mardi 2 juin 2015

Affinités électives

Affinités électives


J’ai un jour croisé
L’expression de ton regard
Et depuis je sais
Bien vain le clos d’un verbe
Pour saisir cet absolu

Dès que je te vis je te sus être l’élue
Muselant toute impulsion excessive
Je buvais les regards qui m’étaient dévolus
Effets de nos affinités électives

Le trouble est là
Tel un tigre sur sa proie
Qui s’interroge
La brusque évidence
Supplante alors la peur

Il n’est pas de raison exigeant ma fuite
Quand bien même j’entendais l’air de ton départ
Ricochant à chacune de nos poursuites
Sur l’ici peu auquel tu ne prendrais plus part

Le parfum triste
De l’obscur exil soumet
En toile de fond
L’océan de mes désirs
En lâche résignation

Ces jours où tu n’es pas épuisent ma danse
C’est pourquoi mon incommode penchant se tait
Accepter l’augure de la permanence
De notre bal devient alors mon seul souhait

Tous mes lendemains
Epousent l’espoir secret
De te retrouver
Dans le chant du silence
De nos murmures communs

Enfin vint la nuit où l’embarras prit congé
Dans ce jeu de bascule avec bien d’autres
Esquisse de la douce heure du berger
Nous avons ouvert la plus belle des fenêtres

Ainsi contempler
La puissance de tes yeux
Méditant sur moi
Dit ce moment magique
Qui combla mon espace

J’ai suivi les élans du bras droit de mon cœur
Jusqu’à amen je le cru dans le secret
A jamais détourné de ce frisson vainqueur
De nos deux corps s’effleurant dans un feu discret

Rester des heures
Dans ce fluide de grâce
Qui accompagne
Le plus léger de tes pas
Est depuis ma conviction

Avec abondance de cœur je m’affranchis
Même si l’angoisse de ton seul jugement
M’amenait à glisser dans un ample gâchis
Tu es encore la fleur de bien des tourments

Ce qui est en toi
Est ce fleuve mystérieux
Dont les rivages
Inhibent mon audace
L’attente s’est installée

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