mardi 5 mai 2015

Je n'ai pas envie d'écrire

5 mai 2015


Aujourd'hui, en tout cas ce matin, je n'ai pas envie d'écrire et, pourtant, j'écris. Je n'ai pas envie de réfléchir, de me concentrer sur quoi que ce soit, je veux juste profiter de voir le soleil, ses rayons, qui me font chaud au cœur. Oui, aujourd'hui je n'ai pas envie de penser au cancer, je veux me laisser porter par le vent qui souffle fortement, regarder les gens passer, défiler devant moi, comme une vache regarde les trains passer, sans se poser plus de question que çà. Vite fait, j'ai été sur les forums auxquels je me suis inscrit, mais je n'ai pas eu le cœur de m'y attarder. Aujourd'hui, je ne veux pas m'attarder sur la maladie, quel qu'elle soit, j'ai envie de vivre ma journée normalement, non pas comme un malade qui n'attends que sa fin, mais comme quelqu'un de valide qui profite simplement du moment présent. J'ai également été lire quelques pages d'un nouveau blog que j'ai découvert via le site de la ligue contre le cancer. C'est le blog d'une jeune fille de 24 ou 25 ans, atteint d'un cancer au cœur me semble-t-il, et depuis hier j'ai commencé sa lecture. Elle aussi tient un journal, non comme le mien où chaque jour j'écris au moins une page, mais un journal qui relate toutes les étapes qu'elle a traversé depuis l'annonce de son cancer. Même si elle réalise parfaitement la précarité de sa situation, je vois bien que je lis une jeune, une jeunesse qui a encore l'espoir, la foi, qui veut vivre et, surtout, ne pas envisager sa fin. Elle écrit bien, même très bien. Ses articles sont sobres et même si derrière ses mots ont peut percevoir sa peur, ses craintes, sa déception d'être malade, il est rare qu'elle l'écrive ouvertement, tel que moi je le fais. Oui, contrairement à elle, moi j'ai vécu, connu beaucoup de chose, peut-être même tout ce qu'un français peut connaître en France, que cela participe de la culture, du politique ou du social. Donc contrairement à elle, je suis dans un tout autre état d'esprit. Je n'attends plus l'avenir, n'espère plus découvrir je ne sais quoi que je ne connaîtrai pas encore, que je n'imaginerai même pas. Non, j'ai eu mon lot d’expériences et n'en cherche plus d'autre. A présent, sereinement, je suis dans l'attente de ma fin, même s'il est vrai que je ne cherche pas à précipiter la chose. J'ai donc lu ce matin quelques articles de cette blogueuse dont je ne me souviens plus le prénom, mais j'ai vite cessé car ce matin le cancer ne m'intéresse pas, je n'en veux pas. Pourtant, force est de constater qu'il est omniprésent en moi puisque qu'en ce moment-même j'écris encore sur lui, m^me si c'est à travers cette blogueuse, les forums ou je ne sais quoi d'autre. Oui, je crois qu'aujourd'hui je vais chercher à entrer en contact avec des associations sur Rennes pour voir si l'une d'entre elle n'aurait pas besoin d'un bénévole, histoire que je m’occupe à autre chose que mon nombril.

3 commentaires:

  1. Bonjour Hicham,
    je tombe sur votre article par l'intermédiaire de Marine (le baiser de l'ouragan). Je voulais vous dire que vous m'avez beaucoup émue et que je vous envoie des tonnes de courage, d'énergie et de vitalité pour faire face à ce moment si difficile de votre vie. Ne baissez pas les bras, vous avez encore tellement de beaux moments à vivre, de jolies rencontres à faire, de merveilles sur lesquelles vous extasier, de choses à partager... La médecine fait des progrès, on ne sait jamais comment les corps peuvent réagir, rien n'est jamais perdu tant que l'on est encore vivant. Je vous souhaite de nombreux petits bonheurs quotidiens pour adoucir votre souffrance. Amicalement, Christiane

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  2. Bonsoir Christiane (il est 2h40 du matin).
    D'abord merci pour vos mots chaleureux et plein d'allant qui donnent, effectivement, l'envie, le souhait, le désir de projeter encore de belles choses. En l'état, je suis plutôt dans un état d'esprit, non pas à projeter à proprement parlé, mais à espérer que ma journée de demain, et seulement de demain pour commencer, m'apportera des satisfaction.
    Celle d'hier m'a par exemple offert la satisfaction réelle de vous lire, chose que je n'attendais pas, et je vous remercie encore une fois de vous êtes attardé sur mon blog.

    Je n'ai eu connaissance de votre message qu'hier car depuis vendredi dernier j'ai été hospitalisé en urgence, non pour le cancer, mais pour une nouvelle pathologie touchant cette fois le coeur. Là, je suis encore hospitalisé, mais j'ai récupéré mon ordinateur hier et, de ce fait, je peux enfin vous répondre.

    Quant à Marine, que vous connaissez peut-être personnellement, que dire d'elle, sinon que je trouve assez formidable la manière dont elle affronte sa propre épreuve. Comme vous et vos mots, elle donne envie d'oser continuer à vivre, surtout pour le meilleur. J'ai commencé la lecture de son blog il y a peu, le lis dans l'ordre chronologique et suis très curieux de lire la suite, de savoir où elle est en est aujourd'hui.

    Et vous-même? Peut-être avez-vous (ou avez-vous eu) également un cancer? Peut-être avez-vous aussi un blog ou un site? Si tel est le cas, n'hésitez pas à me communiquer son adresse et, promis, je viendrai vous rendre visite.

    Sur ce, peut-être à bientôt, et merci encore d'être passé !

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    1. Bonjour Hicham,
      je vous souhaite beaucoup de courage pour cette nouvelle épreuve dans l'épreuve. Que ces moments sont difficiles ! En tout cas, je vous envoie du soleil (j'habite pour encore deux mois sur Tahiti), de belles couleurs, des chants au son du ukulélé pour vous aider à tenir... Pas de cancer pour moi mais j'aurais préféré qu'il soit pour moi plutôt que pour Marine, qui est ma fille ! Je ne dévoilerai rien, je vous laisse découvrir son chemin... Le seul blog qui est le mien, le nôtre, est celui de nos aventures à Tahiti où nous sommes depuis presque 4 ans. Mon contrat s'achevant fin juin, nous serons de retour en métropole ensuite. Si vous aimez les beaux paysages et les couleurs incroyables, je vous en donnerai l'adresse avec grand plaisir... Il vous fera voyager ! Nous n'aurions jamais cru penser vivre cela et c'est presque par hasard que nous avons croisé le chemin de la Polynésie. Comme quoi, la vie peut aussi offrir de belles surprises...
      Vous souhaitant que les choses rentrent petit à petit dans l'ordre pour que vous puissiez peu à peu reprendre le goût de la vie,
      amicalement
      christiane

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