ne peux qu'envier ceux et celles qui ont cet état d'esprit. De plus, j'ai remarqué au cours de mon existence que les croyants, quelque soit leur foi, étaient des gens vraiment serviables, prêts à aider, bien plus que chez les non croyants (je ne parle évidement pas des fanatiques de la foi). Moi, avec mon cancer et mon absence de foi religieuse, je pense ma fin comme définitive et, en conséquence, mon existence sans aucun sens. Pour toi, il doit forcément en être autrement et, du coup, tu dois considérer ton cancer d'une autre manière que moi. Laquelle, je me le demande?
Quant à Cioran, si j'étais sur Bordeaux, c'est avec plaisir que je t'aurai offert l'un de ses livres. Le plus connu s'appelle "De l'inconvénient d'être né". Ce n'est pas un écrivain gai, il faut le reconnaitre. Bien que je l'avais lu avant mon cancer, je le redécouvre complètement depuis. Oui, aujourd'hui certaines de ses pensées me parlent alors qu'hier, lorsque j'étais en bonne santé, c'est à peine si je les avais remarqué. Je ne sais si je lui ressemble, mais il est indéniable que je partage énormément de ses points de vue, que c'est l'écrivain avec lequel je me sens le plus d'affinités.
Toi aussi prends soin de toi Lila, reposes-toi si tu le peux et récupères. Je te dis à très bientôt !
Bonjour Hicham, ma peut être dernière prochaine cure est pour le mercredi prochain, j'avoue que je ne sais pas quoi penser de gugus, si j'arrête ma chimio je serai contente mais il est toujours là, les 25 % qui reste seront toujours là, alors je serai quoi, ni guéri, ni en rémission, je serai toujours malade, je fais des ateliers de cuisines à la ligue contre le cancer, j'apprends la cuisine française, ça parle de maladies, de cures, de rechutes, de rémission...le lundi dernier, j'y suis allée, ça m'a gêné cette ambiance, je ne sais pas pourquoi, pourtant ils sont comme moi, malgré la différence du stade et le mal, c'est sensé me faire du bien d'être avec ma communauté, bref, je verrai la prochaine fois comment ça va se passer.
RépondreSupprimerConcernant ma religion, je suis née et grandi dans un pays où la majorité des personnes sont croyantes, à la fac j'ai commencé à me poser des questions sur dieu le prophète mais sans plus, j'ai des moments de doutes mais je me ressaisi, après mon diagnostic j'étais très en colère, après mon dieu, pourquoi? pourquoi, moi?, j'ai rien fait dans ma vie, comme si il y a une raison pour que je tombe malade, je crois en dieu et à ma religion et , malgré moments de doutes, je reviens toujours vers mon dieu. Tu m'a dit que les croyants sont plus sereins, je crois que dans ma vie je n'ai jamais été sereine, on dit que la sérénité on la trouve qu'au paradis et, la vie est faite comme ça de hauts et de bas, j'ai deux amie une musulmane et l'autre athée, je me sens plus proche de l'athée parce que j'ai l'impression de lui parler de tout sans qu'elle me dise: dieu a dit ça ou cela, je veux dire oui je suis musulmane mais on peut faire marcher les neurones, j'ai envie de mieux connaitre ma religion, j'ai envie de PENSER le coran, pas juste de le lire comme quelques uns le font.
Donne moi de tes nouvelles pour ton scanner, ta radiothérapie, j'espère de tout cœur qu'il y aurais pas d'œdème et, que tout ce passe bien, je te souhaite une très bonne journée, je t'envoie mes ondes positives, mes bonnes pensées :)