mercredi 10 juin 2015

Débris

Débris


Il se promène sur le fin fil le doux suicide qui, pas à pas, va et s’affirme
La lune grise dont chaque larme, goutte de sang qui suce la fleur à ses racines,
Plonge mes nuits dans le chaos des mondes absurdes où chacun trime
Pour l’unique gloire des illusions qui nous animent et assassinent

Bois le champagne qui t’annonce l’échec futur
Vide la liqueur de son orgueil si impur
Car notre mère brûle les cierges de l’avenir
Au bon succès de ses délires qu’il faut bannir

Prends l’enfant pur dans ta folie si ridicule
Fais-en une bête qui ne connaisse que le recul
C’est ainsi donc que tu accèdes au fameux trône
Être le roi d’un animal dans l’hippodrome

Tu n’es qu’un désert de pensée
Rien de plus qu’une histoire limitée
Dans l’écho de ces nuits parfumées
Où tes plaintes n’engendrent plus les pitiés


(1993)

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